actrice allemande (Berlin 1906 - Ascona, Suisse, 1996).
Bien qu'elle n'ait aucune expérience de la scène ni de l'écran, elle a la chance d'être choisie par Fritz Lang — qui cherchait une non-professionnelle — pour le double rôle de la pure jeune fille et du robot femelle de Metropolis (1927). Son beau visage sculptural, ses yeux d'aveugle se prêtaient assez bien à cette composition. Du jour au lendemain, cette inconnue de vingt ans est célèbre. La chance continue à lui sourire, avec des rôles presque aussi « irradiants » chez Henrik Galeen (la Mandragore, 1928), G. W. Pabst (l'Amour de Jeanne Ney, 1927 ; Crise, 1928) et, en France, Marcel L'Herbier (l'Argent, 1929 ; elle y incarne l'implacable baronne Sandorf). Le passage du muet au parlant s'accomplit pour elle sans heurt : elle est la partenaire de Mosjoukine dans Manolesco, roi des voleurs (V. Tourjanski, 1930), d'Albert Basserman dans un remake de la Mandragore, que tourne Richard Oswald (1930), de Jan Kiepura dans Die singende Stadt (C. Gallone, id.), de Jean Gabin dans les versions françaises de Gloria (H. Behrendt, 1931) et de l'Étoile de Valencia (S. de Poligny, 1933). Elle retrouve Pabst pour un autre rôle à sa mesure : la mystérieuse Antinéa dans la première version parlante de l'Atlantide (1932). Sa carrière se partage à ce moment-là entre l'Allemagne, la France et l'Angleterre (The Blue Danube, H. Wilcox, 1932). Elle tourne dans un dernier film important en 1934 : l'Or, réalisé en deux versions, allemande (Gold, K. Hartl) et française (S. de Poligny). Brigitte Helm épouse, en secondes noces, l'industriel Hugo Kunheim et, après un dernier film, signé Gustav Ucicky (Savoy Hotel 217, 1936), abandonne brusquement le cinéma. Elle n'est jamais sortie de sa retraite, même quand le Festival de Berlin lui décerna, son Ruban d'or : c'est son fils qui se présenta à sa place.