STOCKFIELD (Betty)
actrice britannique (Sidney, Australie, 1905 - Londres 1966).
Elle est anglaise mais l'essentiel de sa carrière se déroule en France. De 1930 à 1940, elle traverse en effet avec une souveraine aisance le cinéma français. Elle pimente les plus médiocres textes de son inimitable accent, apporte dans les vaudevilles les plus redoutables (la Garnison amoureuse de Max de Vaucorbeil, en 1934, par exemple) l'équilibre de sa silhouette de sportive, la franchise de son sourire et l'agrément d'un jeu spontané. Elle tient ainsi habilement sa partie dans Fanfare d'amour (R. Pottier, 1935), Ils étaient 9 célibataires (S. Guitry, 1939), Derrière la façade (Y. Mirande et G. Lacombe, id.), le Président Haudecœur (J. Dreville, 1940), Elles étaient douze femmes (Mirande et Lacombe, id.). Après la guerre, elle se fait plus rare, reparaît dans Édouard et Caroline (Jacques Becker, 1951) et prend congé avec les Amants du Tage (Henri Verneuil, 1955).
STÖCKL (Ula)
cinéaste allemande (Ulm 1938).
Elle étudie la linguistique à Paris puis à Londres et suit, entre 1963 et 1968, les cours de l'Institut für Filmgestaltung à la Hochschule für Gestaltung d'Ulm, sous la direction d'Alexander Kluge et Edgar Reitz. Elle réalise des courts métrages depuis 1964 et est, par ailleurs, une des fondatrices du Verband der Filmarbeiterinnen (Association de femmes travaillant dans le cinéma). Avec le Chat à neuf vies (Neun Leben hat die Katze, 1968), elle donne, au jeune cinéma de la RFA, le premier long métrage entièrement réalisé par une femme. Le film — en avance sur son époque — traite du cas de quatre sujets féminins face à divers processus de prise de conscience affective ou sociale. Cette thématique — placée hors d'un contexte étroitement militant — parcourt toute l'œuvre d'Ula Stöckl : Un couple parfait (Ein ganz perfektes Ehepaar, 1973), les Passions d'Erika (Erikas Leidenschaften, 1976), le Sommeil de la raison (Der Schlaf der Vernunft, 1984). Elle signe, avec Edgar Reitz, Histoires de l'enfant à la poubelle (Geschichten vom Kübelkind, 1969-70), un film à épisodes de plus de trois heures, obéissant à une structure en mosaïque tout à fait dans l'esprit de l'« école d'Ulm ». Elle participe aussi à différentes œuvres collectives : le Truc en or (Das goldene Ding, CO Edgar Reitz, Alf Brustellin et Nico Perakis, 1971), les Filles héréditaires (Die Erbtöchter — épisode : Un père peut en cacher un autre [Den Vätern vertrauen gegen alle Erfahrung], CO Viviane Berthomier, Helma Sanders-Brahms, Marie-Christine Questerbert, Danièle Dubroux et Jutta Brückner, 1982). Ses films suivants sont plus romanesques : ‘ le Sommeil de la raison ’ (Der Schlaf der Vernunft, 1983), ‘ la Chanson éternelle ’ (Das alte Lied, 1991).
STOCK SHOT.
Locution anglaise pour plan d'archives.
STOCKWELL (Dean)
acteur américain (Los Angeles, Ca., 1936).
Il débute en 1945 à la MGM, adorable et sensible bambin aux cheveux bouclés. Il a bientôt des partenaires prestigieux comme Gene Kelly et Frank Sinatra (Escale à Hollywood, G. Sidney, 1945), paraît dans des films ambitieux (le Garçon aux cheveux verts, J. Losey, 1948) et tient des rôles difficiles avec beaucoup de sincérité (les Vertes Années, V. Saville, 1946 ; les Marins de l' « Orgueilleux », H. Hathaway, 1949 ; Stars in my Crown, J. Tourneur, 1950). En grandissant, il a quelques difficultés à s'imposer malgré de bonnes interprétations dans le Génie du mal (R. Fleischer, 1959) ou dans Amants et Fils (J. Cardiff, 1960). Déception qui explique peut-être la pâleur de sa carrière ultérieure hormis ses rôles dans Paris Texas (W. Wenders, 1984), Jardins de pierre (F. Coppola, 1987), Veuve mais pas trop (J. Demme, 1988), Catchfire (D. Hopper, 1991), The Player (R. Altman, 1992), Chasers (D. Hopper, 1994), l'Idéaliste (F. Ford Coppola, 1997) sans que son talent ne soit en cause.
STOLPER (Aleksandr) [Aleksandr Borisovič Stolper]
cinéaste soviétique (Dvinsk 1907 - Moscou 1979).
D'abord docker, puis journaliste et metteur en scène de théâtre, il collabore au scénario du Chemin de la vie (N. Ekk, 1931) et débute (après avoir tourné, en 1930, un « agit-film ») comme réalisateur en 1934 avec ‘ Quatre Visites de Samuel Voulf ’ (Četyre vizita Samuelja Vul'fa) et ‘ la Loi de la vie ’ (Zakon žizni, 1940) avant d'obtenir au VGIK son diplôme de mise en scène, sous la direction d'Eisen-stein (1938). Après trois « écranisations » de Konstantin Simonov : ‘ Un gars de notre ville ’ (Paren'iz našego goroda, 1942), ‘ Attends-moi ’ (Ždi menja, 1943, CO : Boris Ivanov) et ‘ les Jours et les Nuits ’ (Dni i noči, 1945), il réalise son film le plus prestigieux, Histoire d'un homme véritable (Povest'o nastojaščem čeloveke, 1948), exaltation d'un héros positif de la guerre, l'aviateur Meresseiv. Il revient aux adaptations avec ‘ Loin de Moscou ’ (Daleko ot Moskvy, 1950, d'après Ajaiev) et les Vivants et les Morts (Živye i mertvye, 1964, d'après Simonov).
STONE (Andrew L.)
cinéaste américain (Oakland, Ca., 1902 - 1999).
Après divers métiers dans l'industrie cinématographique, il entre à la Paramount en 1927 et dirige son premier long métrage un an plus tard. Dans les années 40, il réalise essentiellement des comédies — plus ou moins musicales —, dont la meilleure est Symphonie magique (Stormy Weather, 1943) avec Lena Horne et Cab Calloway. Il se tourne, à partir de 1950, vers le genre policier. Nuit de terreur (The Night Holds Terror, 1955) évoque une prise d'otage, le Diabolique M. Benton (Julie, 1956), avec Louis Jourdan et Doris Day, une menace de catastrophe aérienne, et Terreur en mer (The Decks Ran Red, 1958) une mutinerie en mer. Son plus beau film est sans conteste Cri de terreur (Cry Terror !, id.), dont le suspense et le réalisme sont remarquables. Auteur complet (scénariste de ses réalisations, il montait celles-ci avec l'aide de sa femme), Stone eut le tort d'abandonner par la suite le film noir pour la biographie musicale : Song of Norway (1970), sur la vie de Grieg, et The Great Waltz (1973), sur celle de Johann Strauss.
STONE (Lewis Shepherd Stone, dit Lewis)
acteur américain (Worcester, Mass., 1879 - Beverly Hills, Ca., 1953).
D'abord célèbre pour ses rôles à Broadway, il débute au cinéma en 1915. Après une interruption due à la guerre, il devient rapidement très populaire (The Lost World, H. O. Hoyt, 1925 ; The Girl from Montmartre, A. E. Green, 1926). Héros double du Prisonnier de Zenda de Rex Ingram (1922), il retrouve ce dernier dans Scaramouche (1923) et on le voit aux côtés de Greta Garbo, jouant sous la direction d'Edmund Goulding (Grand Hôtel, 1932), de Clarence Brown, de Charles Brabin ou de Victor Fleming. Sous contrat à la MGM — ce qui lui permet d'être au générique de la Reine Christine (R. Mamoulian, 1933) et de David Copperfield (G. Cukor, 1935) —, il est tour à tour jeune premier, confident puis père noble ou notable affable, comme le juge Hardy dans la série des Andy Hardy. Il termine sa carrière dans deux des meilleurs films de Richard Thorpe, le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda, 1952, mais cette fois dans le rôle du cardinal) et la Perle noire (All the Brothers Were Valiant, 1953).