BORGSTRÖM (Hilda)
actrice suédoise (Stockholm 1871 - id. 1953).
Au théâtre, elle fut une des grandes interprètes d'Ibsen et de Strindberg, mais son répertoire englobe aussi bien Molière et Lessing que Feydeau, Schnitzler, Maugham et O'Neill. Au cinéma, elle est choisie par Victor Sjöström pour incarner ses toutes premières héroïnes (Un mariage secret, 1912 ; Un conte estival, id. ; le Flirt d'été de lady Marion, 1913 ; Ingeborg Holm, id. ; Ne jugez pas, 1914). En 1921, elle retrouve Sjöström à la fois comme metteur en scène et comme partenaire dans la Charrette fantôme : elle est en effet l'épouse infortunée de David Holm personnifié par Sjöström lui-même. Dès lors, elle poursuit avec talent une carrière bien remplie, accompagnant ainsi pendant près de quarante ans l'évolution du cinéma suédois. On la voit notamment dans ’Simon de Backabo‘ (Simon i Backabo, E. G. Edgren, 1934), Un crime (Ett brott, Anders Henrickson, 1940), Chevauchée nocturne (G. Molander, 1942), l'Empereur du Portugal (Kejsaren af Portugalien, Molander, 1944), ’la Sorcière‘ (Flickan och djävulen, H. Faustman, id.),’le Festin‘ (Banketten, H. Ekman, 1948), Eva ou Sensualité (Molander, id.) et’la Fille du troisième rang‘ (Flickan från tredje raden, Ekman, 1949).
BOROWCZYK (Walerian)
cinéaste polonais (Kwilcz 1923).
Il étudie la peinture à l'académie des beaux-arts de Cracovie, puis il se consacre à la lithographie. Il crée alors des affiches de cinéma pour Film Polski, puis se consacre à la réalisation de courts métrages, où il entremêle avec beaucoup de bonheur l'animation et les collages. En collaboration d'abord avec Jan Lenica (Il était une fois [By ‘ l sobie raz...], 1957 ; les Sentiments récompensés [Nagrodzone uczucia], id. ; la Maison [Dom], 1958), puis seul, il s'impose comme un animateur imaginatif, plein de surprises et d'incongruités (les Astronautes, 1959 ; les Jeux des anges, 1964). Désormais établi en France, à Paris, il signe en 1966 son premier court métrage entièrement joué Rosalie, suivi par Gavotte (1967) et Diptyque (id.). Puis il confectionne, avec plusieurs dessins animés réalisés antérieurement, un long métrage d'animation cruel et presque sadique s'il n'était parfois drolatique, le Théâtre de Monsieur et Madame Kabal (1967). Il aborde le film de fiction en mariant l'insolite, l'absurde et l'ingénuité (Goto, l'île d'amour, 1969), détourne un drame romantique en l'adaptant à son univers à la fois féroce et ambigu (Blanche, 1972). La recherche d'un certain esthétisme pictural très flatteur pour les yeux l'entraîne dans des entreprises d'abord séduisantes, puis de plus en plus discutables. Il croit donner à l'érotisme ses lettres de noblesse (Contes immoraux, 1974), aborde par le biais du fantastique la zoophilie (la Bête, 1975), se refait une santé surréaliste en Pologne en adaptant un roman de Stefan Żeromski, l'Histoire d'un péché (Dzieje grzechu, id.), tente d'illustrer par des images trop luxueuses la Marge (1976), le roman de Pieyre de Mandiargues, puis s'enferme dans une formule où la somptuosité des images et l'évidente volonté de contester tous les tabous sexuels avec un sens habile de la provocation ne parviennent plus à masquer la complaisance dans le scabreux ou le pervers (Intérieur d'un couvent [Interno di un convento], 1978 ; les Héroïnes du mal, 1979 ; l'Armoire [un épisode du film Collections privées, id.] ; Lulu, 1980 ; Docteur Jekyll et les femmes, 1981 ; l'Art d'aimer, 1983 ; Emmanuelle 5, 1986 ; Cérémonie d'amour, 1988).
BORREMANS (Guy)
technicien et cinéaste canadien (Dinant, Belgique, 1934).
Il s'installe au Canada en 1951. D'abord photographe de presse, puis employé à l'ONF, il est directeur de la photographie d'un grand nombre de films (fiction ou cinéma direct) réalisés au Québec depuis 1960, notamment des films d'Arthur Lamothe (les Bûcherons de la Manouane, 1962, et la série TV Carcajou ou le Péril blanc en 1972-1974).
En 1960, Guy Borremans réalise la Femme-image, court métrage poétique sur le désir et l'amour, influencé par le surréalisme et l'avant-garde française.
BORSODY (Eduard von)
cinéaste autrichien (Vienne 1898 - id. 1970).
Ancien officier, il est introduit dans les milieux du cinéma par son frère Julius, décorateur, et travaille de 1919 à 1932 comme opérateur. Monteur et assistant réalisateur, il réalise son premier film en 1937-38 : Brillanten. Il touche le public le plus large avec deux films d'aventures écrits en collaboration avec Ernst von Salomon : Marajo, la lutte sans merci (Kautschuck, 1938) et Congo-Express (Kongo Express, 1939). Son film l'Épreuve du temps (Wunschkonzert, 1940) est un des grands succès commerciaux de l'époque. Après la guerre, il est metteur en scène de théâtre en Autriche, puis de télévision (1965-1968) et dirige des dizaines d'œuvres mineures dont sept « Heimatfilm », Liane la sauvageonne (Liane, das Mädchen aus dem Urwald, 1956) et Traumrevue, son dernier film (1959). Il a écrit dix-huit scénarios, dont ceux de ses principaux titres, et le Mozart de Karl Hartl (1942).
BORY (Jean-Louis)
écrivain français (Méréville 1919 - id. 1979).
Passionné par le cinéma, ses articles dans Arts (1961-1966), le Nouvel Observateur (1966-1979), ses interventions à la radio tendent à défendre avec brio et générosité les maudits, à aider à la compréhension des jeunes auteurs, des cinémas inconnus et des différences. Plaidant pour un « cinéma debout » contre « un cinéma couché », il récuse les tabous académiques ou moraux, mais son progressisme n'exclut pas la défense de la forme ni même de l'esthétisme. Son audience auprès d'un public très divers est indéniable. Il a publié Questions au cinéma (1973) et réuni ses chroniques en sept volumes.
BORZAGE (Frank Borzaga dit Frank)
cinéaste américain d'origine italo-suisse (Salt Lake City, Utah, 1894 - Los Angeles, Ca., 1962).
Très tôt attiré par le théâtre, Frank Borzage se rend à vingt ans à Hollywood, où il tient bientôt des rôles importants dans des films de Thomas Ince. Dès 1916, il réalise des westerns dont il est également l'interprète. Son premier grand succès date de 1920, avec Humoresque, d'après un roman de Fanny Hurst. « On trouve dans Humoresque des analyses psychologiques qui sont parmi les plus aiguës du cinéma. La première partie du film, traitant la vie d'une famille juive dans le ghetto de New York, contient d'admirables passages de véritable caractérisation. » (Peter Milne, in Motion Picture Directing, New York, 1922.)