cinéaste américain (Goshen, Ind., 1896 - Los Angeles, Ca., 1977).
Il passe son enfance en Californie, avant d'acquérir à Cornell un diplôme d'ingénieur en mécanique industrielle. Ses vacances lui permettent de travailler au service des accessoires de la Famous Players Lasky. En même temps, il s'initie à la course automobile et au pilotage des avions. Pendant la Première Guerre mondiale, il servira dans la chasse. À son retour, il construit des avions et des bolides. En 1936, une de ses voitures gagnera à Indianapolis. Mais le cinéma garde sa préférence : on dit qu'il a dirigé quelques séquences de The Little Princess (M. Neilan, 1917), mais il excerce après la guerre les fonctions de monteur, d'assistant, de responsable du service des scénarios à la Paramount, de scénariste et de producteur. En 1926 enfin, il met en scène une histoire qu'il a écrite. Il sera désormais le producteur de presque tous ses films et collaborera, que le générique le mentionne ou non, à leurs scénarios.
Ses ouvrages muets ne laissent guère prévoir son originalité : le premier est perdu ; Sa Majesté la femme, avec beaucoup de verve, esquisse le motif de la guerre à l'intérieur du couple, mais Si nos maris s'amusent, en partie détruit, est une œuvre de commande quoique Hawks soit resté fier de son rythme vif ; Prince sans amour subit l'influence de Murnau, tandis que Poings de fer, cœur d'or met en place l'argument de l'amitié masculine troublée par une rencontre féminine ; l'Insoumise, fantaisie orientale qui doit au style de Sternberg, est reniée par son auteur, comme les Rois de l'air, film perdu ; Trent's Last Case, enfin, n'a guère été montré qu'en Angleterre et laisse Hawks insatisfait.
L'œuvre parlante, par contraste, possède une étonnante unité. Le génie de Hawks a besoin du langage, et il restera attentif aux accents (la Captive aux yeux clairs), au mélange de la parole et du cri (l'Impossible Monsieur Bébé), à la voix (Les hommes préfèrent les blondes), au point de faire de l'un de ses héros un linguiste (Boule de feu). Nul n'a mieux compris que l'expression du personnage doit venir du personnage lui-même ; nul ne s'est plus défié des possibilités suggestives de l'image. Le style de Hawks repose sur des cadrages particulièrement sobres, horizontaux, le plus souvent bien équilibrés ; la caméra n'a pas de mouvements autonomes ; les gros plans sont singulièrement rares. De plus, le parti pris conscient du conteur étant de traiter tous les sujets par la comédie, il ne pouvait guère se passer de la vivacité d'un dialogue, sauf à se limiter à des sujets en eux-mêmes burlesques.