Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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ZAFRANOVIĆ (Lordan) (suite)

Désapprouvant la politique nationaliste de son pays, il revient à Prague où il achève un documentaire épique, le Déclin du siècle : le Testament de L.Z. (1994), où il brosse un tableau très personnel de l'histoire de la Croatie qui suscite des controverses animées et déplaît au régime du président Tudjman. Il tourne en 1995 toujours en République tchèque la Vengeance est mienne (Ma je pomsta, 1995), l'histoire d'un homme en crise qui petit à petit perd le contrôle de ses affaires personnelles.

ZAHARIEV (Eduard)

cinéaste bulgare (Moscou, URSS, 1938 - 1996).

Auteur de plusieurs documentaires, il se retrouve soudain en délicatesse avec les autorités de son pays lorsqu'il tourne avec la complicité du scénariste satiriste Georgi Mišev Si le train ne s'arrête pas (Ako ne ide vlak, 1967) et le Ciel au dessus de la Veleka (Nebeto nad Veleka, CM, 1968). Il rejoint alors les Studios Boyana et toujours en association avec Mišev signe deux comédies qui remportent un grand succès public : le Recensement des lapins de garenne (Prebrojavane na divite zajci, 1973) et Zone de villas (Vilna zona, 1974).

Aux temps des hommes (Mažki vermena, 1977), cette fois réalisé en collaboration avec l'écrivain Nikolai Haitov, le place au premier rang des cinéastes de son pays qui n'hésitent pas à poser courageusement les problèmes de société que rencontre la Bulgarie au sortir de l'ère communiste. Zahariev filme successivement Presque une histoire d'amour (Počti ljubvna istorija, 1980), Élegie (Elegia, 1982), Ma chérie, mon chéri (Skapa moja, skapi moj, 1985) et la Réserve (Reservat, 1991). Il disparaît alors qu'il vient à peine d'achever la Dernière pleine lune (Zakasniato palnolunie, 1996).

ZAKARIADZÉ (Sergueï) [Sergej Aleksandrovič Zakariadze]

acteur soviétique (Bakou 1909 - id. 1971).

Acteur de théâtre célèbre, il a interprété sur les scènes géorgiennes les plus grands rôles du répertoire international (d'Œdipe à Ruy Blas, de Galilée au Roi Lear). Au cinéma, il apparaît, au cours des années 30, dans deux films de Siko Dolidze : les ‘ Derniers Croisés ’ (1934) et ‘ Dariko ’ (1937). Les prestations qu'il exécute dans ‘ la Patrie ’ (N. Chenguelaia, 1940), Gueorgui Saakadzé (M. Tchiaoureli, 1942-43), Koutouzov (V. Petrov, 1944), Skander Beg (S. Youtkévitch, 1954), ‘ Paliastomi ’ (Dolidze, 1963), pour brillantes qu'elles soient, ne lui apportent qu'un succès d'estime. Mais le personnage de Gueorgui Makharachvili, un vieux Géorgien profondément attaché à sa terre natale et entraîné dans les horreurs de la guerre pendant toute la période qui s'écoule de l'invasion du Caucase par les troupes hitlériennes à l'entrée victorieuse des soviétiques à Berlin (le Père du soldat, R. Tchkheidzé, 1964), le rend extrêmement célèbre dans son pays et lui offre une consécration quelque peu tardive. Il tourne ensuite notamment ‘ Le printemps arrivera bientôt ’ (O. Abessadzé, 1969) et Ne sois pas triste (G. Danelia, id., dans le rôle du guérisseur).

ZAKI (Ahmad)

acteur égyptien (1949).

Après des études de théâtre (interprétation), il fait ses débuts avec quelques apparitions au cinéma à partir de 1974. Mais les années 80 vont faire de lui l'acteur fétiche des jeunes réalisateurs du cinéma égyptien : Khan*, Bichara, al-Tayeb, Abu Sayf junior, Badrakhan, etc. Par le teint de sa peau brunâtre, par sa révolte contenue, il incarne la nouvelle génération de jeunes égyptiens ou arabes qui sortent des sentiers battus. Son passage à la TV égyptienne va affermir sa notoriété déjà acquise avec des films comme al Bari (1986) de Atef al-Tayeb, mais surtout les films de Mohammad Khan (la Femme d'un homme important, 1987 ; les Rêves de Hind et Kamilia, 1988) et des cinéastes de renom international comme Chahin (Alexandrie pourquoi, 1978) et Abu Sayf (l'Empire de Satan, 1988).

ZAMPA (Luigi)

cinéaste italien (Rome 1905 - id. 1991).

Diplômé du Centro sperimentale, Zampa débute dans la mise en scène en 1941 avec L'attore scomparso. Dans l'immédiat après-guerre, déjà doté d'une solide expérience, il participe au mouvement néoréaliste en tournant Vivre en paix (Vivere in pace, 1946) et l'Honorable Angelina (L'onorevole Angelina, 1947), deux films dont la gravité du propos n'exclut ni l'humour ni les effets de comédie populaire. Dans cette veine, et à partir de scénarios auxquels a collaboré le romancier Vitaliano Brancati, Zampa réalise les Années difficiles (Anni difficili, 1948), Anni facili (1953), L'arte di arrangiarsi (1954). Dans ces trois films — sans doute ses meilleurs —, il décrit sans complaisance des personnages que leur transformisme sauve de toutes les situations ; il pose aussi un regard amer sur la société italienne des années du fascisme et de la restauration démocrate-chrétienne de l'après-guerre. Zampa ne retrouve ensuite qu'occasionnellement la même réussite dans les films comme Nous sommes tous coupables (Il magistrato, 1959), Il vigile (1960), les Années rugissantes (Anni ruggenti, 1962), Il medico della mutua (1968), Bello onesto emigrato Australia sposerebbe compaesana illibata (1971), presque tous interprétés par Alberto Sordi. Dans le registre dramatique, Zampa réalise également quelques œuvres marquantes (les Coupables [Processo alla città], 1952 ; la Belle Romaine [La romana], 1954 ; Bisturi la mafia bianca, 1973 ; Gente di rispetto, 1975). Les Coupables, au scénario duquel a participé Francesco Rosi, est une œuvre courageuse qui propose la première interprétation un peu sérieuse du phénomène de la camorra napolitaine.

Films  :

L'attore scomparso (1941) ; Fra Diavolo (1942) ; C'è sempre un ma... (1943) ; Signorinette (id.) ; L'abito nero da sposa (1945 [ 1943]) ; Un americano in vacanza (1945) ; Vivre en paix (Vivere in pace, 1946) ; l'Honorable Angelina (L'onorevole Angelina, 1947) ; les Années difficiles (Anni difficili, 1948) ; Campane a martello (1949) ; Cuori senza frontiere (1950) ; Pour l'amour du ciel (É più facile che un camello... id.) ; Rome-Paris-Rome (Signori, in carrozza !, 1951) ; les Coupables (Processo alla città, 1952) ; Anni facili (1953) ; Nous les femmes (épisode : Isa Miranda, id.) ; la Patente (épisode : Questa è la vita, 1954) ; la Belle Romaine (La romana, id.) ; L'arte di arrangiarsi (id.) ; la Chasse aux maris (Ragazze d'oggi, 1955) ; la Blonde Enjôleuse (La ragazza del palio, 1957) ; Ladro lui, ladra lei (1958) ; Nous sommes tous coupables (Il magistrato, 1959) ; Il vigile (1960) ; les Années rugissantes (Anni ruggenti, 1962) ; Frenesia dell'estate (1964) ; Question d'honneur (Una questione d'onore, 1966) ; I nostri mariti (épisode : I marito di Olga, id.) ; Pas folles, les mignonnes (Le dolci signore, 1967) ; Il medico della mutua (1968) ; Contestazione generale (quatre épisodes, 1970) ; Bello onesto emigrato Australia sposerebbe compaesana illibata (1971) ; Bistouri, la mafia blanche (Bisturi la mafia bianca, 1973) ; Gente di rispetto (1975) ; Il mostro (1977) ; les Monstresses (Letti selvaggi, 1979).