BANDE SONORE. (suite)
Les bandes sonores en mono (un seul canal de reproduction) sont devenues très rares pour les films de long métrage. L'enregistrement sur un support analogique (film perforé 16 ou 35mm) est devenu exceptionnel dans le cinéma, sauf pour des projections de présentation en salle de vision avant achèvement du film.
Une fois le mixage final réalisé, on procède à son enregistrement sur un support numérique, bandes magnétiques ou disques selon les procédés.
À partir de ces enregistrements sera établi le négatif son pour le tirage des copies d'exploitation, qui comportera systématiquement une piste analogique (piste optique) en Stéréo ainsi que de un à trois procédés numériques de reproduction sonore en salle (Dolby SR-D*, DTS* et SDDS*).
Pour les films dont la bande sonore est en mono, le nombre de pistes à mixer est ramené à une vingtaine au maximum et les opérations de mixage s'en trouvent largement simplifiées.
Son direct et postsynchronisation.
En France, les cinéastes travaillent de préférence en son direct, c'est-à-dire avec le son capté au tournage. En Italie, au contraire, les films sont presque toujours postsynchronisés : les voix sont enregistrées après coup, en studio, selon la méthode employée pour le doublage.
A priori, le son direct présente l'avantage de conserver l'authenticité du son.
Play back.
Pour les films musicaux, on a recours au play back : le son, préalablement enregistré, est diffusé sur le lieu de tournage et il commande le mouvement des acteurs.
Version internationale.
Pour réaliser une version dans une autre langue que celle du tournage, une « version internationale » (V.I.) est établie au moment du mixage. Cette V.I. comporte les éléments effets et musique de la bande son du programme.
Bande sonore du film.
On appelle bande sonore, ou bande-son, la continuité et la somme des éléments sonores du film tels qu'ils résultent du mixage et perçus par le spectateur. Un léger abus de terme conduit à parler de « bande sonore originale » pour des disques ou des cassettes qui reproduisent en fait uniquement la musique du film et non les dialogues ou les bruits. La publication discographique de bandes sonores complètes, avec les paroles et les bruits, est encore assez rare. De toute façon, le terme de bande sonore prête à contestation, car il sous-entend une indépendance des éléments sonores, qui feraient comme un « bloc » face à l'image. Or, ces éléments sont perçus par le spectateur en fonction de leur rapport avec l'image. Il est donc rare que la bande sonore d'un film constitue en elle-même un ensemble susceptible d'être écouté de façon autonome. C'est cependant le cas dans les films musicaux, tournés et construits sur une musique préexistante. (On peut aussi citer certains cas limites, comme Son nom de Venise dans Calcutta désert de Marguerite Duras, conçu à partir de la bande sonore, déjà entièrement réalisée, de India Song.)