HALLDOFF (Jan)
cinéaste suédois (Stockholm 1939).
Auteur le plus prolifique de la génération des metteurs en scène suédois qui firent leurs débuts dans les années 60, Halldoff, dont le premier long métrage, le Mythe (Myten), est réalisé en 1966, a su comprendre et traduire à l'écran l'état d'esprit de ses jeunes compatriotes dans des films pop comme La vie est marrante comme tout (Livet är stenkul, 1967) et Ola et Julia (id.). Mais il a prouvé que, à côté de certaines comédies de mœurs en forme de farces, il était également capable d'œuvres plus ambitieuses à l'occasion, comme les Couloirs (Korridoren, 1968), qui analyse les vicissitudes d'un jeune médecin dans une situation critique, Rêve de liberté (En dröm om Frihet, 1969), ou deux jours de la vie de deux jeunes délinquants, et la Dernière Aventure (Det sista äventyret, 1973), calvaire d'un jeune homme séduisant sombrant dans la folie.
HALLER (Ernest)
chef opérateur américain (Los Angeles, Ca., 1896 - Marina del Rey, Ca., 1970).
Un des grands maîtres de la Warner Bros, il obtint de magnifiques résultats comme opérateur attitré de Bette Davis (l'Insoumise, W. Wyler, 1938 ; Victoire sur la nuit, E. Goulding, 1939). Il reçut un Oscar pour son travail (en collaboration) sur Autant en emporte le vent (V. Fleming, 1939). Son sens de la couleur fut parfois remarquable (la Fureur de vivre, N. Ray, 1955). Il termina sa carrière en photographiant Bette Davis dans La mort frappe trois fois (Paul Henreid, 1964).
HALLSTRÖM (Lasse)
cinéaste suédois (Stockholm 1946).
Producteur et réalisateur à la télévision suédoise après avoir vu un de ses films tournés à l'âge du lycée diffusé sur le petit écran, il tourne son premier long métrage cinématographique en 1975, Ein kille och en tjej. Il fait ensuite un film musical Abba - The Movie (1977) et une série de comédies, puis Ma vie de chien (Mitt liv som hund, 1985), où il introduit des éléments autobiographiques comme dans certains films antérieurs qui traitaient de l'adolescence. Ce film, le plus rigoureux qu'il ait tourné, est devenu en deux années un succès international. Après deux films pour enfants inspirés par Astrid Lindgren, il tente sa chance aux États-Unis, où il réalise Once Around (1991), Gilbert Grape (What's Eating Gilbert Grape, 1993), Amour et mensonges (Something to Talk About, 1995), The Cider House Rules (1999), Chocolat (id., 2000, avec Juliette Binoche).
HALLYDAY (Jean-Philippe Smet, dit Johnny)
chanteur et acteur français (Paris 1943).
« Idole des jeunes » à dix-huit ans, le rocker du temps des yéyés est très vite courtisé par des réalisateurs de cinéma qui se soucient peu de son (éventuel) talent de comédien. Ainsi, il apparaît dans quelques films parmi lesquels D'où viens-tu Johnny ? (Noël Howard, 1963), Cherchez l'idole (M. Boisrond, 1964) ou L'aventure, c'est l'aventure (C. Lelouch, 1972). Il bénéficie plus tard de propositions plus intéressantes, avec Jean-Luc Godard qui lui donne son premier rôle consistant en 1985 dans Détective, puis Costa-Gavras avec Conseil de famille (1986). Terminus (P.-W. Glenn, 1987) lui permet de camper un personnage de Mad Max à la française, et après quelques rôles occasionnels Laetitia Masson lui confie un personnage de fiction largement inspiré par son image de star dans Love me (2000).
ḤAMAMA (Fatin)
actrice égyptienne (al-Mansurah 1931).
Elle a huit ans, non pas six, lors de sa première apparition à l'écran, sous la direction de Muḥammad Karim (Yum Sa ’ id, 1939). Suite à ce ‘ Jour heureux ’, elle tourne deux autres fois avec le même cinéaste et on lui prédit une carrière à la Shirley Temple. Mais les habiles mélos de Ḥasan al-Iman, puis ‘l'Ange de miséricorde ’ (Malak al-raḥma, 1947), interprété et dirigé par Yusuf Wahbi, son premier grand succès, font de Fatin Ḥamama la Lillian Gish égyptienne, victime du sort, orpheline ravissante et pauvre. Vedette consacrée, elle est la Nadiya du premier film de ‘ Abd al-Wahhab (1948), l'actrice préférée de ‘Izz al-Din Zulfiqar jusqu'en 1959 : ‘ Entre les ruines ’ (Bayn al-aṭlal). À partir de 1950 (‘ Papa Amine ’), elle participe aux débuts du jeune Chahin aux côtés de Shukri Sarḥan ('le Fils du Nil'), puis d'Omar Sharif, dans des mélodrames intéressants (Ciel d'enfer, 1954 ; les Eaux noires, 1956). Son extraordinaire popularité coïncide avec l'évolution du cinéma du Caire vers le réalisme et un notable changement dans le jeu des acteurs, libéré de la déclamation et des cadrages statiques. Avec Chahin, avec Abu-Sayf, dont elle joue une Thérèse Raquin dans l'adaptation de Nagib Maḥfuz (‘Ton jour viendra ’, 1951), puis ‘ Nuit sans sommeil ’ (1957), ‘ l'Impasse ’ (1958) — une de ses belles créations — et ‘ N'éteins pas le soleil ’ (1961) ; avec Barakat, dans un musical (‘ Chant immortel ’, 1952) puis dans ses deux meilleurs films au succès éclatant, l'Appel du courlis (1959), le Péché (1965), la gloire de Fatin Ḥamama, portée par un extraordinaire engouement pour le cinéma égyptien, du Maroc à l'Inde, devient immense. Cette aura était le fruit non seulement d'une présence lumineuse à l'écran, mais aussi de l'intelligence et de la sensibilité ; sa retenue, son refus des tics à la mode, son intériorité la rendent capable de ne pas trahir son personnage : étudiante, telle Layla dans la Porte ouverte (Barakat, 1963), ou paysanne, fille-mère, ou servante se laissant aimer par vengeance. Elle a conscience de l'enjeu fragile que représentent les films de Abu-Sayf, Chahin ou Barakat (à ce moment trop bref de son œuvre). Et, si elle reste fidèle à la comédie sentimentale dans laquelle elle excelle — citons, de Barakat : ‘ le Grand Amour ’ (al-Ḥubb al-kabir, 1968) ; ‘ le Fil fin ’ (al-Khayṭ al-rafi', 1971) ; ‘ Pas de condoléances pour les femmes ’ (La ‘aza ’ lil-sayyidat, 1978) —, elle sait jouer la carte de jeunes auteurs avec Ḥusayn Kamal (‘ l' Empire de M. ’, 1972), ou Sa‘ id Marzuq, dont Je veux une solution (1974), film sur le divorce, est comme l'écho dans la carrière de Fatin Ḥamama de la Porte ouverte, une défense, dix ans plus tôt, de l'émancipation de la femme dans la société islamique. Espaçant ses rôles sans que sa gloire s'obscurcisse, elle demeure notamment une figure archétypale essentielle, celle du Péché, mais ses autres remarquables compositions justifient la place, unique en vérité, qui lui est reconnue. Fatin Ḥamama, qui avait épousé ‘ Izz al-Din Zulfiqar, puis Omar Sharif, s'est remariée en 1979. Après une longue absence, Fatin Ḥamama marque son retour au cinéma avec le film du jeune metteur en scène Khaïri Bichara Jours doux, jours amers (Youm Hilw, Youm Mur, 1988).