VAUTIER (René) (suite)
René Vautier a créé et animé plusieurs institutions et associations importantes. Directeur du Centre audiovisuel d'Alger entre 1961 et 1965, il a formé la première génération des cinéastes algériens, et dirigé la réalisation collective de Peuple en marche, sur la guerre et la première année de l'indépendance. Parallèlement, il crée les Ciné-Pops, association populaire de « culture citoyenne par le film », préfiguration de ce qui deviendra la Cinémathèque algérienne. En 1972, il fonde l'Unité de production cinéma Bretagne, sous-titrée « Du colonialisme au socialisme ». En 1984, il fonde « Images sans chaînes », pour diffuser les films censurés par les chaînes de télévision françaises.
René Vautier représente l'archétype du cinéaste engagé, l'exemple héroïque de son courage intellectuel et physique a inspiré nombre de réalisateurs et techniciens. La nature militante de son cinéma s'appuie d'une part sur une extrême rigueur plastique, capable de faire au présent immédiat l'hommage de sa grandeur épique, et de l'autre sur une constante inventivité formelle, qui l'ont aidé à surmonter en toutes circonstances les difficultés pratiques liées à une œuvre « d'intervention sociale ». Son slogan pourrait être, selon ses propres termes : « Écrire l'histoire en images. Tout de suite. » Un portrait filmique, René Vautier, l'homme de paix, lui a été consacré en 1999 par Ahcene Osmani.
Autres films :
Un général revient, (1950), Pavillon chinois (1955) ; Vacances en Giscardie (1980) ; Et le mot frère et le mot camarade (1995) ; Dialogues d'images en temps de guerre (1998). Nombreuses émissions de télévision et films vidéo. René Vautier aurait réalisé environ 180 films ; son œuvre, dispersée par les urgences de l'histoire, reste largement à identifier, retrouver et restaurer.