Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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MACDONALD (Jeanette) (suite)

En elle, il y a sans doute deux personnages : la chanteuse d'opérette, qui interprète sans effort Friml, Romberg et toute la descendance de la musique viennoise, et la comédienne malicieuse, aux yeux étincelants et au sourire désarmant ; l'une est capable de donner un style sans apprêt aux héroïnes en costume historique, l'autre possède face à la caméra une présence à la fois innocente et sensuelle. Lubitsch a compris mieux qu'aucun autre le parti qu'on pouvait tirer de cette dualité, opposée à la simplicité apparente de Chevalier. Mamoulian a fait d'elle un personnage de rêve. Van Dyke ou Leonard sauront à l'occasion laisser transparaître sa personnalité. Mais la formule d'opérette luxueuse et exotique que son nom résume se raidit et se glace.

Films  :

Parade d'amour (E. Lubitsch, 1929) ; The Vagabond King (L. Berger, 1930) ; Monte-Carlo (Lubitsch, id.) ; Let's Go Native (L. McCarey, id.) ; The Lottery Bride (Paul L. Stein, id.) ; Oh ! For a Man ! (Hamilton MacFaden, id.) ; Don't Bet on Women (W. K. Howard, 1931) ; Annabelle's Affairs (A. Werker, id.) ; Une heure près de toi (Lubitsch et Cukor, 1932) ; Aimez-moi ce soir (R. Mamoulian, id.) ; le Chat et le Canari (The Cat and the Fiddle, W. K. Howard, 1934) ; la Veuve joyeuse (Lubitsch, id.) ; la Fugue de Mariette (Naughty Marietta, W. S. Van Dyke, 1935) ; Rose Marie (Van Dyke, 1936) ; San Francisco (id., id.) ; le Chant du printemps (R. Z. Leonard, 1937) ; l'Espionne de Castille (The Firefly, Leonard, id.) ; la Belle Cabaretière (The Girl of the Golden West, id., 1938) ; Amants (Sweethearts, Van Dyke, id.) ; Broadway Serenade (Leonard, 1939) ; l'Île des amours (Leonard, 1940) ; Bitter Sweet (Van Dyke, id.) ; Chagrins d'amour (F. Borzage, 1941) ; Ma femme est un ange (I Married an Angel, Van Dyke, 1942) ; Cairo (id., id.) ; Hollywood Parade (Follow the Boys, E. Sutherland, caméo, 1944) ; Cupidon mène la danse (Three Daring Daughters, F. M. Wilcox, 1948) ; Lassie perd et gagne (The Sun Comes Up, R. Thorpe, 1949).

MAC DONALD (Joseph P[atrick])

chef opérateur américain (Mexico, Mexique, 1906 - Los Angeles, Ca., 1968).

Ce fut l'un des grands opérateurs de la 20th Century Fox dans les années 40 et 50. Sa couleur était raffinée (l'Impudique, Philip Dunne, 1956) et nette (Maison de bambou, S. Fuller, 1955). Mais son blanc et noir au grain quasi documentaire et à l'obscurité poisseuse était sa véritable caractéristique (Appelez Nord 777, H. Hathaway, 1948 ; la Dernière Rafale, W. Keighley, id. ; Panique dans la rue, E. Kazan, 1950 ; Viva Zapata, id., 1952 ; la Rue chaude, E. Dmytryk, 1962). Sa dernière réussite fut la Canonnière du Yang Tsé (R. Wise, 1966), aux bleus et aux orangés entêtants.

MAC DOUGALL (Ranald)

scénariste, cinéaste et producteur américain (Schenectady, N. Y., 1915 - Los Angeles, Ca., 1973).

Écrivain de cinéma fécond et habile à la Warner, dans les années 40 (le Roman de Mildred Pierce, M. Curtiz, 1945 ; le Roi du tabac, id., 1950), il a dirigé lui-même un pesant « véhicule » pour Joan Crawford, Une femme diabolique (Queen Bee, 1955), une allégorie d'anticipation assez curieuse mais fort maladroite, le Monde, la Chair et le Diable (The World, the Flesh and the Devil, 1959) et quelques autres films (Man on Fire, 1957 ; Volupté [Go Naked in the World], 1961...), outre The Subterraneans (qu'il n'avait pas écrit, 1960). Après avoir participé au scénario de Cléopâtre (J. Mankiewicz, 1963), il ne s'occupa plus que de production.

MACDOWELL (Rose Anderson MacDowell, dite Andie)

actrice américaine (Gaffney, S. C.1958).

Ce joli mannequin aux splendides boucles brunes est devenue une actrice sensible et sérieuse. C'est certainement son rôle de bourgeoise coincée dans Sexe, mensonges et vidéo (S. Soderbergh, 1989) qui révéla ses possibilités. Depuis, des choix souvent intransigeants et couronnés de succès n'ont fait que creuser un talent indéniable. Grâce à la comédie elle peut jouer de son charme mais également de son très réel sens du rythme (Green Card, P. Weir, 1990 ; Un jour sans fin, Groundhog Day, Harold Ramis, 1993 ; Quatre Mariages et un enterrement, M. Newell, 1994 ; Mes doubles, ma femme et moi, Multiplicity, H. Ramis, 1996). Mais les rôles douloureux de l'effraient pas, elle les aborde avec sincérité et finesse : jeune mère déchirée (Short Cuts, R. Altman, 1993), épouse inquiète (The End of Violence, W. Wenders, 1997) ou héroïque (Harrison's Flowers, E. Chouraqui, 2001).

MCDOWELL (Malcolm Taylor, dit Malcolm)

acteur britannique (Leeds 1943).

Cet ancien représentant en café joue Shakespeare à Londres lorsque Lindsay Anderson lui demande d'être l'étudiant rebelle d'If (1968). La rencontre entre le cinéaste et l'acteur est évoquée dans le Meilleur des mondes possibles (L. Anderson, 1972), inspiré en partie de la biographie de Malcolm McDowell. Quand il tournera Britannia Hospital (1982), le réalisateur offrira le rôle principal à son acteur de prédilection. Mondialement connu pour avoir symbolisé l'ultraviolence dans Orange mécanique (S. Kubrick, 1971), il prouve l'étonnante richesse de son registre en exigeant la variété de ses rôles : fugitif anonyme (Deux Hommes en fuite, J. Losey, 1970), athlète infirme (The Raging Moon, B. Forbes, 1971), froussard héroïque (Royal Flash, R. Lester, 1975), pilote de guerre (le Tigre du ciel [Aces High], J. Gold, 1976), steward juif (le Voyage des damnés, S. Rosenberg, id.), officier nazi (Passeur d'hommes [The Passage], J. Lee Thompson, 1979), producteur hollywoodien ambitieux (Meurtre à Hollywood, B. Edwards, 1988). Son Caligula (T. Brass, 1980), hallucinant tyran incestueux et pervers, est à l'opposé de son H. G. Wells (C'était demain [Time After Time], N. Meyer, 1979), tout en flegme et humour. Il apparaît ensuite notamment dans la Féline (B. Schrader, 1982), Tonnerre de feu (Blue Thunder, John Badham, id.), Maestro (Marion Hänsel, 1989), Class of 1999 (Mark L. Lester, 1990), la Part du serpent (Snake Eye, Max Reid, id.), Vent d'est (R. Enrico, 1993), Milk Money (R. Benjamin, 1994), Tank Girl (Rachel Talalay, 1995).

MACEDO (Watson)

cinéaste brésilien (Portela, Rio de Janeiro, 1918 - Rio de Janeiro 1981).

Não adianta chorar (1945), son premier film achevé, tourné aux studios de l'Atlantida (Rio), est interprété par le duo comique Oscarito et Grande Otelo, qu'il contribue à populariser (Este mundo é um pandeiro, 1946). Avec Carnaval no Fogo (1949), il met au point la formule de la chanchada, genre populaire dérivé du musical carnavalesque des années 30, agrémenté de multiples quiproquos. Il devient producteur indépendant à partir de É fogo na roupa (1952) tourné à l'hôtel Quitandinha, à Petrópolis, tout comme Quando o carnaval chegar (C. Diegues, 1972), hommage du Cinema Novo à la chanchada naguère décriée. Tandis que Carlos Manga assure sa relève à l'Atlântida, Watson Macedo transforme sa nièce Eliana Macedo en star (Sinfonia carioca, 1955 ; Rio Fantasia, 1956). Parmi la vingtaine de mises en scène qu'il assume jusqu'à l'échec de Rio, verão e amor (1966), on compte encore Aí Vem o barão (1951), O Petróleo é Nosso (1954), A Baronesa transviada (1957) et une incursion isolée dans le drame, A Sombra da outra (1949).