HOBSON (Valerie)
actrice britannique (Larne, Irlande, 1917 - Londres, 1998).
Après quelques films en Angleterre dès 1933, cette élégante brune, très gracieuse, inaugure une courte carrière américaine avec la Fiancée de Frankenstein (J. Whale, 1935). Revenue en Angleterre en 1936, elle y trouva vite des emplois à sa mesure où sa distinction fit merveille. Elle a été une excellente Estella dans les Grandes Espérances (D. Lean, 1946) et a donné la réplique à Alec Guinness dans le mémorable Noblesse oblige (R. Hamer, 1949). Elle se retire en 1954, après un de ses meilleurs rôles dans Monsieur Ripois (R. Clément, 1954), pour épouser le politicien John Profumo qui devait, quelques années plus tard, être mêlé à un scandale de mœurs qui défraya la chronique.
HOCHBAUM (Werner)
cinéaste allemand (Kiel 1899 - Potsdam 1946).
Auteur, producteur et réalisateur d'un film reconstituant la grève de des travailleurs du port de Hambourg en 1896 (Brüder/Frères, 1929), il participe au mouvement du cinéma prolétarien allemand – versant social-démocrate. Son premier film parlant, Razzia in St. Pauli (1932), est un film réaliste à contenu social sur un argument classique, avec pour décor le quartier des plaisirs de Hambourg. Morgen beginnt das Leben (1933), tourné à Berlin, est un des derniers exemples de la tradition allemande des « films de rue ». Il sera vite interdit par les nazis. Hochbaum émigre alors en Autriche où il tourne cinq films, dont Der ewige Maske (1935), film fantastique primé par la Biennale de Venise pour ses recherches formelles. Réintégré dans les studios allemands, il réalise des films de divertissement, dont Cavalerie légère (Leichte Kavallerie, 1935) ; il en dirige également la version française. Ses portraits militaires (Drei Unteroffiziere, 1939) déplaisent aux autorités : il est victime d'une interdiction professionnelle qui le conduit à travailler sous pseudonyme. Il meurt en 1946, au moment où sa carrière pouvait se relancer, et son œuvre restera ignorée et négligée pendant une trentaine d'années.
HOELLERING (George)
cinéaste d'origine autrichienne (Baden, Allemagne, 1900 - Londres, G.-B., 1980).
Coproducteur de Ventres glacés (Kühle Wampe, 1932) de Slatan Dudow, Hoellering s'assure le concours de l'opérateur L. Schäffer pour porter à l'écran une nouvelle du prosateur hongrois Z. Sigmond Móricz sous le titre Hortobágy (1936). Entièrement tourné en extérieurs, et interprété par des non-professionnels, bergers et gardiens de chevaux, ce film évoque la vie des habitants de la grande plaine, les conflits de génération qui opposent certains d'entre eux, la pénétration du machinisme dans une très ancienne société pastorale. Film de fiction enraciné dans une réalité dont il tire tout son suc, Hortobágy est d'une invention visuelle sans équivalent dans le cinéma hongrois de l'époque, la force poétique de certaines séquences n'étant pas sans évoquer Flaherty et Dovjenko. Après une tentative moins heureuse, l'adaptation de Murder in the Cathedral (1951) de T. S. Eliot, Hoellering devint directeur des cinémas « Academy » de Londres.
HOFFMAN (Dustin)
acteur américain (Los Angeles, Ca., 1937).
Ses parents sont de fervents cinéphiles : son père, décorateur de plateau, se ruine en se lançant dans la production ; sa mère lui choisit son prénom en hommage à l'acteur Dustin Farnum. Après des études musicales au conservatoire de sa ville natale, il travaille l'art dramatique à la Pasadena Community Playhouse, avant de suivre à New York les cours de Lee Strasberg et de débuter à Broadway, en 1964, dans En attendant Godot de Samuel Beckett, et surtout Harry Noon and Nights, pièce dans laquelle il tient le rôle d'un officier nazi bossu et homosexuel. Mike Nichols le remarque et lui donne la vedette du Lauréat (1967), film qui le consacre et lui vaut une première nomination aux Oscars (deux autres suivront, en 1969 pour Macadam cowboy et en 1975 pour Lenny, avant qu'il ne l'obtienne enfin pour Kramer contre Kramer, en 1979). Sa carrière se partage entre des cinéastes au talent consacré (Arthur Penn, Sam Peckinpah, Franklin Schaffner, Pietro Germi) et des “jeunes” qu'il contribue à révéler (Ulu Grosbard, Michael Apted, Robert Benton). Il n'abandonne pas pour autant le théâtre, allant même jusqu'à un essai de mise en scène pour All Over Town, de son ami Murray Schisgal. Son registre de comédien est étendu : il peut être un joli garçon titillé par un œdipe sournois (le Lauréat), un intellectuel poltron retiré dans sa province et qui se transforme en chien enragé (les Chiens de paille), un centenaire à la voix râpeuse ruminant ses souvenirs de la guerre de Sécession (Little Big Man), un poète rebelle raillant l'“American Way of Life” (Lenny) ou enfin un père attentionné chaperonnant sa progéniture (Kramer contre Kramer). Loin de le desservir, sa petite taille (qui le fait parfois confondre avec un acteur du même gabarit, Al Pacino) confère un charme supplémentaire à ses interprétations. Il y a de l'Arlequin, mâtiné de Puck, chez cet acteur que Didier Sandre tient pour “le plus populaire et le plus doué de sa génération, comme Marlon Brando le fut de la sienne”. Ajoutons qu'il créa (avec Paul Newman, Sidney Poitier et Barbra Streisand) une compagnie de production indépendante, la First Artists, qui se solda malheureusement par deux échecs (Straight Time de Grosbard et Agatha d'Apted). Après avoir joué les travestis malgré lui dans Tootsie, il succède en 1985 avec un certain panache à Fredric March dans le rôle de Willy Loman, héros pathétique de la pièce d'Arthur Miller Mort d'un commis voyageur. Il remporte en 1989 l'Oscar pour son rôle d'autiste doué d'une étonnante mémoire et calculateur prodige dans Rain Man de Barry Levinson. Il fignole désormais des compositions souvent savoureuses et parfois fugitives : un gangster marmoréen sujet à de brusques accès de violence (Billy Bathgate, R. Benton, 1991), le Capitaine Crochet (Hook, S. Spielberg, id.), un clochard pittoresque (Héros malgré lui, S. Frears, 1992), un alcoolique en ruine (Sleepers, B. Levinson, 1996) ou un réalisateur cynique (Des hommes d'influence, B. Levinson, 1997).