acteur américain (Hobart, Tasmanie, Australie, 1909 - Los Angeles, Ca., 1959).
De son père, explorateur, biologiste et océanographe britannique réputé, il hérite un tempérament d'aventurier et l'amour de la nature, mais non le goût de l'étude. Renvoyé de plusieurs collèges, il est tour à tour boxeur amateur, chercheur d'or, caboteur, pêcheur de perles, plongeur (de restaurant), etc. Il a relaté cette existence mouvementée dans trois livres de souvenirs, plus ou moins enjolivés : Beam Ends (1937), Showdown (1946) et My Wicked, Wicked Ways (publié après sa mort, en 1959, et traduit en français sous le titre Mes quatre cents coups, 1977). Il s'y décrit sans complexe comme un « baladin du monde occidental », ou comme un incorrigible « traîne-savates, un roué, un sacré numéro ». Son goût pour la vodka est légendaire. Quant à ses frasques sentimentales... En 1937, on annonce sa mort en Espagne. En 1943, à Hollywood, il est compromis (et acquitté) dans une affaire de viol. Un an avant sa mort, on le trouve à Cuba, dans le sillage de Fidel Castro (« Pour une fois qu'il existait un vrai Robin des Bois dans le monde, déclara-t-il, j'ai voulu faire sa connaissance... »). Sa vie, dit-il, ne fut qu'une « peinture picaresque » qui lui donna plus de satisfaction que son œuvre.
Celle-ci est pourtant loin d'être négligeable : plus de cinquante films, dont une bonne douzaine de grandes réussites, signés principalement Michael Curtiz et Raoul Walsh. Une adéquation parfaite entre l'acteur et ses personnages, qu'il s'agisse de ferraillants corsaires comme le Capitaine Blood ou l'Aigle des mers, d'un major de l'armée des Indes conduisant la célèbre charge de la brigade légère, d'un héros de Mark Twain (dans le Prince et le Pauvre, qui lui valut le surnom de « prince »), de Robin des Bois, du Comte d'Essex aimé et décapité par Élisabeth d'Angleterre, du « brave » général Custer, du boxeur « gentleman » Jim Corbett (sans doute son meilleur rôle), d'un capitaine de commando parachuté dans la jungle de Birmanie, ou — pour finir — de Don Juan en personne ; une sobriété de jeu acquise à la seule et dure épreuve des caméras (une brève carrière théâtrale à Londres s'étant avérée désastreuse) ; une espèce de « désinvolture alliée à une certaine noblesse innée » (G. et M. Devillers) ; voilà qui ne contribue pas peu à faire de lui l'un des plus parfaits aventuriers de l'écran américain, de 1935 à 1950. Vieilli, usé par l'alcool, il est encore excellent en personnage d'Hemingway dans Le soleil se lève aussi (H. King et R. Gary), dans les Racines du ciel (J. Huston, 1958), son avant-dernier film.
Marié successivement à l'actrice Lili Damita, à Nora Eddington et à Patricia Wymore, il avait un fils, Sean Flynn, qui chercha en vain à lui succéder, dans de médiocres bandes d'aventures européennes, et qui disparut au Viêt-nam.
Films :
In the Wake of the « Bounty » (Ch. Chauvel, AUST, 1933) ; Murder at Monte-Carlo (Ralph Ince, GB, 1935) ; The Case of the Curious Bride (M. Curtiz, id.) ; Ne pariez pas sur les blondes (Don't Bet on Blondes, R. Florey, id.) ; la Femme traquée (I Found Stella Parish, M. Le Roy, id. ; caméo) ; Pirate Party on Catalina Isle (CM, Alexander Van Dorn, id.) ; Capitaine Blood (Curtiz, id.) ; la Charge de la brigade légère (id., 1936) ; la Lumière verte (F. Borzage, 1937) ; le Prince et le Pauvre (The Prince and the Pauper, W. Keighley, id.) ; la Tornade (W. Dieterle, id.) ; Un homme a disparu (Curtiz, id.) ; les Aventures de Robin des Bois (id., 1938) ; Quatre au paradis (id., id.) ; Nuits de bal (The Sisters, A. Litvak, id.) ; la Patrouille de l'aube (The Dawn Patrol, E. Goulding, id.) ; les Conquérants (Curtiz, 1939) ; la Vie privée d'Élisabeth d'Angleterre (id., id.) ; la Caravane héroïque (id., 1940) ; l'Aigle des mers (id., id.) ; la Piste de Santa-Fé (id., id.) ; Footsteps in the Dark (L. Bacon, 1941) ; Dive Bomber (Curtiz, id.) ; la Charge fantastique (R. Walsh, id.) ; Sabotage à Berlin (id., id.) ; Gentleman Jim (id., id.) ; l'Ange des ténèbres (Edge of Darkness, L. Milestone, 1943) ; Remerciez votre bonne étoile (D. Butler, id.) ; Du sang sur la neige (Walsh, id.) ; Saboteur sans gloire (id., 1944) ; San Antonio (Butler, 1946) ; Aventures en Birmanie ou le Commando de l'enfer (id.) ; Ne dites jamais adieu (Never Say Good Bye, James V. Kern, id.) ; Escape me Never (Peter Godfrey, 1947) ; Cry Wolf (id., id.) ; Always Together (Frederick de Cordova, id.) ; la Rivière d'argent (Walsh, 1948) ; les Aventures de Don Juan (The Adventures of Don Juan, V. Sherman, 1949) ; les Travailleurs du chapeau (It's a Great Feeling, Butler, id.) ; la Dynastie des Forsyte (That Forsyte Woman, C. Bennett, id.) ; Montana (id., R. Enright, 1950) ; la Révolte des dieux rouges (W. Keighley, id.) ; Kim (id., V. Saville, 1951) ; Hello God ! (W. Marshall, id.) ; la Taverne de La Nouvelle-Orléans (Adventures of Captain Fabian, id., id.) ; Mara Maru (id., G. Douglas, 1952) ; À l'abordage (G. Sherman, id.) ; le Vagabond des mers (Keighley, 1953) ; le Maître de Don Juan (Il maestro di Don Giovanni / Crossed Swords, Milton Krims, 1954) ; Le aventure de Guglielmo Tell (J. Cardiff, inachevé, id.) ; Voyage en Birmanie (Lilacs in the Spring / Let's Make Up, H. Wilcox, id.) ; l'Armure noire (The Dark Avenger / The Warriors, H. Levin, 1955) ; Rhapsodie royale ou Idylle royale à Monte-Carlo (King's Rhapsody, Wilcox, id.) ; Istanbul (Istambul, J. Pevney, 1956) ; Trafic à La Havane (The Big Boodle, Richard Wilson, 1957) ; Le soleil se lève aussi (H. King, id.) ; Une femme marquée (Too Much, Too Soon, Art Napoleon, 1958) ; les Racines du ciel (J. Huston, id.) ; Cuban Rebel Girls (Barry Mahon, 1959).