BLIER (Bertrand)
cinéaste et romancier français (Boulogne-Billancourt 1939).
Fils de l'acteur Bernard Blier, il débute comme assistant de Christian-Jaque et Denys de La Patellière. Il tourne de nombreux documentaires avant d'être reconnu par la critique et le public, en 1962, grâce à une enquête sociologique filmée : Hitler, connais pas, où des jeunes Français, interrogés sur le nazisme, révèlent leur ignorance d'un moment de l'histoire que la mémoire collective a occulté. Après une période consacrée à l'écriture, interrompue seulement par la réalisation d'un film de genre (Si j'étais un espion, 1967), il accède à la notoriété en adaptant son propre roman les Valseuses (1974), qui révèle deux comédiens : Gérard Depardieu et Patrick Dewaere. Il poursuit ensuite une double carrière, littéraire et cinématographique. Après l'échec relatif de Calmos (1976) et avant ceux de la Femme de mon pote (1983) et de Notre histoire (1984), il connaît trois succès critiques et publics avec Préparez vos mouchoirs (1978), qui obtient un Oscar aux États-Unis, Buffet froid (1979) et Beau-Père (1981), adapté de son roman homonyme. Il signe en 1986 Tenue de soirée, en 1989 Trop belle pour toi qui remporte le prix spécial du jury au Festival de Cannes et le César du meilleur film, en 1991 Merci la vie, en 1993, Un, deux, trois, soleil, en 1995 Mon homme, en 2000 les Acteurs, avec une pléiade de vedettes et de nombreux clins d'œil. Le cinéma de Bertrand Blier est celui d'un moraliste désabusé, mais tonique, qui ne dédaigne pas de recourir à la provocation, au cynisme, voire à l'absurde pour traduire sa vision grinçante du monde.
BLIMP (mot anglais).
Caisson insonorisant, adaptable à une caméra de façon à rendre son bruit inaudible. ( CAMÉRA[**/inter**].) Blimper (franglais d'après blimp) adapter un blimp à une caméra.
BLIN (Roger)
acteur français (Neuilly-sur-Seine 1907 - Evecquemont 1984).
Sa carrière est essentiellement théâtrale. Très influencé par Antonin Artaud, il est un des metteurs en scène français les plus importants et a contribué à rénover le théâtre contemporain. Son nom est en outre lié à celui de Samuel Beckett. Au cinéma, il a fait quelques apparitions dans les films de ses amis : l'Alibi (P. Chenal, 1937), Entrée des artistes (M. Allégret, 1938), les Visiteurs du soir (M. Carné, 1942), Adieu Léonard (P. Prévert, 1943), Douce (C. Autant-Lara, id.), Orphée (J. Cocteau, 1950) ; et son seul rôle en vedette est celui que lui a confié Edmond T. Gréville dans Pour une nuit d'amour (1947). Il a publié dans la première Revue du cinéma de remarquables études, en particulier sur King Vidor et Murnau.
BLISTÈNE (Marcel Blitstein, dit Marcel)
cinéaste français (Paris 1911 - Paris 1991).
Son premier film est Étoile sans lumière (1945), dont la vedette est Édith Piaf, et il dirige Françoise Rosay, Simone Signoret, Paul Meurisse dans Macadam (1946), supervisé par Jacques Feyder. Il réalise ensuite des films souvent conventionnels, voire quelque peu rudimentaires (Bibi Fricotin, 1951), mais on se souvient néanmoins parfois de Rapide de nuit (1948), du Sorcier du ciel (1950), de Cet âge est sans pitié (1952), du Feu dans la peau, coproduit avec l'Italie (1954), de Gueule d'ange (1955), de Sylviane de mes nuits (1956) et des Amants de demain (1958).
BLOM (August)
cinéaste danois (Copenhague 1869 - id. 1947).
Chanteur à l'Opéra de Copenhague, il se lie avec Ole Olsen, qui l'attire vers le cinéma. Il écrit quelques scénarios et interprète plusieurs petits films avec Oda Alstrup. En 1910, il prend la succession de Viggo Larsen à la direction artistique de la Nordisk. Pionnier inventif du cinéma danois, il est avec Holger Madsen, Urban Gad, Benjamin Christensen et A. W. Sandberg l'une des personnalités les plus remarquables du cinéma européen pendant les années 10. On lui doit également la découverte de l'actrice Asta Nielsen, qui apparaît pour la première fois à l'écran dans un de ses films : Devant la porte de la prison (Ved faenglets port, 1911). Il est notamment le réalisateur de Hamlet (1910) tourné au château même d'Elseneur, la Traite des blanches (Den hvide slavehandel, id.), la Danseuse (Balletdanserinden, 1911), le Chancelier noir (Den sorte Kansler, 1912), l'Ensorceleuse (Af elskovs naade, 1913), Atlantis (id.), Intrigue amoureuse (Elskovsleg, id., CO Holger-Madsen), Un mariage pendant la révolution (Et Revolutionsbryllup, 1914), Pro Patria (id.), Tu dois aimer ton prochain (Du skal elske din naeste, 1915), Pour l'honneur de son pays (For sit lands baere, id.), la Fin du monde (Verdens undergang, 1916), la Favorite du Maharadjah (Maharajaens yndlingshustru, 1919), le Pasteur de Vejlby (Praesten i Vejlby, 1920).
BLOMBERG (Erik)
cinéaste finlandais (Helsingfors [auj. Helsinki] 1913 - Kuusjoki, 1996).
Acclamé pour sa brillante saga lapone le Renne blanc (Valkoinen peura, 1952), Blomberg a commencé sa carrière en 1935 comme cameraman, producteur et réalisateur de courts métrages. Comptent aussi au nombre de ses longs métrages : ’Quand on est amoureux‘ (Kun on tunteet, 1954) et ’les Fiançailles‘ (Kihlaus, id.) ; mais c'est le Renne blanc qui atteste sa parfaite maîtrise de l'éclairage et de la bande musicale, chaque fois que l'héroïne, une splendide jeune femme, se métamorphose en renne pour conduire les hommes à leur perte. Le film a obtenu des prix à Cannes et à Karlovy Vary ; il est remarquablement interprété par Mirjami Kuosmanen, l'épouse aujourd'hui disparue du cinéaste.
BLONDELL (Rose Joan Blondell, dite Joan)
actrice américaine (New York, N. Y., 1906 - Santa Monica, Ca., 1979).
L'avènement du parlant la fait passer de la scène à l'écran. Vedette de la Warner dans les années 30, elle incarne une jeune femme moderne et familière, aussi neuve par rapport aux ingénues que par rapport aux vamps. Gironde et délurée, elle provoquera même l'hostilité des ligues de décence : Convention City (A. Mayo, 1933). Sa présence sensuelle convient aux films musicaux : les Chercheuses d'or de 1933 (M. LeRoy, 1933), Prologues (L. Bacon, id.) et surtout Dames (R. Enright, 1934), où elle donne la sérénade... à des sous-vêtements masculins ! Sa franche aménité, sous des dehors cyniques, humanise plus d'un âpre drame : Night Nurse (W. Wellman, 1931), La foule hurle (H. Hawks, 1932) et des films policiers comme l'Ennemi public (Wellman, 1931). Son sens du tempo et ses mimiques calculées lui permettent de réussir dans la comédie (The Greeks Had a Word for Them, L. Sherman, 1932) et de créer des personnages pittoresques (M. Dodd part pour Hollywood, T. Garnett, 1937). Elle évolue dès lors vers des rôles de composition, comme dans le Retour de Topper (Topper Returns, R. Del Ruth, 1941) ou le Lys de Brooklyn (E. Kazan, 1945), puis vers des emplois secondaires : la Blonde explosive (F. Tashlin, 1957), le Kid de Cincinnati (N. Jewison, 1965), qui démontrent qu'elle conserve tout son abattage. Sous le titre de Center Door Fancy, elle publie un roman passablement autobiographique en 1972, sans abandonner le cinéma ; on la voit encore dans le Champion (F. Zeffirelli, 1979) et dans Opening Night (J. Cassavetes, 1978).