cinéaste néo-zélandais (Christchurch 1901 - Warwick, N. Y., US, 1980).
Issu d'un milieu pauvre, Len Lye, autodidacte brillant, imagine, vers 1921, l'une des premières sculptures cinétiques. Intéressé par la psychanalyse, les arts primitifs et le cinéma, il effectue un séjour décisif dans les îles polynésiennes (Samoa) qui le conforte dans sa volonté de rompre avec les images standardisées de la culture occidentale. Lorsqu'il arrive à Londres en 1927 , il est, selon le mot de son biographe Roger Horrocks, « un homme primitif, un barbare qui sort d'une trappe, un envahisseur vertical ». Dès 1928, Lye se lance dans la réalisation d'un premier film d'animation, Tusalava (1929), que John Grierson supervise avec GPO Film Unit. Ce film, proche d'esprit de l'œuvre écrite de Victor Segalen (les Immémoriaux), annonce une suite d'expériences profondément originales et inscrites dans le sillage de l'histoire du cinéma abstrait. Comme plusieurs réalisateurs d'avant-garde, il intègre à ses recherches les messages publicitaires de GPO Film Unit, mettant au point, faute de moyens, une technique permettant de dessiner directement sur la pellicule, qu'il utilise pour la première fois dans A Colour Box (1935), et dont l'influence a été évidente sur Norman McLaren. Avec Rainbow Dance (1936) puis Trade Tattoo (1937), il amplifie cette recherche, introduisant par ses montages syncopés, ses couleurs entières, ses textures, ses transparences, son utilisation de chutes filmées et ses rythmes jazziques, une véritable modernité. En 1944, il se fixe aux États-Unis et réalise plusieurs autres films, dont le remarquable grattage sur pellicule Free Radicals (1958), avant d'abandonner le cinéma, à la fin des années 50, pour se consacrer à la peinture et à la sculpture cinétique. On lui doit également : Swinging The Lambeth Walk (1939) ; Color Cry (1955) ; Rhythm (1957) ; Particles in Space (1980).