STACK (Robert)
acteur américain (Los Angeles, Ca., 1919).
Les producteurs misent d'abord sur son physique athlétique, mais s'il a l'honneur de donner à Deanna Durbin son premier baiser cinématographique dans First Love (E. Ludwig, 1939), il trouve peu d'occasions pour prouver son talent. La Dame et le Toréador (B. Boetticher, 1951) lui permet enfin de sortir de ses rôles de jeune premier romantique. Il travaille avec les grands metteurs en scène de l'époque : William Wellman (Écrit dans le ciel, 1954), Jacques Tourneur (l'Or et l'Amour, 1956) et, surtout, Samuel Fuller (Maison de Bambou / Opération Tokyo, 1955) et Douglas Sirk (Écrit sur du vent, 1957, et la Ronde de l'aube, 1958), qui révèlent un acteur énergique et fort, sachant en même temps exprimer une certaine déchirure intérieure. La télévision en fait une vedette dans le rôle du policier Elliot Ness pour la série les Incorruptibles, un rôle qu'il tenait aussi dans Al Capone défie le FBI (Phil Karlson, 1962). Il continue à être très actif à la télévision, s'offrant de temps à autre le luxe d'une composition cinématographique originale : le dentiste vieillissant d'Un second souffle (G. Blain, 1978), le militaire infantile de 1941 (S. Spielberg, 1979) ou le riche citoyen qui finance une opération de commando pour retrouver son fils disparu au Viêt-nam (Retour vers l'enfer, T. Kotcheff, 1983). On l'a revu dans Big Trouble en 1986 sous la direction de Cassavetes au côté de Peter Falk et Alan Arkin.
STAFF.
Mélange de plâtre et de fibres végétales employé pour la confection des décors.
STAFFEUR.
Technicien spécialisé dans l'emploi du staff.
STAGE.
Mot anglais pour plateau (1).
STAHL (John M.)
cinéaste américain (New York, N. Y., 1886 - Los Angeles, Ca., 1950).
D'abord acteur de théâtre, puis cinéaste dès 1914, il réalise plus de 20 films muets dont la plupart nous sont aujourd'hui peu projetés. Pendant les années 30, il signe plusieurs mélodrames importants à l'Universal. Située à Cincinnati et à New York, Histoire d'un amour (Back Street, 1932), classique du mélodrame d'après Fannie Hurst, raconte, à la manière de Dreiser, la double vie d'un grand bourgeois (John Boles) partagé entre sa famille et sa maîtresse (Irene Dunne). On retrouve le même acteur interprétant le même type de personnage dans le poignant Une nuit seulement (Only Yesterday, 1933, avec Margaret Sullavan), dont l'argument annonce Lettre d'une inconnue d'Ophuls. Nouvelle adaptation de Fannie Hurst, Images de la vie (Imitation of Life, 1934) aborde les thèmes du féminisme, de l'ascension sociale, du racisme de manière beaucoup plus aigüe que dans le remake de Douglas Sirk en 1959. Irene Dunne et Robert Taylor sont les héros du Secret magnifique (Magnificent Obsession, 1935), parabole sur la réversibilité des souffrances ; Irene Dunne et Charles Boyer, ceux de la Veillée d'amour (When Tomorrow Comes, 1939), étrange et séduisant mélange de comédie brillante et de sentiment, où la différence sociale fait une fois de plus obstacle à l'idylle des protagonistes. À la fin de sa carrière, Stahl réalise notamment pour la Fox les Clés du royaume (The Keys of the Kingdom, 1944) d'après Cronin, la Fière Créole (The Foxes of Harrow, 1947), mélodrame du Vieux Sud situé à La Nouvelle-Orléans, et, surtout, Péché mortel (Leave Her to Heaven, 1945) où Gene Tierney est une femme possessive et machiavélique et où la couleur rutilante crée un saisissant contraste avec la noirceur du mélodrame criminel. On a vu en lui, par ignorance, un artisan dont plusieurs des succès allaient être refaits en couleur (et en mieux) par Douglas Sirk ; mais la révision de ses films révèle un cinéaste original, à l'univers reconnaissable et dont le regard est souvent très acéré.
STALLICH (Jan)
chef opérateur tchèque (Prague 1907 - id. 1973).
Fils d'un pionnier de la cinématographie tchécoslovaque (l'opérateur Julius Stallich), il débute en 1927 dans ‘ Polichinelle le magicien ’ (Kašpárek Kouzelníkem, J. Kokeisl). Il travaille avec plusieurs cinéastes, parmi lesquels Martin Frič (‘ la Petite Pauvresse ’, 1929 ; ‘ le Brave Soldat Švejk ’ [Dobrÿ voják Švejk], 1932 ; ‘ le Révizor ’, 1933) et aide le marionnettiste Josef Skupa à mettre en scène l'une de ses figurines les plus populaires (‘ l'Ivresse cinématographique de Speijbl ’ [Spejblovo filmové opojení], 1931). Mais ce sont trois films qui, essentiellement, vont établir la réputation d'un technicien habile à recréer par l'image la douceur d'une saison, la délicatesse d'un paysage agreste, la beauté fragile d'un sentiment. Jeune Amour (J. Rovensky, 1934), Extase (G. Machaty, id.) et Nocturne (1935) auront de plus la chance d'être appréciés à l'étranger. La photo d'Hedy Kiesler (future Hedy Lamarr), surprise nue au sortir de sa baignade, fera le tour du monde et apportera à l'homme qui avait filmé ces quelques plans audacieux — pour l'époque — une aura de curiosité. Stallich devait prouver qu'il était un maître du noir et blanc et non seulement un cameraman chanceux. Optant désormais pour une carrière cosmopolite, on le verra en Grande-Bretagne, en Autriche, voire en France, mais surtout en Italie faire bénéficier de son expérience une pléiade de jeunes techniciens. En 1948, il revient définitivement dans son pays natal et poursuit son travail pendant une douzaine d'années dans les studios pragois.
STALLONE (Sylvester)
acteur, scénariste et cinéaste américain (New York, N. Y., 1946).
Son enfance est difficile et instable. Né dans une famille très pauvre et désunie, il est renvoyé de quatorze écoles en onze ans ; il réussit néanmoins ses études grâce à une bourse que ses capacités d'athlète lui permettent d'obtenir. Après divers petits métiers alimentaires, il décide d'entreprendre une carrière d'acteur. Ses rôles sont décevants. Acculé par le besoin d'argent, il écrit en trois jours les grandes lignes d'un scénario adapté à sa personne : Rocky — histoire d'un boxeur pauvre qui réussit à devenir une vedette en dépit de tous les obstacles. L'adaptation cinématographique par John Avildsen en 1976, dans laquelle il incarne le rôle principal, est un grand succès commercial, récoltant trois Oscars. Vedette confirmée depuis, il s'est spécialisé dans les personnages très physiques, mais peut également assurer des compositions plus difficiles et nuancées, comme celle du syndicaliste corrompu dans F. I. S. T. (N. Jewison, 1978), dont il est également coscénariste. La même année, il écrit et réalise un film étrange, aux personnages attachants et au baroquisme séduisant : la Taverne de l'enfer (Paradise Alley). Il est dirigé par John Huston en 1981 (À nous la victoire). Mais progressivement, Stallone devient répétitif et caricatural dans son jeu et son choix de personnages. Participant régulièrement à l'élaboration de ses films (dont il est coscénariste, voire réalisateur), il se cantonne désormais dans un rôle fabriqué sur mesure auquel il semble s'identifier, celui du redresseur de torts idéologique investi d'une mission : lutter contre le communisme et les forces du Mal. Ancien combattant du Viêt Nam qui fait sa propre justice (dans la série Rambo), il triomphe surtout par la force physique. Malgré le succès commercial de ces films dans le monde entier, la morale primaire et le manichéisme simpliste sur lesquels Stallone s'appuie, son jeu sans nuance de champion du reaganisme exacerbé posent le difficile problème de son renouvellement. En suivant les traces de son rival Arnold Schwarzenegger dans l'autoparodie, Stallone n'a pas pour autant résolu la question : la médiocrité de L'embrouille est dans le sac (J. Landis, 1991) ou de Arrête ou ma mère va tirer (Stop ! My Mother Will Shoot, Roger Spottiswoode, id.) et le caractère emprunté de l'acteur, visiblement peu à l'aise dans la comédie, aboutissent fatalement à des échecs commerciaux. Si bien que Stallone est obligé de revenir, dans Cliffhanger (Renny Harlin, 1993), aux vieilles recettes du film d'action monolithique pour que le succès commercial soit à nouveau au rendez-vous. Après avoir été la vedette d'un film-catastrophe presque anachronique (Daylight, id., Rob Cohen, 1996), il fait une surprenante composition de flic sonné, vieillissant et ventripotent dans Cop Land (id., James Mangold, 1997).