Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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PRISE DE SON. (suite)

Lorsqu'il n'est pas possible d'enregistrer un son direct (extérieurs, bruits parasites, comédiens jouant dans des langues différentes) on procède à l'enregistrement d'un son témoin qui permettra de préparer les post synchronisations.

La prise de son en studio.

La prise de son en auditorium élimine la plupart des problèmes techniques du son direct, mais elle peut soulever un problème de vraisemblance (jeux des comédiens) Généralement spatialisés eux aussi au mixage, bruits et musique sont, occasionnellement, enregistrés directement en stéréophonie. (Cf. la Griffe et la Dent de François Bel et Gérard Vienne, 1977.)

Prise de son, prise de vues.

Capter les sons nécessite des compétences techniques et des compétences artistiques pour mettre la technique au service du film. Un assemblage d'éléments sonores (son direct, sons seuls, ambiances, bruits, sons de studio) captés dans des conditions différentes, pour parvenir à chaque fois au meilleur résultat, peut paraître beaucoup plus naturel qu'un son entièrement direct. Cela relativise le débat entre son direct, censé préserver l'authenticité, et son de studio. Il a d'ailleurs été déjà noté que très rares sont les films en « son direct » ne comportant que du son direct. (À l'inverse, sans le son direct, les films de Pagnol cités plus avant ne seraient pas ce qu'ils sont.)

PROCHÁZKA (Jan)

scénariste et écrivain tchèque (Ivancič, près de Brno, 1929 - Prague 1971).

Ami et protégé du président Novotný, il connaît une forte renommée au début des années 60 et signe plusieurs scénarios pour Josef Mach, Vladimír Čech, Ivo Novák, Jiří Hanibal et Štepán Skalský. Mais c'est sa collaboration étroite avec Karel Kachyňa qui sera la plus éclatante. En dix années — de 1961 à sa mort —, il écrit les scénarios de onze films parmi lesquels Tourments (1961), les Hauts Murs (Vysoká zeď, 1964), Vive la République ! (1965), Carrosse pour Vienne (1966), la Nuit de la nonne (1967), Un homme ridicule (1969) et l'Oreille (1970). Son adhésion à la politique de Dubček entraîne sa disgrâce après l'occupation soviétique, et il est l'une des victimes des mesures prises contre les intellectuels ralliés au « printemps de Prague ».

PROCHNOW (Jürgen)

acteur allemand (Berlin 1941).

La carrière de cet acteur de théâtre, qui a débuté au cinéma en 1971, est tout d'abord associée à celle du réalisateur Wolfgang Petersen, avec qui il tourne cinq films. On le voit aussi dans la Déchéance de Franz Blum (R. Hauff, 1973), l'Honneur perdu de Katharina Blum (V. Schlöndorff et M. von Trotta, 1975 — rôle du jeune déserteur) et les Noces de Shirin (H. Sanders-Brahms, 1976). Les polémiques nées de la Conséquence (W. Petersen, 1977) et, surtout, le succès du Bateau (id., 1981) en Amérique du Nord lui permettent d'entamer une carrière internationale à partir de 1984 : The Keep (Michael Mann) et Dune (D. Lynch). La grande production semble malheureusement lui réserver des rôles de méchant, comme dans Une saison blanche et sèche (E. Palcy, 1989) ou Robin des Bois (Robin Hood, John Irwin, 1990).

PRODROMIDES (Jean)

compositeur français (Neuilly-sur-Seine 1927).

Étudiant en droit, puis au Conservatoire de Paris où il suit notamment les cours de Messiaen, de Duruflé et de Leibowitz, il enseigne à son tour et compose opéras, ballets, musiques de concert pour orchestre et pour chœur, ainsi que des musiques de scène pour le Théâtre national populaire. Composer pour le cinéma semble pour lui une activité secondaire, qu'il finira par abandonner. Dans les années 50 il écrit, comme beaucoup de ses collègues du monde de la musique classique, pour des documentaires, des films de commande, des courts métrages, puis il travaille pour des longs métrages signés Gilles Grangier ou Jean Delannoy, ou encore Albert Lamorisse – le célèbre Voyage en ballon (1959). Sa partition pour le film de Vadim Et mourir de plaisir (1960) attire l'attention par sa délicatesse et il composera pour Vadim encore, Alain Cavalier, Dominique Delouche. Ses compositions les plus caractéristiques sont celles de Et mourir de plaisir, des Amitiés particulières de Delannoy (1964) et de sa dernière collaboration avec un cinéaste, Danton, de Wajda (1983).

PRODUCER.

Mot anglais pour producteur.

PRODUCTEUR.

Le producteur est un entrepreneur qui, dans le cadre d'une entreprise généralement spécialisée – mais qui, de plus en plus souvent est liée à d'autres activités relevant de l'audiovisuel, de la communication et d'autres industries culturelles –, prend l'initiative et la responsabilité de la mise en œuvre d'un film. Pour cela il réunit des moyens financiers, artistiques et techniques : capitaux propres et prêts bancaires, avances consenties par les futurs diffuseurs du film (pré-achats, lorsque le projet les mobilise, ce qui est fréquent en Europe du côté des chaînes de télévision), auteurs, techniciens, acteurs, matériel, etc.

Le terme producteur, ayant supplanté celui d'éditeur qui prévalait dans les premières années du cinéma, a connu des acceptions variables selon les époques, les pays et l'organisation économique globale. Il convient de distinguer, notamment dans le système hollywoodien (et même dans le cinéma américain en général), le producteur – en fait la société de production – apportant le financement, et le « producer » responsable d'une unité de production au sein d'un studio, ou simplement d'un projet qu'il est chargé de mener à bien. Ainsi devait-on distinguer, à la M.G.M. de l'âge classique, la société Loew's M.G.M., son centre de production situé à Hollywood et dirigé par Louis B. Mayer, et, au-dessous de Mayer, des responsables d'unités de production plus ou moins spécialisées dont le nom figure au générique des films, comme Merwyn LeRoy, Harry Rapf ou Lawrence Weingarten – ou plus tard Arthur Freed.

En France et dans la plupart des pays d'Europe, on définit aujourd'hui un producteur délégué, qui engage les crédits et répond de la bonne exécution du film ; il est juridiquement propriétaire du négatif et des droits du film, détenant la responsabilité juridique, économique et financière. C'est lui, en particulier, qui est habilité à signer les contrats avec les auteurs ou avec les diffuseurs. Au-dessus d'un certain coût, les sociétés de production ont recours à un producteur exécutif, responsable de la seule fabrication du film, et ne détenant aucune part de propriété du négatif. Quels que soient les budgets et les types d'organisation, un directeur de production intervient sur le tournage en tant que gestionnaire spécialisé.