FOSTER (Alicia Christian, dite Jodie)
actrice et cinéaste américaine (Los Angeles, Ca., 1962).
Jodie Foster est la preuve qu'une bonne actrice enfant peut devenir une bonne actrice tout court. Enfant, elle n'avait déjà pas une personnalité acidulée, comme en témoigna très tôt son interprétation de garçon manqué surdoué et secrètement blessé dans Alice n'est plus ici (M. Scorsese, 1974). Elle se signala de manière mémorable en prostituée enfant dans Taxi Driver (id., 1976). On pouvait craindre qu'elle se perde dans une carrière désastreuse en Europe, où elle s'était un moment exilée. Fort heureusement, elle est repartie aux États-Unis et, après quelques années obscures, elle s'est métamorphosée en une des meilleures comédiennes de cinéma de son époque. Elle a obtenu un Oscar pour les Coupables (J. Kaplan, 1988). Mais c'est surtout dans le Silence des agneaux (J. Demme, 1990) que son interprétation butée et silencieuse face à un Anthony Hopkins flamboyant fait merveille. Après cela, on l'a vue aussi face à Richard Gere dans Sommersby (Jon Amiel, 1993) puis, Mel Gibson dans Maverick (id., Richard Donner, 1994) ou en fille sauvage au langage inarticulé dans Nell (M. Apted, id.), qu'elle a produit. Parallèlement à cette belle carrière de comédienne, Jodie Foster s'est intéressée à la mise en scène avec l'attachant Petit Homme (Little Man Tate, 1991). Difficile de ne pas lire des allusions autobiographiques dans ce récit de la manipulation d'un enfant surdoué (Jodie Foster est une intellectuelle bardée de diplômes) ; discrète, elle se donnait un rôle en retrait et dirigeait avec poigne l'excellente performance, plus brillante, de Dianne Wiest. Ce film sobre et sincère était bien à l'image de son auteur. Pour sa seconde réalisation, Week-end en famille (Home for the Holidays, 1995), Jodie Foster a fait montre d'un trait plus agressif, d'un certain bonheur avec les acteurs, mais également d'une certaine platitude formelle. On la retrouve interprète, nuancée et fragile, dans Contact (R. Zemeckis, 1997) ou, sur un ton plus conventionnel, dans Anna et le Roi (Anna and the King, Andy Tennant, 1999).
FOSTER (Lewis R.)
cinéaste américain (Brookfield, Mo., 1900 - Tehachapi, Ca., 1974).
Journaliste, scénariste de six « Laurel et Hardy », il écrit Mister Smith au Sénat (F. Capra, 1939) et Plus on est de fous (G. Stevens, 1943), après ses débuts de cinéaste en 1936. Il œuvre, à partir de 1950, dans la série B, brillant dans le western (le Dernier Bastion [The Last Outpost, 1951]) et surtout dans le film d'aventures exotiques : Hong Kong (1952) ; Tropic Zone (1953) ; le Courrier de la Jamaïque (Jamaica Run, id.). Son unique film de guerre, le Brave et le Téméraire (The Bold and the Brave, 1956), est d'une grande dureté et d'une grande rigueur.
FOSTER (Norman Hoeffer, dit Norman)
cinéaste américain (Richmond, Ind., 1900 - Los Angeles, Ca., 1976).
Longtemps acteur, faire-valoir de stars féminines éphémères, il passe à la réalisation de films à petit budget à la Fox en 1936. Sa production routinière est allée des séries consacrées à Charlie Chan et à Mister Moto, où il dirige Peter Lorre, à celle des Davy Crockett de Walt Disney, en passant par de médiocres films d'aventures. Ne se détachent de ce naufrage que Rachel and the Stranger (1948), les Amants traqués (Kiss the Blood Off My Hands, id.), Dans l'ombre de San Francisco (Woman on the Run, 1950), Navajo (id., 1952), semi-documentaire assez authentique, et Sombrero (id., 1953), film mexicain typique d'un certain mauvais goût. Il faut également signaler qu'il a « achevé » — et signé seul — le film d'Orson Welles Voyage au pays de la peur (Journey Into Fear, 1942) et qu'il s'était associé avec ce dernier pour un film qui ne dépassa pas les premiers tours de manivelle (It's All True, id.). Tâcheron de la TV, il a clos sa carrière en 1967.
FOSTER (Preston)
acteur américain (Ocean City, N. J., 1900 - La Jolla, Ca., 1970).
Conducteur d'autobus, employé, voyageur de commerce, lutteur professionnel, chanteur à l'Opéra de Philadelphie, puis acteur à Broadway, il débute à Hollywood en 1929 et se voit vite confier des seconds rôles importants (Je suis un évadé, M. LeRoy, 1932). Mais sa carrière ne dépassera jamais ce stade : son physique massif le condamne à jouer les brutes généreuses ou les « vilains » (le Mouchard, J. Ford, 1935) et peu de titres émergent de ses quelque 120 films : Moon Over Burma (E. Ludwig, 1941) ; The Harvey Girls (G. Sidney, 1946) ; J'ai tué Jesse James (S. Fuller, 1949) ; The Big Night (J. Losey, 1951) ; J'aurai ta peau (I, the Jury, Harry Essex, 1953).
FOURNIER (Claude)
cinéaste et écrivain canadien (Waterloo, Iowa, U. S., 1931).
D'abord journaliste, il entre à Radio-Canada comme rédacteur publicitaire, puis à l'ONF, comme scénariste et réalisateur. En 1961, il quitte l'ONF pour rejoindre à New York l'équipe des cinéastes du « direct », Drew, Leacock et Pennebaker. De retour au Québec, après avoir tourné le Dossier Nelligan (1969), il fonde sa propre compagnie et réalise notamment les Chats bottés (1971) et Alien Thunder / le Tonnerre rouge (1973). On peut citer encore de lui la Pomme, la Queue et les Pépins (1974), Je suis loin de toi, mignonne (1976) et Bonheur d'occasion (1983), qui dénotent un certain tempérament satirique. Il a publié également des recueils de poésie (le Ciel fermé, 1956).
FOX (Edward)
acteur britannique (Londres 1937).
Celui qui incarna le tueur chargé de supprimer de Gaulle dans Chacal a toujours su donner du relief aux rôles secondaires (notamment dans un registre cynique, voire cruel) qui lui furent confiés. Parmi ses meilleures créations : Morgan (K. Reisz, 1966), Qu'arrivera-t-il après ? (M. Winner, 1967), les Turbans rouges (The Long Duel, K. Annakin, id.), Chantage au meurtre (S. Furie, id.), la Bataille d'Angleterre (G. Hamilton, 1969), Ah ! Dieu, que la guerre est jolie ! (R. Attenborough, id.), le Messager (J. Losey, 1971), Chacal (F. Zinnemann, 1973), Galileo (Losey, 1974), le Piège infernal (M. Apted, 1977), Un pont trop loin (Attenborough, id.), les Duellistes (The Duellists, Ridley Scott, id.), l'Habilleur (P. Yates, 1984), la Partie de chasse (A. Bridges, 1985), Retour de la Rivière Kwai (A. McLaglen, 1988).