TALMADGE (Constance)
actrice américaine (New York, N. Y., 1898 - Los Angeles, Ca., 1973).
La plus jeune des sœurs Talmadge, les deux autres étant Norma et Nathalie (celle-ci, dont la carrière cinématographique sera très discrète si l'on excepte son rôle dans les Lois de l'hospitalité, sera l'épouse de Buster Keaton de 1921 à 1932), débute en 1914 et est remarquée dans Intolérance (D. W. Griffith, 1916), où elle incarne avec entrain la « fille de la montagne ». Elle devient vite une bonne actrice de comédies élégantes, dans un registre proche de celui de Gloria Swanson (A Pair of Silk Stockings, W. Edwards, 1918). Peu de ses films survivent, mais il semble que ce soit Sidney Franklin qui l'ait dirigée avec le plus de perspicacité dans une série de comédies d'excellente réputation : The Primitive Lover (1922), Dulcy (1923), Her Sister From Paris (1925), The Duchess of Buffalo (1926). En 1929, elle met un point final à sa carrière en tournant Vénus sous la direction de Louis Mercanton.
TALMADGE (Norma)
actrice américaine (Niagara Falls, N. Y., 1893 - Las Vegas, Nev., 1957).
Aînée des sœurs Talmadge, elle a moins de quatorze ans quand elle paraît pour la première fois sur un écran. En 1911, elle obtient le rôle central de la première version de A Tale of Two Cities (J. S. Blackton) et s'impose dans de nombreux films à la Vitagraph et à la Triangle. En 1916, elle épouse le producteur Joseph Schenck qui la hisse au sommet du box-office pendant une dizaine d'années en lui offrant des rôles somptueusement mélodramatiques. Cependant, même sous l'autorité d'Allan Dwan (Panthea, 1917), Sidney Franklin (Children in the House, 1910 ; The Forbidden City, 1918 ; Victoire du cœur [Smilin' Through, 1922]), Frank Borzage (Secrets, 1924), Clarence Brown (Kiki, 1926), Fred Niblo (la Dame aux camélias, 1927), elle restera une actrice confinée dans les rôles d'héroïne malheureuse, contrariée par le destin. Elle ne peut s'adapter au cinéma parlant : Du Barry — Woman of Passion (S. Taylor, 1930) sera sa dernière tentative. L'insuccès du film la conduit à abandonner, richissime, le cinéma.
TAMBOUR.
Tambour denté, tambour de croix. Pièce cylindrique comportant des dents et destinée à entraîner le film par l'intermédiaire des perforations. Le débiteur peut être animé d'un mouvement circulaire continu ou d'un mouvement circulaire intermittent (débiteur de croix de malte).
TAMIROFF (Akim)
acteur américain d'origine russe (Bakou, Azerbaïdjan, Russie, 1899 - Palm Springs, Ca., US, 1972).
Il vient aux États-Unis avec le Théâtre d'art de Moscou et s'y fixe en 1923. Il débute dix ans plus tard à l'écran dans la Reine Christine (R. Mamoulian) et interprète d'innombrables rôles d'étrangers minables ou inquiétants au fort accent slave. Remarqué dans Le général est mort à l'aube (L. Milestone, 1936), The Way of All Flesh (Louis King, 1940) et Pour qui sonne le glas ? (S. Wood, 1943), on l'a vu aussi dans Alphaville (J.-L. Godard, 1965). Mais il a sans doute trouvé ses meilleurs rôles dans trois films d'Orson Welles : Dossier secret (1955), la Soif du mal (1958) et le Procès (1962).
TAMURA (Masaki)
chef-opérateur japonais (préf. d'Aomori 1939).
D'abord photographe, il travaille comme assistant-caméraman au studio Iwanami de documentaires, puis avec Shinsuke Ogawa*, dans sa série de films militant contre la construction de l'aéroport de Narita (1968-1977). Il collabore également avec les cinéastes Kazuo Kuroki (l'Assassinat de Ryoma / Ryoma Ansatsu, 1974), Shinji Somai (Shonben Rider, 1983), Go Takamine (Untamagiru, 1989), Juzô Itami (Tampopo, 1986), et Mitsuo Yanagimachi*, signant la photo de deux des meilleurs films de celui-ci, Saraba , adieu à la terre natale (Saraba itoshiki daiiichi, 1982) et les Feux d'Himatsuri (Himatsuri, 1985). Il connaît une nouvelle jeunesse en collaborant avec les cinéastes de la jeune génération, comme Nobuhiro Suwa* (2/Duo), Kiyoshi Kurosawa* (le Chemin du Serpent, et l'Œil de l'araignée), Naomi Kawase *(Suzaku), et surtout Shinji Aoyama (Helpless, Shady Grove), pour qui il retrouve les possibilités un peu oubliées du CinémaScope noir et blanc dans Eureka (2000).
TANAKA (Eizo)
cinéaste japonais (Tokyo 1886 - id. 1968).
Il entre à l'École des acteurs de Tokyo en 1909 et subit l'influence du dramaturge Kaoru Osanai, se passionnant alors pour le mouvement du Shingeki, et du théâtre moderne. Grâce à une recommandation, Tanaka entre à la Nikkatsu comme réalisateur en 1918 et tourne, la même année, son premier film, ‘ l'Aube ’ (Akatsuki). Il tente de faire des films qui ne soient pas de simples enregistrements de pièces de théâtre, comme c'est le cas alors, et écrit ses propres scénarios pour ‘ la Boutique de Kyo ’ (Kyoya no erimise, 1922) ou ‘ la Danse de la tête de mort ’ (Dokuro no mai, 1923). Il tourne ainsi 63 films jusqu'en 1923, puis se consacre surtout à la formation des acteurs. Il est également scénariste (‘ le Soupir printanier d'une poupée de papier ’, K. Mizoguchi, 1926 ; ‘ Cinq Femmes autour de lui ’, Y. Abe, 1927) et acteur (‘ l'Oie sauvage ’, Toyoda, 1953).
TANAKA (Kinuyo)
actrice et cinéaste japonaise (Shimonoseki 1909 - Tokyo 1977).
Ayant terminé ses études primaires à Osaka, elle collabore à un groupe musical féminin, le Biwa-Kageki, puis entre aux studios Shochiku de Kyoto en 1924. Elle y tourne ‘ Une femme de l'époque Genroku ’ (Genroku onna), sous la direction de Hotei Nomura, puis rejoint les studios de Kamata (Tokyo), où elle joue dans une multitude de films les plus divers. Heinosuke Gosho lui donne son premier rôle principal dans ‘ Rêve intime ’ (Hazukashii yume, 1927), avant qu'elle ne devienne l'héroïne de ‘ la Danseuse d'Izu ’ (Gosho, 1933, d'après un roman de Kawabata). Elle est alors dirigée par des metteurs en scène réputés, dont Heinosuke Gosho, Yasujiro Shimazu, T. Saito, Yasujiro Ozu et Hiroshi Shimizu, dont elle deviendra l'épouse, et pour qui elle interprétera dix-huit films. Kinuyo Tanaka connaît alors une popularité énorme, dans les rôles de jeune première, et c'est l'époque où la Shochiku va jusqu'à produire des films dont les titres arborent son prénom : ‘ Histoire de Kinuyo ’ (Kinuyo monogatari, H. Gosho, 1930), ‘ le Docteur Kinuyo ’ (Joi Kinuyo sensei, H. Nomura, 1937) et ‘ le Premier Amour de Kinuyo ’ (Kinuyo no hatsukoi, id., 1940). En outre, elle remporte un succès phénoménal en 1938, dans un mélodrame, Aizen Katsura, de Nomura, qui tournera deux suites en 1939.