BREMER (Lucille)
actrice et danseuse américaine (Amsterdam, N. Y., 1922 - San Diego, Ca., 1996).
Arthur Freed remarque à New York cette élégante danseuse, qui doit à sa double formation, classique et moderne, un style rapide et précis. Le Chant du Missouri (V. Minnelli, 1944) souligne sa distinction, mais ses duos avec Astaire dans Yolanda et le voleur (id., 1945) et Ziegfeld Follies (id., 1946) révèlent une figure irréelle et inquiétante à force de virtuosité. Après une danse dans la Pluie qui chante (Till the Clouds Rool By [Richard Whorf], id.), elle se tournera, faute de succès, vers des drames modestes et fiévreux comme Behind Locked Doors (B. Boetticher, 1948), puis se retirera.
BRENNAN (Walter)
acteur américain (Swampscott, Mass. [?] 1894 - Oxnard, Ca., 1974).
Depuis ses débuts en 1923, il est l'un des plus actifs, des plus populaires et peut-être le plus célèbre des acteurs de second plan américain. À son palmarès (plus de cent films), il faut ajouter un autre record, trois Oscars (« Best Supporting Actor ») : le Vandale, de Howard Hawks et William Wyler en 1936, Kentucky, de David Butler en 1938 et le Cavalier du désert, de Wyler en 1940. Il a tourné avec tous les plus grands cinéastes américains, de Hawks à Capra, en passant par Lang, King, Ford (la Poursuite infernale, 1946), Walsh (le Désert de la peur, 1951), Dwan, Hathaway, Vidor, Daves, Mann. Il a créé un inoubliable personnage de vieux cow-boy râleur à la trogne sympathique dont l'archétype est le Stumpy de Rio Bravo (H. Hawks, 1959). Il a terminé sa carrière comme grande vedette à la télévision.
BRENON (Herbert)
cinéaste britannique (Dublin 1880 - Los Angeles, Ca., 1958).
Ancien acteur, il devient réalisateur en 1912 après avoir été scénariste pour Carl Laemmle dès 1909. Il travaille aussi bien aux États-Unis, en Grande-Bretagne qu'en Italie. Plasticien délicat, bon directeur d'acteurs, parfaitement à l'aise dans le film pour enfants et le mélodrame, on lui doit des œuvres intéressantes : Neptune's Daughter (1914 ; CO Otis Turner), les Deux Orphelins (The Two Orphans, 1915), Peter Pan (1924), Beau Geste (1926), The Great Gatsby (id.), A Kiss for Cinderella (id.) et Ris donc, paillasse ! (Laugh, Clown, Laugh, 1928). Le parlant voit pâlir son étoile et le pousse à tourner ses derniers films en Angleterre. Il est l'un des cinéastes du muet américain à découvrir.
BRENT (Mary Elizabeth Riggs, dite Evelyn)
actrice américaine (Tampa, Fla., 1899 - Los Angeles, Ca., 1975).
Après une expérience théâtrale à Londres, elle fait carrière à Hollywood (surtout à l'époque du muet). Parmi les nombreux films auxquels elle a participé se détachent ses interprétations énigmatiques dans trois œuvres de Sternberg : les Nuits de Chicago (1927), où elle est Feathers, l'amie du gangster (George Bancroft) secrètement éprise de l'intellectuel déchu (Clive Brook) ; Crépuscule de gloire (1928), où, révolutionnaire, elle a une liaison avec le grand-duc incarné par Jannings ; la Rafle (id.), où elle livre le gangster William Powell à l'ex-policier George Bancroft.
BRENT (George Brendan Nolan, dit George)
acteur américain d'origine irlandaise (Shannonsbridge, Irlande, GB, 1904 - Solana Beach, Ca., 1979).
Il débute à l'Abbey Theater. Ses opinions politiques le forcent à quitter l'Irlande pour le Canada, puis pour les États-Unis. Après avoir fait du théâtre à Broadway, il trouve à Hollywood un emploi de jeune premier. Opposé onze fois à Bette Davis, il tourne notamment pour la Warner Bros. Parmi ses films : 42e Rue (L. Bacon, 1933) ; le Voile des illusions (R. Boleslawski, 1934) avec Greta Garbo ; Stamboul Quest (S. Wood, id.) ; l'Insoumise (W. Wyler, 1938) ; Victoire sur la nuit (E. Goulding, 1939) ; la Mousson (C. Brown, id.) ; Angoisse (J. Tourneur, 1944) ; Deux Mains la nuit (R. Siodmak, 1945).
BRENTA (Mario)
cinéaste italien (Venise 1942).
Salué dès ses débuts (Vermisat, 1974) comme un brillant continuateur de l'école réaliste, il a vu sa carrière entravée par la crise du cinéma italien. Auteur d'une œuvre malheureusement peu abondante, il a également signé Effetto Olmi (1981) sur le tournage d'À la poursuite de l'étoile d'Ermanno Olmi, Robinson in laguna (1985), documentaire réalisé dans le cadre de l'école de cinéma créée par Olmi à Bassano del Grappa. Brenta a confirmé ses dispositions pour un cinéma de l'observation minutieuse du comportement humain avec Maicol (1988) et Barnabo des montagnes (Barnabo delle montagne, 1994).
BRÉSIL.
La première projection publique connue date du 8 juillet 1896, à Rio de Janeiro. L'appareil utilisé fut curieusement baptisé « Omniografo ». Des Cinématographes Lumière ayant été présentés dans le courant des années 1896 et 1897 à São Paulo, Curitiba et Salvador, on peut estimer que l'invention des frères bisontins est arrivée au Brésil avant celle d'Edison. Le succès des premières séances pousse l'entrepreneur forain italien Paschoal Segreto* à ouvrir la première salle fixe le 31 juillet 1897, à Rio. Son frère Alfonso, retour d'Europe, enregistre des images de la baie de Guanabara avec une caméra Lumière, le 19 juin 1898. Cette prise de vues, rapportée par la presse, est considérée comme l'acte de naissance du cinéma brésilien. Des vues locales constitueront désormais une composante indispensable du spectacle cinématographique. Les frères Segreto restent jusqu'en 1903 les principaux exploitants et importateurs de films et les uniques producteurs des bandes d'actualités nationales. Il faudra attendre la généralisation de l'énergie électrique dans la capitale pour que le commerce cinématographique surmonte sa précarité initiale. En 1907, on inaugure une vingtaine de salles à Rio ; une première salle fixe voit le jour à São Paulo. Cet essor de l'exploitation s'accompagne d'une remarquable expansion de la production, dépassant les 200 titres pendant les années 1909-10. Les historiens attribuent la vitalité de cette période, qu'on n'a pas hésité à qualifier d'« âge d'or du cinéma brésilien », à une harmonie parfaite entre l'exploitation et la production, qu'on ne retrouvera plus ultérieurement. L'Espagnol Francisco Serrador, créateur d'un circuit encore existant, commence à tourner des chansons illustrées, dont les interprètes se plaçaient derrière l'écran à chaque séance. Les premières incursions dans la fiction ont lieu pendant cette belle époque. Les faits divers reconstitués et les satires politiques disputent aux opérettes et chansons les faveurs d'un public qui se reconnaissait résolument dans cette production plutôt que dans les films étrangers. L'élan sera brisé net lors de la Première Guerre mondiale : cette cinématographie artisanale ne résiste pas à la concurrence des bandes provenant des pays où le 7e art est devenu une industrie florissante et conquérante. En 1924, 83 p. 100 des films projetés sont d'origine américaine, alors que la production nationale n'en représente plus que 1, 5 p. 100. Les exploitants, premiers producteurs brésiliens, sont dorénavant les alliés privilégiés des distributeurs multinationaux.