Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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WOLFF (Frank)

acteur américain (San Francisco, Ca., 1934 - Rome, Italie, 1971).

Après des études de théâtre à l'université de Californie, il travaille à Broadway et à la télévision. Il tient quelques rôles mineurs dans des films américains, dont le Bagarreur solitaire (The Wild and the Innocent, Jack Sher, 1959), et est choisi par le cinéaste italien Francesco Rosi pour le personnage pivot du bandit sicilien Pisciotta, qui trahit le protagoniste dans Salvatore Giuliano (1961). Le succès qu'il obtient lui vaut une brillante carrière en Italie, où il interprète 26 films, dont la Bataille de Naples (N. Loy, 1962), le Procès de Vérone (C. Lizzani, 1963), Il demonio (B. Rondi, 1964), Sequestro di persona (G. Mingozzi, 1968), Il était une fois dans l'Ouest (S. Leone, id.), le Grand Silence (S. Corbucci, id.), Metello (M. Bolognini, 1970). Il joue aussi dans quelques productions américaines et anglaises dont America America (E. Kazan, 1963), Situation désespérée... mais pas sérieuse (G. Reinhardt, 1965), Judith (D. Mann, 1966).

WOLFIT (sir Donald)

acteur britannique (Newark-on-Trent 1902 - Londres 1968).

Anobli en 1957 pour ses prestigieux services rendus au théâtre anglais, il se rend célèbre au cinéma par ses compositions du capitaliste dans les Chemins de la haute ville (J. Clayton, 1958) et de Folliot, évêque de Londres, dans Becket (P. Glenville, 1964). Il fut aussi l'aveugle de A Man on the Beach (J. Losey, 1955), l'avocat de Je plaide non coupable (E. T. Gréville, 1956), le savant fou du Sang du vampire (The Blood of the Vampire, Henry Cass, 1958), le général Allenby dans Lawrence d'Arabie (D. Lean, 1962). Il apparaît une dernière fois dans le rôle du Dr Fagan de l'Amateur (John Krish, 1968).

WOLHEIM (Louis)

acteur américain (New York, N. Y., 1880 - Los Angeles, Ca., 1931).

Son physique bestial et massif, au nez cassé, en fait une des meilleures brutes du cinéma muet américain. Il débute en 1917. Mais sa création du gangster dans The Racket (L. Milestone, 1927), dans un rôle créé à la scène par Edward G. Robinson, lui donne la célébrité. Il apporte une grande humanité au personnage de Katcinsky dans À l'Ouest, rien de nouveau (id., 1930). Nul doute qu'il aurait pu faire une carrière semblable à celle de Wallace Beery, mais le cancer l'emporta en 1931.

WONG (Lu Tsong Wong, dite Anna May)

actrice américaine (Los Angeles, Ca., 1902 - Santa Monica, Ca., 1961).

Elle paraît au cinéma dès l'enfance, et devient une manière de vedette en jouant la séduisante esclave du Voleur de Bagdad (R. Walsh et D. Fairbanks, 1924). La vogue des films « orientaux » en fait une célébrité : elle joue à l'étranger autant qu'à Hollywood, interprétant même à la scène le Cercle de craie caucasien en Grande-Bretagne (1929). Parmi ses meilleurs films, citons : Old San Francisco (A. Crossland, 1927), Shanghai-Express (J. von Sternberg, 1932) ; sa carrière décline dans les années 40. Après un long silence, elle joue le rôle pathétique de la grand-mère eskimo du film de Nicholas Ray les Dents du diable (1960), et on la retrouve dans Meurtre sans faire-part (M. Gordon, id.).

WONG FEI-HUNG

L'un des personnages du cinéma chinois les plus exploités (il est le héros de plus d'une centaine de films), Wong Fei-hung a réellement existé. Né en 1847 dans la province du Guangdong, il est un héritier direct de l'école d'arts martiaux de Shaolin. Instructeur de kung-fu de l'armée de Canton, il pratique également la médecine traditionnelle, d'où son surnom de Docteur Wong. Il doit davantage sa renommée à ses disciples qu'à ses faits de guerre. Seulement vingt-cinq ans après sa mort, en 1949, le cinéaste Hu Peng a l'idée d'en faire l'emblème du cinéma cantonais et choisit Kwan Tak-Hing pour l'incarner (l'Histoire de Wong Fei-hung). C'est le début d'une très longue série, qui dure jusqu'à la fin des années 70. Kwan apparaît comme le double de Wong dans plus de quatre-vingt-dix films. En 1978, Jackie Chan donne sa propre version du mythe dans le Maître ivre (Yuen Woo-ping). Dans les années 80, Wong Fei-hung tombe en désuétude, victime de son image de moralisateur patriotique. Tsui Hark lui donne alors une nouvelle vie, en en faisant un jeune homme humain, en butte à la modernité. C'est la série de cinq épisodes Il était une fois en Chine, dont Jet Lee est l'interprète principal de 1991 à 1997.

WONG KAR WAI

[Wang Jiawei], scénariste et cinéaste chinois (Shanghai 1958).

En 1962, ses parents émigrent à Hongkong où il y fait des études d'arts graphiques à l'Institut polytechnique. Il se passionne pour la photographie et, après son diplôme, s'inscrit pour une formation à la chaîne de télévision TVB. D'abord assistant réalisateur, il se met à écrire des scénarios, en particulier celui de la Dernière Victoire (Patrick Tam, 1987). En 1988, il réalise son premier long métrage, As Tears Go by (Wangjiao Kamen), un polar dont le scénario n'est qu'au stade d'ébauche au début du tournage, comme pour ses autres films. Nos années sauvages (A Fei zhengzhuan, 1990), peut-être son œuvre la plus personnelle, révèle ses obsessions pour la fuite du temps et la nostalgie amoureuse. Dans l'attente d'achever la production des Cendres du temps (Dongxie xidu, 1994), un wu xia pian somptueux à la narration extrêmement complexe qui réunit tous les acteurs en vue de Hongkong, il tourne Chungking Express (Chongqing senlin, id.) en quatrième vitesse. Cette fulgurante chronique urbaine, organisée sous forme de sketches et éclairée par Christopher Doyle (comme les autres films de Wong Kar-wai), devient rapidement un film culte qui vaut au cinéaste sa renommée internationale. Sa suite, les Anges déchus (Duolo Tianshi, 1996), multiplie encore davantage les effets visuels et sonores, pour faire écho à une réalité quasi virtuelle sur laquelle ses personnages n'ont aucune prise. Avec Happy Together (Chunguang Zhaxie, 1997), histoire d'un couple homosexuel hongkongais exilé en Argentine, il filme les affres de la séparation et remporte le Prix de la mise en scène au festival de Cannes. Il triomphe avec In the Mood for Love (Huayang Nian hua, 2000), œuvre de la maturité, tant esthétique que narrative.