SAMOÏLOVA (Tatiana) [Tat'jana Evgen'evna Samojlova]
actrice soviétique (Moscou 1934).
Fille de l'acteur Evgueni Samoïlov. Études d'art dramatique, prestations au théâtre Maïakovski. Révélée à l'écran (après une apparition dans ‘ le Mexicain ’ [Meksikanec], V. Kaplunovski, 1951) dans le film de Mikhail Kalatozov Quand passent les cigognes (1957), elle s'acquiert aussitôt l'admiration des spectateurs du monde entier par sa beauté piquante, son élégance naturelle et l'intensité de son jeu, puis reparaît sous la direction du même réalisateur dans la Lettre inachevée (1960). Sa popularité lui vaut encore la vedette dans Hamlet (G. Kozintsev, 1964) et Anna Karenine (A. Zarkhi, 1968) ainsi que dans quelques coproductions : 20 000 Lieues sur la terre (M. Pagliero, FR, 1961), Alba regia (M. Szemes, HONG, id.), Italiani brava gente (De Santis, IT, 1964). Par la suite, elle s'est surtout consacrée au théâtre, n'apparaissant plus que sporadiquement à l'écran (‘ Sans retour ’ [Vozvrata net], A. Saltykov, 1974).
SAMPERI (Salvatore)
cinéaste italien (Padoue 1944).
Il tourne en 1968, dans sa ville natale et avec un petit budget, Merci ma tante (Grazie zia), une satire autobiographique qui contient certains thèmes typiques de la contestation estudiantine. L'année suivante, il poursuit dans cette ligne vaguement engagée avec le drame politique Cuore di mamma. Après trois comédies de mœurs, il obtient en 1973 un grand succès avec Malicia (Malizia), farce érotique qui dévoile la beauté de Laura Antonelli. Il exploite ensuite, sans grande originalité, le même filon : Péché véniel (Peccato veniale, 1973), Scandale (Scandalo, 1976), Nené (1977), Casta e pura (1981), Fotografando Patrizia (1984), la Bonne (1986).
SAMSONOV (Samson Edelstein, dit Samson) [' Samson Yosifovič Edel'štejn]
cinéaste soviétique (Novozybkov, Biélorussie, 1921).
Diplômé du VGIK en 1949 (classe de Guérassimov, dont il est assistant pour la Jeune Garde), metteur en scène de théâtre. En 1955, son adaptation de Tchekhov, la Cigale (Poprygun'ja), fait une forte impression à l'étranger comme l'une des premières manifestations du « dégel » artistique et reçoit un Lion d'argent à Venise. Mais il ne confirme pas cette réussite dans ses films suivants, qu'ils soient légers (‘ Derrière la vitrine du grand magasin ’ [Za vitrinoj univermaga], 1955) ou graves (‘ les Verstes de feu ’ [Ognennye versty], 1957), et revient à des adaptations assez académiques d'écrivains classiques (la Tragédie optimiste [Optimističeskaja tragedija], 1963, d'après Vichnievski) et les Trois Sœurs (Tri sestry, 1965, d'après Tchekhov). Par la suite, sa production est purement commerciale : ‘ Chaque soir à onze heures ’ (Každyj večer v odinnadcat, 1969), la Cigogne dans le ciel (Žuravl v nebe, 1978), ‘ la Huitième merveille du monde ’ (Vosmoe čudo sveta, 1982), ‘ la Piste de danse ’ (Tancploščadka, 1986), ‘ Une âme en peine ’ (Neprikajanij, 1988), ‘ la Souricière ’ (Myšelovka, 1990), ‘ le Casino ’ (Kazino, 1991).
SANDA (Dominique Varaigne, dite Dominique)
actrice française (Paris 1948).
Elle est modèle et n'a que seize ans lorsque Bresson la choisit pour interpréter Une femme douce (1968). La suite de sa carrière est empreinte d'une grande exigence dans le choix des sujets et des metteurs en scène, qui va de pair avec le goût du risque et le refus des images figées. Elle brosse ainsi une belle galerie de femmes volontaires et secrètes souvent un peu froides. Après Bresson, c'est Premier Amour (Maximilian Schell, 1969) en Allemagne, puis le Conformiste (B. Bertolucci, id.), le Jardin des Finzi-Contini (V. De Sica, 1970) et Le notte dei fiori (G. V. Baldi, 1972) en Italie. Elle poursuit sa carrière avec une apparence d'éclectisme, mais parvient à contenter ses exigences, alternant films à vocation commerciale et films d'auteur avec une belle régularité : Sans mobile apparent (P. Labro, 1971), l'Impossible Objet (J. Frankenheimer, 1973), le Piège (J. Huston, id.), le Loup des steppes (F. Haines, 1974), Violence et Passion (L. Visconti, 1975), le Berceau de cristal (P. Garrel, id.), 1900 (Bertolucci, 1976), dans lequel, face à Burt Lancaster, elle trouve un de ses rôles les plus accomplis, l'Héritage (M. Bolognini, id.), Au-delà du bien et du mal (L. Cavani, 1977), la Chanson de Roland (F. Cassenti, id.), les Survivants de la fin du monde (J. Smight, id.), Utopia (Iradj Azimi, 1978), le Navire Night (M. Duras, id.), le Voyage en douce (M. Deville, 1979), les Ailes de la colombe (Benoît Jacquot, 1981), la Naissance du jour (J. Demy, TV, id.), Une chambre en ville (Demy, 1982), Poussière d'empire (Lâm-Lê, 1983), le Matelot 512 (R. Allio, 1984), Corps et biens (B. Jacquot, 1986), les Mendiants (id., 1988), le Dixième Clandestin (Lina Wertmuller, id.), Guerriers et captives (E. Cozarinsky, 1989), Tolgo il disturbo (D. Risi, 1990), le Voyage (F. Solanas, 1991), Yo, la peor de todas (M. L. Bemberg, id.), Henri le Vert (T. Koerfer, 1994), Garage Olimpo (id., M. Bechis, 1998).
SANDBERG (Anders Wilhelm)
cinéaste danois (Viborg 1887 - Bad Nauheim, Allemagne, 1938).
Journaliste et photographe de presse, puis photographe de plateau pour la Dansk Biograf Kompagni, dirigée par Benjamin Christensen qui l'associe au tournage de l'X mystérieux (1913), il entre à la Nordisk en 1914 et devient réalisateur. Il tourne pour Ole Olsen de nombreux films, parmi lesquels le Clown/le Fou dansant (1916), un drame du cirque avec Valdemar Psilander, l'Homme aux neuf doigts (Manden med de 9 fingre, en quatre épisodes, 1915-16), Notre ami commun (Vor foelles ven, 1921 [RÉ 1919]), plusieurs adaptations soignées de Dickens : les Grandes Espérances (Store forventninger, 1922), David Copperfield (id., id.), la Petite Dorrit (Little Dorrit, 1924), deux remakes : la Favorite du maharadjah (Maharadjaens Yndlingshustru, 1926, déjà filmé en 1917 par Robert Dinesen) et le Clown (id., filmé par lui-même dix ans auparavant). Au cours des années 20, il a pour principale actrice sa propre épouse Karina Bell. On le voit encore signer une adaptation d'Alphonse Daudet Fromont Jeune et Risler Aîné (Slangen, 1927) et ‘ Un mariage sous la Terreur ’ (Revolutionsbryllup, 1928). Il séjourne en Allemagne et revient au Danemark signer quelques films parlants, dont ‘ le Jeune Millionnaire ’ (Millionærdrengen, 1936).