DRAGI´C (Nedeljko)
cinéaste yougoslave (Paklenica 1936).
Caricaturiste dans plusieurs journaux de Zagreb, auteur de nombreux scripts pour d'autres cinéastes d'animation, il se lance en 1965 avec ‘Élégie’ (Elegija) dans la réalisation de petits films acerbes, satiriques, décapants dont certains n'excéderont pas la minute (‘Per aspera ad astra’, 1969 ; ‘Striptease’ [Striptiz], id.). Son univers est fertile en rebondissements et en métamorphoses à la fois ironiques et cyniques. Il rend compte avec un humour implacable de la violence et de l'absurdité du monde et milite pour un humanisme plus serein, s'inscrivant ainsi aux côtés des Dušan Vukotić, Vatroslav Mimica, Nikola Kostelac, Vladimir Kristl, Zlatko Bourek, Boris Kolar, Zlatko Grgić, Ante Zaninović, Milan Blažeković, et autres Borivoj Dovniković, comme l'un des fleurons de l'école d'animation dite « de Zagreb ». Il est notamment l'auteur du ‘Dompteur de chevaux sauvages’ (Krotitelj divljih konja, 1966), de ‘Diogène peut-être’ (Možda Diogen, 1967), des ‘Jours qui passent’ (Idu dani, 1969), des ‘Voisins’ (Sujsedi, 1970), de ‘Tup-tup’ (1972) et de ‘Journal’ (Dnevnik, 1974).
DRAGOTI (Stan)
cinéaste américain d'origine albanaise (New York, N. Y., 1932).
Cinéphile dès son plus jeune âge, il travaille dix ans dans la publicité avant de transposer son expérience des ghettos new-yorkais dans Billy le Cave (Dirty Little Billy, 1973), western ultraréaliste qui présente l'Ouest comme un pays sous-développé et les hors-la-loi comme des délinquants juvéniles. L'inaboutissement de ses projets (Bury My Heart at Wounded Knee, I Giuliano) le conduit à la télévision. Depuis, il s'est rétabli grâce au succès du Vampire de ces dames (Love at First Bite, 1979), qui corrige avec irrévérence la légende de Dracula, mais il n'a pas, dans ses films ultérieurs (Mr. Mom, 1983 ; The Man With One Red Shoe, 1985) ; Touche pas à ma fille [She's Out of Control] 1989) confirmé son originalité. Il tourne ensuite Necessary Roughness (1992).
DRANEM (Armand Ménard, dit)
acteur français (Paris 1869 - id. 1935).
Grand acteur de music-hall, la simplicité de son jeu, sa présence sur scène et son habileté le conduisent à interpréter maintes opérettes et revues. Il retrouve ce climat à l'écran dans des adaptations de succès éprouvés (Ciboulette, C. Autant-Lara, 1933 ; Un soir de réveillon, K. Anton, 1933 ; la Mascotte, L. Mathot, 1935) ou dans d'aimables comédies musicales (Il est charmant, L. Mercanton, 1932 ; la Poule, R. Guissart, 1932). Il aborde aussi le répertoire moliéresque (le Malade imaginaire, Jaquelux, 1934), où sa faconde bonhomme fait merveille.
DRANKOV (Aleksandr O.)
producteur russe.
Correspondant photographique de plusieurs journaux russes et étrangers (dont l'Illustration et le London Illustrated News), il est aussi le photographe officiel de la Douma. Véritable pionnier de l'industrie cinématographique dans son pays (il sera à la fois producteur, distributeur et exportateur), homme d'affaires avisé, il fonde une première société en 1907 et entre en concurrence avec Pathé et Gaumont. Il essaie d'adapter le Boris Godounov de Pouchkine – quelques scènes seulement furent tournées –, offre au public russe un premier succès populaire avec le Stenka Razine (Sten'ka Razin ’, 1908) qu'il fait tourner par Vladimir Romachkov sur un scénario de Vassili Gontcharov, est le premier à filmer Léon Tolstoï, puis il se livre à une lutte sans merci avec un concurrent ambitieux, son compatriote Khanjonkov. En 1913, il crée la société Drankov-Taldykine, s'assure notamment les services de plusieurs réalisateurs de renom — dont Evgueni Bauer (avant que ce dernier ne rejoigne Khanjonkov) — et produit des sérials comme Sonka, la main d'or (Vladimir Kassianov et Aleksandr Tchargonine, 1914-1916). En 1917, il émigre et l'on perd sa trace.
DRAVI´C (Milena)
actrice yougoslave (Belgrade 1940).
Après des études de danse, elle débute au cinéma dès 1959 dans des films de Veljko Bulajić et B. Bauer. Sa grâce et son humour, sa capacité à jouer le drame comme la comédie l'imposent rapidement en vedette et elle devient l'une des actrices fétiches de la Nouvelle Vague sous la direction de Boštjan Hladnik (le Château de sable [Peščani grad], 1962), Dušan Makavejev (L'homme n'est pas un oiseau, 1965 ; W. R., les Mystères de l'organisme, 1971), Matjaž Klopčić (Une histoire qui n'existe pas, 1966 ; la Peur, 1974), Živojin Pavlović (l'Embuscade, 1969) et surtout Puriša Djordjević avec la Jeune Fille (1965), l'Aube (1967), Cross Country (1969) et les Cyclistes (1970, film qui lui a valu le prix de la meilleure actrice au festival national de Pula). On l'a vue encore, toujours radieuse et enjouée, dans Huit Kilos de bonheur (Osam kila srěce [Djordjević], 1980), Traitement spécial (Poseban tretman [Goran Paskaljević], id.) et Una (Miša Radivojević, 1984).
DREIER (Hans)
décorateur américain d'origine allemande (Brême 1885 - Los Angeles, Ca., 1966).
Architecte de formation, il débute en 1919 dans les studios UFA de Berlin : Der Reigen (R. Oswald, 1920), Danton (D. Buchowetzky, 1921). Il gagne en 1923 les États-Unis, où il décorera une centaine de films pour la Paramount, dont douze pour Lubitsch, de Paradis défendu (1924) à la Huitième Femme de Barbe-Bleue (1938), autant pour Sternberg, des Nuits de Chicago (1927) à l'Impératrice rouge (1934) et la Femme et le Pantin (1935), et onze pour Cecil B. De Mille, de Triomphe de la jeunesse (1933) et Cléopâtre (1934) à Samson et Dalila (1949). Également : Dr. Jekyll et Mr. Hyde (R. Mamoulian, 1932), les Trois Lanciers du Bengale (H. Hathaway, 1935), Par la porte d'or (M. Leisen, 1941), Pour qui sonne le glas ? (S. Wood, 1943), Assurance sur la mort (B. Wilder, 1944), Boulevard du crépuscule (id., 1950), Une place au soleil (G. Stevens, 1951). Sa formation lui permet de répondre aux exigences « monumentales » des grands films de Sternberg ou De Mille, et son sens du décor comme expression plastique d'un climat, psychologique ou de genre, de traduire des univers très différents avec une rare efficacité.
DRESSER (Louise Kerlin, dite Louise)
actrice américaine (Evansville, Ind., 1878 - Los Angeles, Ca., 1965).