EDITING.
Mot anglais pour montage.
EDWARDS (William Blake McEdwards, dit Blake)
cinéaste américain (Tulsa, Okla., 1922).
Petit-fils et fils de metteurs en scène de théâtre, il fait ses apprentissages à la radio et à la TV comme scénariste, tout en jouant de petits rôles, notamment lorsqu'il écrit (à partir de 1947) pour le « grand écran ». Il sera quelque temps le scénariste attitré de Richard Quine, auquel le lie une évidente parenté de tempérament. Il débute comme réalisateur par deux « véhicules » pour le chanteur Frankie Laine, puis s'affirme avec l'Extravagant M. Cory (qui marque aussi sa première rencontre avec le musicien Henry Mancini). Il sera coscénariste de tous ses films et souvent son propre producteur ou coproducteur, notamment de 1962 à 1970 (en association avec la Mirisch Company). Il n'a jamais cessé de s'intéresser à la TV (il tirera un film de sa propre série Peter Gunn), et il est l'époux de Julie Andrews depuis 1970.
Esprit bouillonnant d'idées, imprévisible, en tout cas volontiers porté à des expériences déroutantes, Blake Edwards déconcerte la critique du « contenu » par son perpétuel mélange des genres, transformant une histoire de cambrioleur mondain en farce nonsensique (le rôle prédominant de Peter Sellers dans la Panthère rose), mais chargeant celle-ci d'un potentiel poétique qui la renvoie à la tradition « brillante » : déjà l'Extravagant M. Cory, histoire d'un arriviste qui renonce au succès par amour, mêlait cynisme et mélancolie. En outre, il cultive l'érotomanie hypocrite du spectateur, mais c'est pour lui préférer la fidélité (cf., en dernier lieu, Elle). Digne héritier de Lubitsch et (dans l'ordre du gag géométriquement amené et développé) du slapstick, il unit à cette tradition des préoccupations plus modernes, en tout cas personnelles : hantise de l'alcoolisme (il lui a consacré un mélodrame saisissant, Days of Wine and Roses, et il en est question dans presque tous ses films) ; sens aigu du contraste entre les désirs individuels et les aspects chaotiques de l'environnement social (le sorcier polynésien venant bénir ou maudire le sous-marin d'Opération jupons, la loterie en Alaska de Vacances à Paris) ; enfin, la hantise du « double » ou du couple de personnages dont l'un assume le rôle rêvé par l'autre (Victor Victoria), ou se substitue à soi-même par un hasard qui remonte à la commedia dell'arte ou au jeu de miroir du cirque (c'est le point de départ de The Party). Une série d'échecs commerciaux a contraint Edwards, au début des années 70, à se rabattre sur l'exploitation de la Panthère rose et du personnage de l'inspecteur Clouseau (il avait déjà cosigné le scénario d'un film de Bud Yorkin sur ce sujet, en 1968), et le lancement d'Elle axé sur Bo Derek ne faisait rien pour rappeler que ce fort bon film porte sa marque. Son succès commercial permit à Blake Edwards de signer une satire vengeresse contre Hollywood, S. O. B. (1981), puis Victor Victoria (1982), brillante variation sur la confusion des sexes qui retrouve le rythme et la sophistication de la comédie loufoque américaine. Il poursuit, malgré la mort de Sellers, la saga de la panthère rose en utilisant les chutes des cinq films précédents et en tournant des scènes additionnelles (À la recherche de la panthère rose, 1982). Mais il aborde aussi des sujets de plus en plus personnels où il apparaît plus vulnérable. C'est le cas de That's Life, une de ses grandes réussites, comédie-thérapie écrite par le cinéaste et son psychanalyste pour exorciser une dépression très sérieuse : Edwards ironise sur la mort et la maladie, et passe de la farce graveleuse à l'émotion contenue avec une facilité déconcertante. Il tient sur l'alcool (Boires et déboires) et surtout sur le sexe (l'Homme à femmes, Micki et Maude, L'amour est une grande aventure, Dans la peau d'une blonde) un discours tonique et anticonformiste qui dénote une liberté de pensée remarquable. Dans ces derniers films, il est souvent au bord de la vulgarité mais, s'il n'est pas à l'abri de quelques dérapages, il sait se rattraper avec adresse.
Films :
Bring Your Smile Along (1955) ; Rira bien (He Laughed Last, 1956) ; l'Extravagant M. Cory (Mister Cory, 1957) ; le Démon de midi (This Happy Feeling, 1958) ; Vacances à Paris (The Perfect Furlough, 1959) ; Opération jupons (Operation Petticoat, id.) ; High Time (1960) ; Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany's, 1961) ; Allô, brigade spéciale (Experiment in Terror, 1962) ; Days of Wine and Roses (1963) ; la Panthère rose (The Pink Panther, 1964) ; Quand l'inspecteur s'emmêle (A Shot in the Dark, id.) ; la Grande Course autour du monde (The Great Race, 1965) ; Qu'as-tu fait à la guerre, papa ? (What Did You Do in the War, Daddy ?, 1966) ; Peter Gunn, détective spécial (Gunn, 1967) ; la Party (The Party, 1968) ; Darling Lili (id., 1970) ; Deux Hommes dans l'Ouest (Wild Rovers, 1971) ; Opération clandestine (The Carey Treatment, 1972) ; Top secret (The Tamarind Seed, 1974) ; le Retour de la panthère rose (The Return of the Pink Panther, 1975) ; Quand la panthère rose s'emmêle (The Pink Panther Strikes Again, 1976) ; la Malédiction de la panthère rose (Revenge of the Pink Panther, 1978) ; Elle (Ten, 1979) ; S. O. B. (1981) ; Victor Victoria (Victor, 1982) ; À la recherche de la panthère rose (Trail of the Pink Panther, id.) ; l'Homme à femmes (The Man Who Loved Women, 1983) ; Micki et Maude (id., 1984) ; Un sacré bordel (Music Box/A Fine Mess, 1985) ; That's Life (1986) ; Boires et Déboires (Blind Date, 1987) ; Meurtre à Hollywood (Sunset, 1988) ; l'Amour est une grande aventure (Skin Deep, 1989) ; Dans la peau d'une blonde (Switch, 1990) ; le Fils de la panthère rose (Son of the Pink Panther, 1993). En 1967, B. Edwards a produit et supervisé Waterhole no 3, signé William Graham.
EFFET.
Syn. de lumière de base. ( ÉCLAIRAGE.)
EFFETS.
Les éléments sonores d'un film (bruits proprement dits ou bruits d'ambiance) qui ne sont ni de la parole ni de la musique. ( BRUITAGE.)
EFFETS SPÉCIAUX.
Techniques et procédés qui permettent de manipuler l'apparence de l'image ou du son. Par extension, résultat de ces manipulations.