YOUNG (Byron Ellsworth Barr, dit Gig)
acteur américain (St. Cloud, Minn., 1913 - New York, N. Y., 1978).
Né dans le milieu théâtral, il débute à l'écran comme figurant sous le nom de Byron Barr (la Charge fantastique, R. Walsh, 1940) mais il lui arrivera de paraître sous le nom de Bryant Fleming. Excellent acteur de composition à partir de 1946, longtemps limité au film d'aventures (le Réveil de la sorcière rouge, E. Ludwig, 1948 ; les Trois Mousquetaires, G. Sidney, 1949) ou au thriller de série B (Traqué dans Chicago, Joseph H. Auer, 1954), il y force l'attention, jusqu'à créer de vrais rôles dramatiques, par exemple dans Du sang en première page (C. Odets, 1959) ou Un direct au cœur (Kid Galahad, Ph. Karlson, 1962). Son personnage complexe, tout en suggestions, dans On achève bien les chevaux (S. Pollack, 1970), lui vaut l'Oscar du second rôle. Il se suicidera après avoir assassiné sa troisième (et récente) épouse, peu après avoir tourné dans le Jeu de la mort (The Game of Death, Robert Clouse, 1979).
YOUNG (Gretchen Michaela Young, dite Loretta)
actrice américaine (Salt Lake City, Utah, 1912 - Los Angeles, Ca., 2000).
Elle débute à quatorze ans dans un rôle travesti, qu'elle « souffle » à l'une de ses trois sœurs aînées, toutes trois actrices (Naughty But Nice, de Mervyn LeRoy, 1927) : aussi à son aise dans le drame que dans la comédie, elle met au point un personnage sans grandes nuances, tour à tour émouvant et fantaisiste, dans de très sages limites, où des millions d'Américaines peuvent se reconnaître pendant deux décennies. Oscar pour la Fille du fermier (H. C. Potter, 1947), elle « prend sa retraite » à la TV en 1953, et, à partir de 1960, se consacre à des œuvres de charité catholiques. Principaux films : Zoo in Budapest (Rowland V. Lee, 1933) ; Ceux de la zone (F. Borzage, id. : sans doute son meilleur rôle) ; l'Appel de la forêt (W. Wellman, 1935) ; les Croisades (C. B. De Mille, id.) ; Ramona (H. King, 1936) ; l'Heure mystérieuse (The Unguarded Hour, S. Wood, id.) ; l'Amour en première page (T. Garnett, 1937) ; Suez (A. Dwan, 1938) ; Le docteur se marie (A. Hall, 1940) ; le Grand Bill (S. Heisler, 1945) ; le Criminel (O. Welles, 1946) ; Jour de terreur (T. Garnett, 1951) ; Because of You (J. Pevney, 1952).
YOUNG (Robert)
acteur américain (Chicago, Ill., 1907 - West Lake Village, Ca., 1998).
Après avoir débuté au théâtre, il est engagé par la MGM en 1930. Dans un style discret et serein, appuyé sur une diction délicate, il interprète un jeune homme plein d'urbanité, puis un mari tendre et aimable et enfin un père tolérant dans plus de cent films. Dans les années 50, il devient une vedette de la télévision. Sa distinction a pu signifier la noblesse morale (Trois Camarades, Borzage, 1938), la froideur (The Mortal Storm, id., 1941), comme la subtilité devant et dans le conformisme (H. M. Pulham Esq., K. Vidor, id.) ou encore l'élégance d'une classe (Rosie l'Endiablée, I. Cummings, 1943). Sa délicatesse le prépare à la comédie (Claudia, A. Goulding, id. ; Claudia and David, W. Lang, 1946), mais sa netteté le prédispose au western (les Pionniers de la Western Union, F. Lang, 1941 ; ou le Grand Passage, K. Vidor, 1940), et sa sobriété ne lui interdit point le romanesque (l'Ensorceleuse, Borzage, 1938, puis le Cottage enchanté, J. Cromwell, 1945). Vers l'époque de la guerre, il incarne donc une figure rare à Hollywood : à la fois bourgeois et humain, civil jusqu'à l'ironie sans rien perdre de sa tendresse, il représente une merveilleuse gentillesse. Mais son personnage perd toute richesse avant même les années 50 : Feux croisés (E. Dmytryk, 1947) le réduit déjà à un enquêteur plutôt banal.
YOUNG (Roland)
acteur britannique (Londres 1887 - New York, N. Y., 1953).
Après une formation à la Royal Academy of Dramatic Arts, il débute en incarnant le Dr Watson aux côtés de John Barrymore dans Sherlock Holmes (Albert Parker, 1922). Il tourne peu en Grande-Bretagne malgré des rôles appréciables dans deux productions de la London Film : Répétition de mariage (A. Korda, 1932) et l'Homme qui faisait des miracles (Lothar Mendes, 1936). À Hollywood, il joue surtout les hommes à caractère faible ou les étourdis étonnés : Une heure près de toi (E. Lubitsch et G. Cukor, 1932), David Copperfield (Cukor, 1934, rôle d'Uriah Heep), l'Extravagant Mr. Ruggles (L. MacCarey, 1935), le Couple invisible (N. MacLeod, id., rôle de Topper), Nuits d'Arabie (David Butler, 1937), Famille Sans Souci (Richard Wallace, 1938), Indiscrétions (Cukor, 1940, rôle de l'Oncle Willie), la Belle Ensorceleuse (R. Clair, 1941, rôle du riche banquier célibataire), Six Destins (J. Duvivier, 1942), Dix Petits Indiens (Clair, 1945)...
YOUNG (Terence)
cinéaste britannique (Shanghai, Chine, 1915 - Cannes, France, 1994).
D'abord attiré par le documentaire (La gloire est à eux [Men of Arnheim], CO B. D. Hurst, 1944), il se tourne vers le cinéma d'évasion avec l'Étrange Rendez-vous (Corridor of Mirrors, 1947), où il harmonise avec bonheur le fantastique et le romanesque. Après quelques films de guerre comme Trois des chars d'assaut (They Were not Divided, 1950) ou les Bérets rouges (The Red Berets, 1953), il se fait une spécialité des films historiques avec la Princesse d'Eboli (That Lady, 1954) ou d'aventures exotiques, les Quatre Plumes blanches (Storm Over the Nile, 1955, remake du film de Zoltan Korda, qu'il tourne en collaboration avec ce dernier), Safari (1956), Zarak le Valeureux (Zarak, id.). Il trouve la consécration internationale en tournant le premier film de la série des James Bond (James Bond 007 contre docteur No [Doctor No], 1962), bientôt suivi de Bons Baisers de Russie (From Russia With Love, 1963) et d'Opération Tonnerre (Thunderball, 1965). L'humour du suspense, des situations et des gadgets, le luxe des catastrophes et des inventions meurtrières ont immédiatement séduit le public, de surcroît mis en appétit par d'astucieux, parfaits prégénériques. Ensuite, Terence Young a mis son habileté technique au service d'œuvres conventionnelles de peu d'intérêt : les Aventures amoureuses de Moll Flanders (The Amorous Adventures of Moll Flanders, 1965, avec Kim Novak), la Fantastique Histoire vraie d'Eddie Chapman (Triple Cross, 1966), Seule dans la nuit (Wait Until Dark, 1967), Mayerling (1968), l'Arbre de Noël (FR-IT, 1969), Soleil rouge (FR-IT, 1971), Cosa Nostra (1972) ; les Amazones (1973), l'Homme du clan (The Klansman, 1974).