MÉLIÈS (Georges) (suite)
Alors que l'industrie cinématographique s'organise, que les scénarios sont plus élaborés et qu'apparaît le Film d'Art, Méliès poursuit sa production artisanale, utilisant trop souvent l'illusion comme une fin en soi, et sans jamais parvenir à prendre de distance avec les conventions théâtrales ; irrésistiblement, le novateur devient anachronique. Très importante jusqu'en 1919, sa production s'arrêtera. Entre 1911 et 1913, il réalisera ses derniers films pour Pathé, dont le célèbre À la conquête du pôle. La Star-Film en faillite, Méliès créera à Montreuil le théâtre des Variétés artistiques, qu'il animera avec sa famille pendant la guerre et jusqu'en 1923. Définitivement ruiné, oublié, il ouvrira une boutique de jouets deux ans plus tard, dans la gare Montparnasse. « Vers 1928, les journalistes le découvrirent, le sacrèrent précurseur et poète. On organisa un gala pour l'ancêtre, on le décora, le plaça dans une assez médiocre maison de retraite, le château d'Orly, en 1932 » (G. Sadoul). Il mourut le 21 janvier 1938 à l'hôpital Léopold-Bellan.
Homme charnière entre le théâtre et le cinéma, novateur infatigable, Georges Méliès a pourtant été démodé, puis oublié. Mais, sans conteste, il restera l'inventeur du cinéma de divertissement. À son propos, Guillaume Apollinaire déclara : « Monsieur Méliès et moi faisons à peu près le même métier : nous enchantons la matière vulgaire. »
Films.
Plus de 500 films sont répertoriés, dont, en 1896 : Une partie de cartes ; Séance de prestidigitation ; Une bonne farce de chiffonnier ; Salut malencontreux d'un déserteur ; Place de la Bastille ; le Manoir du diable ; Escamotage d'une dame chez Robert-Houdin ; 1897 : Chicot, dentiste américain ; le Cortège du bœuf gras passant place de la Concorde ; le Malade imaginaire ; l'Hallucination de l'alchimiste ; Combat naval en Grèce ; le Cabinet de Méphistophélès ; 1898 : Magie diabolique ; Illusions fantasmagoriques ; Un homme de tête ; 1899 : Funérailles de Félix Faure ; Christ marchant sur les flots ; 1901 : le Petit Chaperon rouge ; la Danseuse microscopique ; 1902 : Éruption volcanique à la Martinique ; le Voyage dans la Lune ; 1903 : le Cake-walk infernal ; Faust aux enfers ; Un miracle sous l'Inquisition ; la Dame fantôme ; le Mélomane ; le Chaudron infernal ; 1905 : les Cartes vivantes ; 1906 : le Maestro Do Mi Sol Do ; les Bulles de savon animées ; les Quatre Cents Farces du Diable ; 1907 : Vingt Mille Lieues sous les mers ; 1908 : le Génie du feu ; la Fée Libellule ; 1909 : la Poupée vivante ; Hydrothérapie fantastique ; 1911 : les Hallucinations du baron de Münchhausen ; 1912 : Cendrillon ; À la conquête du pôle.