Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
R

RELIEF (suite)

L'intérêt scientifique est certain, le domaine des applications est vaste mais il reste encore de nombreux problèmes à résoudre pour que ce type de cinéma puisse être envisagé.

Si l'on voit bien le bouleversement technique que cela introduirait, on a quelque difficulté à imaginer de façon crédible les conséquences qui pourraient en résulter sur le spectacle cinématographique lui-même.

RELLYS (Henri Bourrelly, dit)

acteur français (Marseille 1905 - id. 1991).

Il fait partie de ces Provençaux qui déferlent sur les écrans dans les années 30, sans pour autant appartenir à l'équipe de Pagnol qui l'emploie modestement dans Merlusse (1935) et dans César (1936), plus brillamment dans Manon des sources (1953) et dans les Lettres de mon moulin (1954). Entre-temps, Rellys impose son physique, pitoyable mais souriant, malin mais tendre, et remporte un vif succès avec Narcisse (Ayres d'Aguiar, 1939). Il tient sa partie dans de vieux succès comme Roger la Honte (A. Cayatte, 1946) ou la Tour de Nesle (A. Gance, 1955). Il est Croquignol dans les Aventures des Pieds Nickelés (Marcel Aboulker, 1948) et dans le Trésor des Pieds Nickelés (id., 1950). Il devient conducteur d'autobus dans Le 84 prend des vacances (L. Joannon, id.), donne à Fernandel une réplique savoureuse dans Heureux qui comme Ulysse (H. Colpi, 1970) et participe au film de Giono : Crésus (1960). Sans oublier Tabusse, œuvre méconnue de Jean Gehret (1949), où son talent se manifeste le mieux, simple et délicat.

REMAKE (mot anglais).

Nouvelle version d'un film ancien.

REMICK (Lee)

actrice américaine (Quincy, Mass., 1935 - Los Angeles, Ca., 1991).

Pendant son enfance, elle étudie la danse, la comédie, et s'illustre dès l'âge de seize ans à la scène et à la télévision. Elia Kazan lui confie, pour ses débuts au cinéma, le rôle de la majorette d'Un homme dans la foule (1957), sur la lancée duquel elle signe un contrat avec la Fox. Les Feux de l'été (M. Ritt, 1958) et Duel dans la boue (R. Fleischer, 1959) exploitent avec un relatif succès son image d'ingénue perverse, à laquelle Autopsie d'un meurtre (O. Preminger, id.) confère une nouvelle dimension. Elle aborde avec le Fleuve sauvage (Kazan, 1960) un emploi radicalement différent, où elle révèle une étonnante sensualité. Ce personnage « tellurique » restera l'un de ses plus émouvants et inspirera partiellement ceux du Sillage de la violence (R. Mulligan, 1965) et du Clan des irréductibles (P. Newman, 1971). Lee Remick explore également avec succès le registre du mélodrame (le Jour du vin et des roses, B. Edwards, 1962) et du thriller (Allô !... brigade spéciale, id., id. ; le Refroidisseur de dames, J. Smight, 1966 ; le Détective, G. Douglas, 1968). En 1964, elle revient à la scène dans la comédie musicale de Harold Prince et Stephen Sondheim Anyone Can Whistle, et en 1966 est citée au Tony Award pour Wait Until Dark de Frederick Knott (mise en scène d'Arthur Penn). Elle s'établit à Londres au début des années 70. Alternant le cinéma commercial (la Malédiction [The Omen], Richard Donner, 1976 ; le Concours [The Competition], Joel Oliansky, 1980) et les productions de prestige (A Delicate Balance, T. Richardson, 1973 ; les Européens, J. Ivory, 1979), elle connaîtra dès lors ses plus grandes réussites à la télévision, dans les téléfilms Racolages et Haywire et les miniséries Jennie, Ike, Detroit et l'Amour en héritage.

REMY (Constant)

acteur français (Paris 1882 - Cannes 1957).

Dès 1910, le Film d'Art emploie beaucoup ce comédien connu au théâtre et qui paraît dans des films de Gaston Roudès. On le voit ensuite dans Chantage (Henri Debain, 1928) et Hara Kiri (Marie-Louise Iribe, id.). Le parlant exploite à fond son jeu mélodramatique, son masque crispé, son regard larmoyant : la Robe rouge (Jean de Marguenat, 1933), la Flambée (id., 1934), le Petit Jacques (Gaston Roudès, id.), Poliche (A. Gance, id.). Mais on le trouve aussi dans Jean de la Lune (J. Choux, 1931), Un soir de rafle (C. Gallone, id.), la Rue sans nom (P. Chenal, 1933) et il incarne avec bonheur Monsieur des Lourdines (Pierre de Herain, 1943).

RENANT (Georgette Simone Buigny, dite Simone)

actrice française (Amiens 1911).

Après des débuts incertains où Christian-Jaque, son mari d'alors, lui fait jouer tantôt le vaudeville, tantôt le mélo (les Pirates du rail, 1937), elle met au point pendant l'Occupation un délicieux personnage de coquette, habillée à ravir, fine, parfois cruelle et pouvant, à l'occasion, revêtir des robes de style pour y déployer toutes les séductions d'un charme rayonnant (la Duchesse de Langeais, J. de Baroncelli, 1942 ; Mam'zelle Bonaparte, M. Tourneur, id. ; Lettres d'amour, C. Autant-Lara, id.). Dans Romance à trois et Domino (Roger Richebé, 1942 et 1943), le climat boulevardier lui réussit mieux que l'humidité du port de Voyage sans espoir (Christian-Jaque, 1943). Elle devient ensuite un ange capiteux prêt à succomber à la Tentation de Barbizon (Jean Stelli, 1946) et Clouzot lui offre le rôle équivoque et mélancolique de la photographe de Quai des Orfèvres (1947). Elle s'éloigne ensuite discrètement, apparaissant parfois, dans les Liaisons dangereuses 1960 (R. Vadim, 1959), l'Homme de Rio (Ph. de Broca, 1963) ou Tendre Poulet (id., 1978).

RENAUD (Madeleine)

actrice française (Paris 1900 - Neuilly-sur-Seine 1994).

Conservatoire, Comédie-Française, Compagnie Renaud-Barrault, c'est tout un chapitre de l'histoire théâtrale contemporaine que raconte le travail incessant de Madeleine Renaud. Elle aborde le cinéma en jouant des ingénues rustiques (Vent debout, René Leprince, 1923 ; la Terre qui meurt, Jean Choux, 1927). C'est le même Jean Choux qui lui confie le rôle de Marceline dans Jean de la Lune (1931) et elle partage le succès du film avec Michel Simon. Elle se fait admirer ensuite dans la Maternelle (J. Benoit-Lévy, 1933), Maria Chapdelaine (J. Duvivier, 1934), Hélène (Benoit-Lévy, 1936, pendant le tournage de ce dernier film elle rencontre J.-L. Barrault). On s'aperçoit qu'elle peut tout jouer : les incomprises (Mistigri, Harry Lachmann, 1931), les jeunes premières virginales (Primerose, René Guissart, 1934), les passionnées (la Marche nuptiale, M. Bonnard, 1935) ou les déclassées (les Petites Alliées, J. Dréville, 1936). Sa rencontre avec Grémillon lui permet d'oublier les Demi-Vierges (Pierre Caron, id.). Avec quatre films : l'Étrange Monsieur Victor (1938), Remorques (1941), Lumière d'été (1943), Le ciel est à vous (1944), elle fait briller toutes les facettes de son talent simple, direct, humain. Épouse inquiète, épouse meurtrie, compagne perverse, petite-bourgeoise empoignée par l'aventure. Jamais la même et toujours émouvante. Ophuls lui confie en 1951 le rôle en or de Madame Tellier dans le plus important des sketches du Plaisir. Le théâtre l'absorbe et elle ne reparaît plus sur l'écran que de loin en loin : prieure à l'agonie (le Dialogue des carmélites, R. L. Bruckberger-Ph. Agostini, 1960), châtelaine farfelue (le Diable par la queue, Ph. de Broca, 1969), mère possessive (Des journées entières dans les arbres, M. Duras, 1977), où elle reprend un de ses grands succès de la scène.