NONGUET (Lucien)
cinéaste français (1868 - ?).
D'abord chef de figuration dans des théâtres parisiens, il aborde le cinéma en 1902 comme collaborateur de Charles Pathé et tourne de nombreuses bandes aux studios de Vincennes : Vie et Passion de Jésus (de 1902 à 1905), Don Quichotte (1903), Guillaume Tell (id.), le Chat botté (1903-1904), Roman d'amour (1904), Une conspiration sous Henri III (1906), l'Obsession de l'or (id.), Victime de sa probité (1908), l'Assommoir (id.), Histoire d'un crime (id.), les Victimes de l'alcoolisme (1910), la Vie d'un joueur (id.). Il réalise aussi des actualités reconstituées dont le public est friand : la Guerre russo-japonaise (1904), les Troubles de Saint-Pétersbourg (1905), la Révolte du cuirassé Potemkine (id.). Entre 1906 et 1910, il dirige des films burlesques, dont certains sont interprétés par Max Linder. Il abandonne le cinéma en 1910.
NORDGREN (Erik)
compositeur suédois (Akarp 1913).
Ancien élève de l'Académie de musique de Stockholm, Nordgren peut être considéré comme l'un des compositeurs suédois de musique de films les plus prolifiques et les plus importants des années 50 et 60. En 1949, il inaugure une longue association avec Ingmar Bergman en écrivant la musique de la Soif ; son emploi subtil des bois dans Jeux d'été (1950) et l'Attente des femmes (1952) [dans la séquence centrale de ce dernier film, surtout] devait grandement contribuer à la séduction de l'œuvre de Bergman. L'exploitation qu'il sût faire des traditions chorales médiévales pour le Septième Sceau (1956) et la musique discrète, obsédante, qu'il écrivît pour la Source (1960) sont tout aussi remarquables. En dehors de ces compositions, Nordgren a écrit plusieurs partitions pour Jan Troell, et notamment pour les Feux de la vie (1966) et Ole dole doff (1968).
NORDISK FILM KOMPAGNI.
Société de production danoise fondée en novembre 1906 par Ole Olsen. L'esprit d'initiative de son fondateur, son sens aigu du goût du public, la qualité des metteurs en scène (Viggo Larsen, August Blom, Urban Gad, Holger-Madsen, Robert Dinesen, Benjamin Christensen, Schnedler-Sørensen, A. W. Sandberg), des opérateurs (Axel Graatkjoer, Johan Ankerstjerne, Carl et Hugo Fischer, George Schnéevoigt) et des acteurs (Asta Nielsen, Valdemar Psilander, Olaf Fønss, Clara Wieth), qui y furent attachés, permirent à la société de concurrencer vivement Pathé sur le marché européen, puis de lui ravir certaines places fortes allemandes et scandinaves. Après un âge d'or (1910-1914) qui fut aussi celui du mélodrame social aux visées idéalistes, la Nordisk voit sa prééminence menacée par la fermeture de certains marchés due au conflit mondial, puis par la fondation de la UFA en Allemagne (1917) et de la Svensk Filmindustri en Suède (1918). La société va péricliter au cours des années 20 (Ole Olsen se retirera en 1924), tomber en liquidation en 1928, puis renaître sous une autre forme en 1930 avec un nouveau directeur : Carl Bauder. Elle poursuivra sa route au cours des décennies suivantes, établissant ainsi un record de durée parmi les sociétés de productions mondiales.
NORGAARD (Per)
compositeur danois (Gentofte 1932).
Étudiant en composition au Conservatoire de Copenhague, puis à Paris auprès de Nadia Boulanger, il devient critique musical et professeur dans les conservatoires de son pays. Influencé par Sibelius à l'origine, il évolue vers un style plus impressionniste après avoir expérimenté les nouvelles techniques de son temps, composant des opéras et de la musique de scène, des ballets et de la musique pour orchestre qui le conduit occasionnellement à écrire des partitions pour le cinéma. Son œuvre la plus célèbre dans ce domaine est la musique du film le Festin de Babette, de son compatriote Gabriel Axel (1987). Il avait déjà collaboré à un film important de ce dernier : la Mante rouge (1967), et en 1994 il écrira la partition du Prince du Jutland. Il a également composé pour Kongens Enghave de Lars Brydesen et Claus Oersted, et pour le film de science-fiction de Jens Ravn, l'Homme qui pensait des choses.
NORIS (Anastasia Noris von Gerzfeld, dite Assia)
actrice italienne d'origine germano-russe (Saint-Pétersbourg 1912 - San Remo 1998).
Émigrée d'abord en France, Assia Noris s'installe en Italie en 1929 et fait ses débuts dans le cinéma en 1932 (Tre uomini in frak, M. Bonnard). Très appréciée du public, elle interprète surtout des comédies sentimentales et donne le meilleur d'elle-même sous la direction de Camerini (dont elle est l'épouse de 1940 à 1943) et souvent avec Vittorio De Sica comme partenaire privilégié (Giallo, 1933 ; Je donnerai un million, 1935 ; Mais ça n'est pas une chose sérieuse, 1936 ; Monsieur Max, 1937 ; Battement de cœur, 1938 ; Grands Magasins, 1939 ; Centomila dollari, 1940 ; Una romantica avventura, id. ; Une histoire d'amour, 1942). Elle joue également dans des films d'Alessandrini (Una donna tra due mondi, 1936), Soldati (Dora Nelson, 1939) ou Castellani (Un coup de pistolet, 1942). En 1943, elle tourne deux films en France, le Capitaine Fracasse d'Abel Gance et le Voyageur de la Toussaint de Louis Daquin. Sa carrière se clôt rapidement dans les bouleversements de l'après-guerre. Elle est quelque peu oubliée quand en 1965 Carlo Lizzani lui offre le rôle principal de la Celestina.
NORMAND (Mabel Fortescue, dite Mabel)
actrice américaine (Stapleton, Mass., 1892 - Monrovia, Ca., 1930).
La plus célèbre des actrices comiques de Mack Sennett, un temps l'égale de Chaplin en popularité et en adulation, Mabel Normand fut la première à mêler élégance et coquetterie au burlesque le plus échevelé. C'est entre 1910 et 1920 qu'elle est la plus active, dans d'innombrables courts métrages où elle avait souvent Fatty Arbuckle et surtout Chaplin comme partenaires (Charlot et Mabel aux courses, 1914 ; le Roman comique de Charlot et de Lolotte, id.) et dont elle dirige même certains (Charlot garçon de café ou le Flirt de Mabel, CO : Chaplin, 1914). En 1916, grâce à Mack Sennett, elle forme la Mabel Normand Feature Film Company, qui produit notamment Mickey (1916), puis signe un contrat chez Goldwyn. Impliquée dans le meurtre du cinéaste William Desmond Taylor en 1922, Mabel ne se relèvera pas de ce désastreux scandale. Sa carrière s'effiloche à toute allure et, en 1926, se termine en dépit de l'aide que lui apporte Hal Roach en lui donnant un rôle dans plusieurs courts métrages comiques. Un mariage malheureux avec Lew Cody devait conduire l'actrice à l'abus des stupéfiants et aux abords de la folie.