DOUBLAGE. (suite)
Le responsable du doublage (directeur artistique) cherche évidemment à recréer la couleur et le « réalisme » du son original, en jouant sur le choix et l'emplacement du micro ainsi que sur les corrections ou manipulations qu'il peut effectuer soit lors de l'enregistrement, soit lors du mixage. Les comédiens, de leur côté, doivent s'efforcer de reproduire, dans leurs déplacements par rapport au micro, les déplacements des personnages visibles sur l'écran, par exemple lorsque ceux-ci s'éloignent. Si l'on ne prend pas soin d'agir ainsi, ce qui arrive parfois dans certains doublages exécutés un peu rapidement (notamment pour des raisons économiques), les voix doublées tendent à conserver une couleur et une présence uniformes de voix de studio.
Le mixage
consistera à mélanger les voix doublées avec les effets et les musiques de la version internationale ( BANDE SON). Très souvent il est tout de même nécessaire de réenregistrer, en bruitage, quelques effets ( BRUITAGE) qui ne se sont pas reportés dans la V.I., notamment des effets se trouvant enregistrés sur les sons directs de la V.O. et qu'il n'est plus possible d'isoler par la suite. Souvent, les paroles des chansons font partie de la bande musique et ne sont pas doublées. Lorsqu'elles sont doublées, les doublages des chansons se déroulent dans des studios musique à partir de l'enregistrement du seul accompagnement musical, fourni au titre de la V.I. et des images à doubler.
Postsynchronisation.
Si la fonction du doublage est évidente, on peut s'interroger sur l'intérêt de postsynchroniser dans la langue originale du film. Parfois, la postsynchronisation est voulue par les réalisateurs (Welles, Tati, Bresson, etc.) pour des raisons esthétiques. Le plus souvent, elle correspond à une commodité (libérer le tournage des problèmes liés au son) ou à un rattrapage (quand certaines scènes que l'on a captées en « son direct » ne peuvent être utilisées telles quelles, parce que le son du tournage est défectueux ou inintelligible).
Généralement, les acteurs qui ont joué pour l'image se postsynchronisent eux-mêmes après coup. Il arrive que ce soient d'autres acteurs, quand il s'agit de films tournés avec des non-professionnels dont on utilise le physique mais auxquels on veut donner une diction professionnelle (néoréalisme italien), ou bien quand la distribution du film emploie des acteurs étrangers (acteurs français ou américains dans les films italiens). Le cinéma italien possède d'ailleurs une tradition largement prédominante de postsynchronisation, alors que le cinéma français, s'il recourt souvent à une postsynchronisation partielle pour des raisons pratiques, conserve une préférence de principe pour le son direct.
La technique de la postsynchronisation est identique à celle du doublage, à ceci près que la bande « rythmo » est établie à partir du « son témoin ».
La postsynchronisation peut être considérée comme le symétrique exact du play-back, utilisé principalement pour les films musicaux, et qui consiste à tourner l'image sur un son préalablement enregistré.