cinéaste allemand (Hechingen 1925 - Berlin, RDA, 1982).
Fils de l'écrivain Friedrich Wolf, il émigre avec ses parents en URSS en 1933 et rentre en Allemagne en 1945 comme lieutenant de l'Armée rouge. Diplômé du VGIK de Moscou en 1954 (classe de Grigori Aleksandrov). Assistant de Joris Ivens pour L'amitié vaincra (1952) et de Kurt Maetzig pour Ernst Thälmann (1954), il est attaché au studio de la DEFA à partir de 1955. Après avoir tourné ses deux premiers longs métrages (Einmal ist keinmal, 1955 ; Genesung, 1956), il réalise Lissy (1957), qui analyse les circonstances de l'arrivée des nazis au pouvoir, et les Chercheurs de soleil (Die Sonnensucher, 1958), qui étudie les relations de la population avec l'Armée rouge (ce film ne sera diffusé qu'en 1972), il conquiert une réputation internationale avec Étoiles (Sterne, 1959), qui évoque la déportation des Juifs. Sa collaboration avec le scénariste bulgare Angel Wagenstein pour ce film se poursuit avec une adaptation de Saint-Exupéry pour la TV, Der kleine Prinz (1966), et Goya (Goya, oder der arge Weg zur Erkenntnis, 1971), une ample fresque historique. Auparavant, il avait porté à l'écran Leute mit Flügeln (1960), puis l'œuvre célèbre de son père : Professeur Mamlock (Professor Mamlock, 1961), qui avait déjà été réalisé en 1938 par les Soviétiques Minkine et Rappaport, enfin le roman de Christa Wolf, le Ciel partagé (Der geteilte Himmel, 1964), sur la division de l'Allemagne.
C'est à l'écrivain Wolfgang Kohlhaase qu'il doit les scénarios (auxquels il a collaboré) de ses quatre meilleurs films. Dans deux d'entre eux, il raconte, de manière très réaliste, son expérience d'officier de l'Armée rouge chargé de l'administration d'une petite ville allemande en 1945 (J'avais 19 ans [Ich war neunzehn], 1967) et les problèmes de conscience de quatre prisonniers de guerre allemands en URSS qui décident de combattre aux côtés des Russes contre les nazis (Maman, je suis en vie [Mama, ich lebe], 1976). Les deux autres traitent, avec beaucoup de vivacité critique, de la société contemporaine : l'Homme nu sur le stade (Der nackte Mann auf dem Sportplatz, 1977) pose le problème de la communication entre le public et les artistes et dénonce, à travers le cas d'un sculpteur incompris, l'étroitesse d'esprit de certains citoyens. Solo Sunny (1979) brosse avec sympathie et lucidité le portrait d'une jeune femme qui affirme son autonomie en devenant une vedette de la chanson. Enfin, avant sa mort prématurée, Wolf a dirigé la réalisation collective d'un long portrait-interview du célèbre chanteur Ernst Busch, Busch chante (Busch singt, 1982), en tant que témoin et militant d'un demi-siècle d'histoire de l'Allemagne. ▲