ADAM (Ken)
décorateur britannique (Berlin, Allemagne, 1921).
Il émigre en Grande-Bretagne à l'âge de treize ans et fait des études d'architecture à la London University. Après avoir été pilote dans la RAF pendant la guerre, il entre dans le cinéma, d'abord comme dessinateur, puis il devient directeur artistique et enfin chef décorateur (à partir de 1959). Fortement marqué par l'expressionnisme de sa jeunesse (en particulier par le Cabinet du Dr Caligari, R. Wiene, 1919), travaillant à partir de dessins très stylisés, il privilégie l'imagination et le théâtral. On peut le considérer comme le véritable auteur de la série des James Bond, dont il conçoit décors et machines. Kubrick remarque James Bond 007 contre Dr No (1962) et l'engage sur Docteur Folamour (1963), pour lequel il imagine et construit la fameuse salle de guerre. On lui doit aussi l'étonnant labyrinthe du Limier (1972) de Joseph L. Mankiewicz. Considéré comme l'un des grands décorateurs contemporains, il a collaboré avec Jacques Tourneur (Rendez-vous avec la peur, 1957), John Ford (Inspecteur de service, 1959), Robert Aldrich (Trahison à Athènes, id.), Lewis Gilbert (Moonraker, 1979), Bruce Beresford (Crimes du cœur, 1986), Nicholas Meyer (The Deceivers, 1988), John Frankenheimer (Dead Bang, 1989), Andrew Bergman (The Freshman, 1990) et excelle dans la reconstitution historique. Oscar en 1975 pour Barry Lyndon de Stanley Kubrick.
ADAPTATEUR.
Auteur d'une adaptation.
ADAPTATION.
Transposition pour un film d'une œuvre conçue dans un but différent.
ADDAMS (Dawn)
actrice britannique (Felixtowe 1930 - Londres 1985).
Très jeune, elle se partage entre la Grande-Bretagne, l'Inde et Hollywood, où elle débute comme figurante MGM (1950). Remarquée dans la Tunique (H. Koster, 1953), elle est lancée comme vedette sexy par Preminger (La lune était bleue, 1953) et poursuit dès lors une carrière internationale. Sa sensualité piquante se nuance aisément de distinction et, le cas échéant, d'émotion. On ne voit souvent en elle que l'intelligent faire-valoir de Chaplin dans Un roi à New York (1957) : c'est oublier que la plupart des films où elle est apparue étaient intéressants, ou valaient au moins par sa présence (la Treizième Heure [H. French, 1952], Secrets d'alcôve [le sketch de G. Franciolini, 1954], l'Île du bout du monde [E. T. Gréville, 1959], les Deux Visages du Dr Jekyll [T. Fischer, 1960], le Diabolique Dr Mabuse [Fritz Lang, id.], les Menteurs [E. T. Gréville, 1961], l'Éducation sentimentale [A. Astruc, 1962]). Après 1965, fixée à Londres, elle se consacre au théâtre et ne reparaît guère au cinéma que comme « guest star » (Zeta One, Michael Cort, 1971).
ADDINSELL (Richard)
musicien britannique (Londres 1904 - id. 1977).
Son œuvre prolifique s'est partagée entre le théâtre, le cinéma et la télévision. Il en est à ses débuts lorsque Korda lui commande l'illustration musicale de l'Invincible Armada (1937). Il s'impose avec Goodbye Mr. Chips (S. Wood, 1939), Gaslight (T. Dickinson, 1940) et connaît la célébrité pour son Concerto de Varsovie, entendu dans Dangerous Moonlight (Brian Desmond Hurst, 1940). Ses partitions remarquées sont ensuite celles de L'esprit s'amuse (N. Coward et D. Lean, 1945), les Amants du Capricorne (A. Hitchcock, 1949), le Beau Brummel (C. Bernhardt, 1954), le Prince et la Danseuse (L. Olivier, 1957), l'Homme qui aimait la guerre (Ph. Leacock, 1962).
ADDISON (John)
compositeur britannique (West Chobham 1920 - Bennington, Vt, États-Unis, 1998).
Compositeur pour le cinéma depuis 1950. Sa musique néo-classique, sombre ou allègre, semble réfractaire à toute influence contemporaine : il n'est pas étonnant qu'il ait aussi bien réussi son pastiche du XVIIIe siècle pour Tom Jones (T. Richardson, 1963) qui lui vaut un Oscar. Il reste lié à l'explosion du cinéma des jeunes gens en colère et plus spécialement à Tony Richardson pour qui il sut être à loisir sobre et émouvant (la Solitude du coureur de fond, 1962) ou épique et ironique (la Charge de la brigade légère, 1968). On retiendra également sa participation atypique mais intéressante à l'Homme à la tête fêlée (I. Kerschner, 1966) et celle, vive et brillante, à Guêpier pour trois abeilles (J.L. Mankiewicz, id.).
ADDITIF.
Synthèse additive, méthode de restitution des couleurs consistant à superposer sur l'écran plusieurs images colorées. ( COULEUR, PROCÉDÉS DE CINÉMA EN COULEURS.) Tireuse additive, tireuse où la lumière employée pour le tirage de la copie est obtenue par recombinaison de trois faisceaux colorés distincts obtenus par division du faisceau blanc fourni par la lampe. ( ÉTALONNAGE.)
ADDY (Wesley)
acteur américain (Omaha, Nebr., 1913 - Danbury, Conn., 1996).
Venu au cinéma en 1951 après plusieurs années de théâtre (Hamlet, Roméo et Juliette, Antigone, Candida), sa formation classique confère un relief particulier aux personnages, le plus souvent haïssables et insidieusement menaçants, qu'il interprète. Robert Aldrich, en particulier, exploite habilement son port rigide, sa mine sévère, son élocution précise et glacée dans En quatrième vitesse (1955), Tout près de Satan (1959), Quatre du Texas (1963) et Pas d'orchidées pour Miss Blandish (1971). Durant dix ans, il travaille exclusivement pour ce metteur en scène, puis avec John Frankenheimer (l'Opération diabolique, 1966), Richard Fleischer (Tora ! Tora ! Tora !, 1970), Sidney Lumet (Network, 1976 ; le Verdict, 1982), et enfin James Ivory qui lui confie, en 1979, le rôle du patriarche puritain des Européens.
ADJANI (Isabelle)
actrice française (Gennevilliers 1955).
Née d'un père algérien d'origine turque et d'une mère allemande, elle figure pour la première fois dans un film à l'âge de quatorze ans. En 1972, elle entre à la Comédie-Française, et tient son premier grand rôle à l'écran dans une comédie de Claude Pinoteau, la Gifle (1974). Elle incarne Adèle Hugo dans le film de François Truffaut, Histoire d'Adèle H. (1975), où, dans un registre hyperexpressif, elle compose un personnage de femme déchirée, poursuivant jusqu'au désespoir et la folie un amant indifférent. Sa beauté, son interprétation passionnée l'imposent très vite comme une des comédiennes les plus douées de sa génération. Évoluant entre cinéma d'auteur et cinéma grand public, elle alterne des rôles dramatiques et des personnages plus légers. Mais qu'elle incarne des jeunes filles délurées, des héroïnes romantiques ou possédées, des femmes énigmatiques, elle s'engage totalement et intensément dans l'acte de jouer. Téchiné dans Barocco (1976), Claude Miller dans Mortelle Randonnée (1983), Bruno Nuytten dans Camille Claudel (1988) où elle campe avec énergie et inspiration le rôle-titre, Patrice Chéreau dans la Reine Margot (1994) ont su mieux que d'autres sans doute mettre en valeur ses dons d'actrice et contribuer à son statut de star – une star devenue attentive à son image et au style de ses apparitions à l'écran.