musicien italien (Carpi 1916).

Diplômé de piano (Accademia Filarmonica de Bologne), il poursuit ses études à Rome. En 1941, il compose en collaboration avec Ezio Carabella les musiques de deux films d'aventures de Marco Elter : Gli ultimi filibustieri et Il figlio del Corsaro Rosso. Il travaille ensuite comme chef d'orchestre, mais revient au cinéma en 1947 avec Jeunesse perdue de Germi et collabore étroitement à tous ses films suivants : pour ces drames sociaux ou comédies grinçantes, il choisit des thèmes mélodiques simples, influencés aussi bien par Puccini que par des airs populaires. Pour l'Homme de paille (P. Germi, 1958), il obtient le Nastro d'Argento. Son activité dans les années 50 et 60 devient frénétique à tel point qu'il lui arrive de travailler à 30 films chaque année, des comédies de mœurs aux westerns, films policiers, péplums, voire films d'auteur. Parmi ses meilleures réussites : Totò cherche un appartement (Steno et M. Monicelli, 1949), les Volets clos (L. Comencini, 1951), Accattone (P. P. Pasolini, 1961), Mamma Roma (id., 1962), les Camarades (Monicelli, 1963), La ragazza (Comencini, 1964), les Bandits (C. Saura, id.), À l'italienne (N. Loy, 1965), Operazione paura (M. Bava, 1966), l'Armée Brancaleone (Monicelli, id.), Le avventure di Ulisse (F. Rossi, 1969), Au nom du peuple italien (D. Risi, 1972), Avanti ! (B. Wilder, id.), Nous voulons les colonels (Monicelli, 1973), Mes chers amis (id., 1975).

actrice britannique (Londres 1892 - Chalfont St Peter 1972).

Après un séjour à l'Old Vic, elle apparaît à l'écran en 1936. Son exubérance et son sens de l'humour contribuent à la réussite de comédies comme L'esprit s'amuse (D. Lean, 1945), Passeport pour Pimlico (H. Cornelius, 1949), Il importe d'être constant (A. Asquith, 1952) ou Une souris sur la lune (R. Lester, 1962). Sa silhouette a été rendue familière par plusieurs interprétations de Miss Marple, détective en jupon d'Agatha Christie. Un Oscar (best supporting actress) récompense sa composition de duchesse désargentée dans Hôtel international (Asquith, 1963). Élevée au grade de dame de l'Empire britannique en 1965, elle apparaît encore dans Falstaff (O. Welles, 1966), la Comtesse de Hong-Kong (Ch. Chaplin, 1967) et Arabella (M. Bolognini, id.), son dernier film.

actrice portugaise (Tomar 1940).

Actrice théâtrale et danseuse (elle a été l'étoile d'une Compagnie Internationale à Lisbonne), avec ses deux premiers rôle à l'écran (les Vertes Années [Os Verdes Anos], 1963, et Changer de vie [Mudar de Vida], 1967, de Paulo Rocha) Isabel Ruth révèle un corps nerveux et intense, qui marquera de sa présence le cinéma portugais de la seconde moitié du XX^e siècle. Toutefois, il faudra arriver aux années 80 pour qu'elle en devienne une véritable icône, en travaillant dans des films comme Conversa Acabada (João Botelho, 1981), O Bobo (José Álvaro Morais, 1987), les Montagnes de la lune (O Desejado, P. Rocha, id.), Agosto (Jorge Silva Melo, id.), Este Tempo/Hard Times (Tempos Dificeis, 1988), A Idade Maior (Teresa Villaverde, 1990), Terra Fria (António Campos, 1992), le Val Abraham (Val Abraão, Manoel de Oliveira, 1993), la Cassette (A Caixa, M. de Oliveira, 1994), Voyage au début du monde (Viagem ao Princípio do Mundo, M. de Oliveira, 1997), Ossos (Pedro Costa, id.), le Fleuve d'or (O Rio do Ouro, P. Rocha, 1998), Inquiétude (Inquietude, M. de Oliveira, id.), Os Mutantes (T. Villaverde, id.), la Racine du cœur (A Raíz do Coração, P. Rocha, 2000), Noites (Claudia Tomaz, id.). Douée d'un talent instinctif, qui l'amène à un jeu à la fois généreux et contrôlé, elle interprète des personnages féminins apparemment forts et séducteurs, mais en réalité tourmentés et fragiles. Paulo Rocha dit d'elle : « Isabel est de nos jours la ‘ grande diva ’ du cinéma portugais, inimitable et imprévisible : une force de la nature, au-delà du bien et du mal. »

chef opérateur américain d'origine russe (Saint-Pétersbourg, Russie, 1889 - Los Angeles, Ca., 1983).

Ancien reporter puis photographe d'actualités, il commence sa carrière de directeur de la photographie, dès 1915, à la Fox, mais ne trouve la consécration que vers le milieu des années 30, quand il est engagé à la MGM. Furie (F. Lang, 1936) établit à merveille son art : lumière parcimonieusement dispensée, ombres grises au diapason des incertitudes des personnages. Il devient vite un grand maître des effets de brume, atteignant, au début des années 40, une remarquable virtuosité dans la Valse dans l'ombre (M. LeRoy, 1940), D^r Jekyll et Mr. Hyde (V. Fleming, 1941) et Prisonniers du passé (LeRoy, 1942). Il a été l'enlumineur officiel de Greer Garson (Madame Miniver, W. Wyler, id.), mais ce fut Ingrid Bergman qui lui inspira son plus beau travail en noir et blanc (Hantise, G. Cukor, 1944). La couleur le trouve en pleine maîtrise de son art : le Prisonnier de Zenda (R. Thorpe, 1952), Brigadoon (V. Minnelli, 1954), Kismet (id., id.) ou Gigi (id., 1958). Jusqu'à la fin de sa carrière, en 1968, il continue à conférer éclat et élégance à des films qui souvent ne méritent guère cet excès d'honneur.

actrice hongroise (Budapest 1927 - id. 1986).