WALKER (Robert)
acteur américain (Salt Lake City, Utah, 1914 - Santa Monica, Ca., 1951).
Le jeune Robert Walker, marié depuis peu à Jennifer Jones, débarque à Hollywood en 1942. Il se révèle dans Bataan (T. Garnett, 1943). Acteur attachant, il joue d'abord les jeunes premiers fantaisistes avec un certain charme fiévreux et arrogant.
Très vite, on lui confie des rôles plus importants et il se taille un solide succès dans See Here, Private Hargrove (W. Ruggles, 1944). Mais c'est un rôle secondaire, dans le Maître de la Prairie (E. Kazan, 1947), qui lui fait trouver sa voie : encore maniéré et peu naturel, il offre indéniablement l'aspect écorché du rôle du jeune bâtard. Malheureusement, la MGM ne semble pas le comprendre et on le confine surtout dans des emplois sages et charmeurs : il est le jeune mari de Jennifer Jones dans Depuis ton départ (J. Cromwell, 1944) ou Brahms dans Passion immortelle (C. Brown, 1947). Pourtant, même dans ce registre, ses possibilités sont grandes : il donne dans The Clock (V. Minnelli, 1945) une interprétation pleine de séduction et de spontanéité qui ne tombe jamais dans la mièvrerie. Mais Walker se remet fort mal de l'échec de son mariage et du remariage de Jennifer Jones avec David O. Selznick. Il boit et son comportement devient de plus en plus difficile. On le rétrograde aux rôles subalternes comme dans la Vallée de la vengeance (R. Thorpe, 1951). Hitchcock le tire de son purgatoire et fait de lui l'inoubliable Bruno de l'Inconnu du Nord-Express (id.) : le visage abîmé, le regard inquiétant, et toujours ce charme ambigu dans le sourire, il y fait une composition remarquée. Il meurt, l'année suivante, pendant le tournage de My Son John (L. McCarey), film achevé avec des chutes du film de Hitchcock. — Son fils, Robert Jr., a fait une discrète carrière d'acteur.
WALLACH (Eli)
acteur américain (New York, N. Y., 1915).
Un des grands produits de l'Actors Studio, Eli Wallach vient au cinéma tardivement, en 1956, dans le rôle de l'Italien de Baby Doll (E. Kazan, 1956) : le mélange de bouffonnerie et de sensualité de son interprétation est justement remarqué. À partir de là, il devient un excellent acteur de composition, jouant avec délectation les méchants très méchants, comme dans les Sept Mercenaires (J. Sturges, 1960) ou dans le Bon, la Brute et le Truand (S. Leone, 1966). Dans un registre plus nuancé, il est un marin nostalgique dans Permission d'aimer (M. Rydell, 1973) ou un rabbin sensible dans Girlfriends (C. Weill, 1978).
Autres films :
The Line-up (D. Siegel, 1958) ; les Sept Voleurs (H. Hathaway, 1960) ; les Misfits (J. Huston, 1961) ; Lord Jim (R. Brooks, 1965) ; l'Or de Mackenna (J. Lee-Thompson, 1968) ; The Adventures of Gerard (J. Skolimowski, 1970) ; le Voleur de chevaux (A. Polonsky, 1971) ; la Sentinelle des maudits (The Sentinel, M. Winner, 1976) ; Folie, folie (S. Donen, 1978) ; l'Arme au poing (Winner, 1979) ; The Hunter (Buzz Kulik, 1980) ; Coup double (Tough Guys, Jeff Kanew, 1986) ; le Parrain III (F. F. Coppola, 1990) ; The Two Jakes (id., J. Nicholson, id.).
WALLER (Fred)
inventeur américain (New York, N. Y., 1886 - Huntington, N. Y., 1954).
Après avoir été à la tête du département « effets spéciaux » de la Paramount, il réalise, dans les années 30, un dispositif de projection sur grand écran par projecteurs synchronisés. Présenté à New York en 1939, adapté pendant la guerre comme simulateur d'entraînement au tir, ce dispositif déboucha sur le Cinérama (1952).
WALLIS (Harold Brent Wallis, dit Hal B.)
producteur américain (Chicago, Ill., 1898 - Rancho Mirage, Ca., 1989).
D'origine russo-polonaise, né dans un milieu modeste, il travaille dès l'âge de quatorze ans : coursier, représentant, etc. En 1920, il s'établit en Californie directeur de salle de cinéma. Il rentre ensuite comme assistant au service publicité de la Warner, à la tête duquel il est promu au bout de dix mois. À l'arrivée du parlant, il est nommé directeur du studio First National de Burbank. En 1933, il remplace Darryl F. Zanuck dans ses fonctions de superviseur de production de la Warner, poste qu'il tiendra pendant neuf ans. Il décide de privilégier des sujets contemporains, réalistes, situés dans des milieux populaires. Durant la dépression, il supervise la production annuelle de quelque cinquante films, dont il contrôle toutes les étapes, de l'écriture au montage. Parallèlement aux films d'action à petit budget qui font la réputation de la Warner, il lance une prestigieuse série de biographies, qui vaut à Paul Muni des succès répétés. En 1939, il produit le premier grand film antifasciste d'Hollywood : Confessions d'un espion nazi, dirigé par Anatole Litvak. Il abandonne alors le poste de superviseur pour celui de producteur, et contribue à certains des plus grands films noirs de la Warner : le Faucon maltais (J. Huston, 1941), Crimes sans châtiment (S. Wood, id.), Casablanca (M. Curtiz, 1942)... Des conflits fréquents avec Jack L. Warner le décident cependant à reprendre sa liberté. Il noue avec la Paramount un contrat qui lui garantit une complète autonomie, et lance avec succès des acteurs comme Kirk Douglas, Charlton Heston et Burt Lancaster. Après avoir produit plusieurs films noirs « psychologiques » (l'Emprise du crime, L. Milestone, 1946 ; la Femme à l'écharpe pailletée, R. Siodmak, 1948 ; Raccrochez, c'est une erreur, Litvak, id.), il produit diverses adaptations théâtrales (Reviens, petite Sheba, D. Mann, 1952), la Rose tatouée (id., 1955), et prouve son éclectisme en parrainant quelques grands succès cinématographiques d'Elvis Presley. Il conclut sa carrière avec une série de westerns interprétés par John Wayne : les Quatre Fils de Katie Elder (H. Hathaway, 1964), Cent Dollars pour un shérif (id., 1969) et Une Bible et un fusil (S. Millar, 1975).
WALSH (George)
acteur américain (New York, N.Y., 1889 - Pomona, Ca., 1981).
Frère cadet de Raoul Walsh, il débute au cinéma en 1914, joue un petit rôle dans Intolerance (D.W. Griffith, 1916) et devient en quelques films une star de la Fox. Athlétique, il se pose en rival de Douglas Fairbanks à l'orée des années 20 (On the Jump, R. Walsh, 1918 ; Vanity Fair, H. Ballin, 1923 ; Reno, R. Hugues, id. ; The Prince of Broadway, J. Gorman, 1925). Proposé comme protagoniste principal de Ben Hur quand la superproduction devait se tourner sous la direction de Charles Brabin, il est remplacé par Ramon Novarro lorsque Fred Niblo se voit confier les rênes du film. Sa carrière décline doucement après ce coup du sort. On le voit cependant à l'écran jusqu'en 1936 (Annie du Klondike, R. Walsh), dans des films de série B.