Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
P

PLAN (1).

Suite continue d'images enregistrées par la caméra au cours d'une même prise. Plan fixe, plan enregistré par une caméra immobile. Plan séquence, plan obtenu en filmant toute une séquence ou un seul plan. ( SYNTAXE.)

PLAN (2).

Façon de cadrer la scène filmée : plan général, ou plan d'ensemble, plan demi-ensemble, plan moyen, plan américain, plan rapproché, gros plan, très gros plan. ( SYNTAXE.)

PLAN DE TRAVAIL.

Document écrit qui indique la planification dans le temps du tournage. ( TOURNAGE.)

PLANER (Franz)

chef opérateur allemand d'origine tchèque, naturalisé américain (Karlsbad, Autriche-Hongrie [auj. Karlovy-Vary, Tchécoslovaquie], 1894 - Hollywood, Ca., 1963).

Il commença par « éclairer » des opérettes à succès (le Chemin du paradis, la Folle Aventure), mais on retiendra plutôt de ses débuts Liebelei, de Max Ophuls (1933), où il sut recréer avec bonheur les nuits blanches de la Vienne impériale. Obligé comme tant d'autres de s'expatrier, il se retrouve en Autriche, en France, en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, où il entame, sous le nom de Frank Planer, une seconde et fructueuse carrière, auprès de Robert Siodmak (Pour toi j'ai tué, 1949), Curtis Bernhardt (la Femme au voile bleu, 1951), William Wyler (Vacances romaines, 1953 ; la Rumeur, 1962), Stanley Kramer (Orgueil et Passion, 1957), Blake Edwards (Diamants sur canapé, 1961), John Huston (le Vent de la plaine, 1960) et d'autres. Mais c'est encore pour Ophuls, exilé comme lui, qu'il donna le meilleur de lui-même, dans l'Exilé (1947) précisément, et surtout dans l'étincelante Lettre d'une inconnue (1948).

PLAT.

Écran plat, terme générique pour désigner les écrans de faible épaisseur (actuellement à l'étude) de visualisation des images vidéo, constitués d'une mosaïque d'éléments plus ou moins réfléchissants ou plus ou moins transparents. ( TÉLÉPROJECTION.)

PLATE.

Image plate, image non anamorphosée, par opposition à image anamorphosée. Version plate, se dit de la projection conventionnelle d'un film tourné en relief stéréoscopique.

PLATEAU (1).

Dans un studio, endroit où l'on implante un décor et où l'on effectue les prises de vues. Par extension, dans l'expression techniciens de plateau, endroit où l'on effectue les prises de vues.

PLATEAU (2).

Plateau circulaire horizontal rotatif sur lequel, dans une cabine de projection, prend place le film, avant passage dans le projecteur (plateau débiteur) ou après (plateau récepteur).

PLATEAU (Joseph-Antoine-Ferdinand)

scientifique belge (Bruxelles 1801 - Gand 1883).

Auteur de la première théorie de la persistance rétinienne, il imagina le Phénakistiscope ou Phéna-kisticope (1832), le premier appareil créant l'illusion du mouvement. ( INVENTION DU CINÉMA.)

PLAYBACK (mot anglais d'après play, jouer, et back, en arrière).

Interprétation mimée d'un son enregistré au préalable. (Le playback peut être considéré comme l'opération inverse de la postsynchronisation.) [ BANDE SONORE, DOUBLAGE.]

PLEASENCE (Donald)

acteur britannique (Worksop, Nottinghamshire, 1919 - Saint-Paul-de-Vence, France 1995).

Son abondante filmographie commence en 1954 avec le Vagabond des îles (Muriel Box). Son hallucinante interprétation du clochard édenté dans The Caretaker (C. Donner, 1963) fait de lui l'un des meilleurs acteurs de composition de son pays. D'un film à l'autre, Donald Pleasence change de visage et de silhouette, mais il se spécialise volontiers dans les personnages excentriques et inquiétants : le mari humilié de Cul-de-sac (R. Polanski, 1966), le traître du Voyage fantastique (R. Fleischer, id.), le trafiquant d'armes du Soldat bleu (R. Nelson, 1970), le surveillant de T. H. X. 1138 (G. Lucas, 1971), le médecin alcoolique d'Outback (T. Kotcheff, id.), le psychiatre diabolique de la Nuit des masques (J. Carpenter, 1978), le président des États-Unis de New York 1997 (id., 1981), l'entomologiste paralysé de Phenomena (D. Argento, 1985). En 1991 il apparaît dans deux productions aussi dissemblables que Dien-Bien-Phu de P. Schœndorffer et Ombres et brouillard de Woody Allen, confirmant ainsi son goût de l'éclectisme et du transformisme. Parmi ses nombreux rôles à maquillage, on retient surtout son étonnante apparition en Himmler dans L'aigle s'est envolé (J. Sturges, 1976).

PLEURAGE.

Défaut, dû à des fluctuations de la vitesse de défilement, d'un système de restitution du son. ( PROJECTION, REPIQUAGE.)

PLONGÉE.

Prise de vues effectuée avec l'axe de la caméra dirigé vers le bas. ( SYNTAXE.)

PLOQUIN (Raoul)

producteur français (Paris 1900 - id. 1992).

Journaliste et publiciste, il débute dans le cinéma en 1924 aux Films Albatros puis à l'Alliance cinématographique européenne (A. C. E.) jusqu'en 1933. Dès cette date, il supervise toutes les versions françaises des films produits par la U. F. A. établie à Berlin et qui tournait des doubles versions. De 1940 à 1942, il est directeur du Comité de l'organisation de l'industrie cinématographique (C. O. I. C.), qui relance la production française pendant l'Occupation. En 1943, il fonde Les Films Raoul Ploquin. Il écrit également les dialogues de plusieurs films de 1930 à 1933. À retenir dans son abondante filmographie : la Guerre des valses (Ludwig Berger, R. Ploquin, 1934), Valse royale (J. Grémillon, 1936), le Domino vert (Herbert Selpin et H. Decoin, id.), Pattes de mouche (J. Grémillon, id.), Un mauvais garçon (Jean Boyer, id.), Gueule d'amour (Grémillon, 1937), l'Étrange Monsieur Victor (Grémillon, 1938), l'Entraîneuse (Albert Valentin, 1940), Le ciel est à vous (Grémillon, 1944), les Dames du bois de Boulogne (R. Bresson, 1945), Sans laisser d'adresse (J.-P. Le Chanois, 1951), Maxime (H. Verneuil, 1958), la Musica (M. Duras, Paul Seban, 1967).

PLUMMER (Arthur Christopher Orme Plummer, dit Christopher)

acteur américain d'origine canadienne (Toronto, Ontario, 1927).

Nanti d'une grande expérience théâtrale américaine, au Canada (et à Broadway dès 1954), auréolé de son triomphe dans Hamlet, une superproduction de la TV britannique, il se voit confier en 1958 deux grands rôles : l'écrivain dans les Feux du théâtre (S. Lumet), et surtout le héros idéaliste de la Forêt interdite (N. Ray). Une nouvelle étoile pourrait être née, car Plummer dispose du métier et de la prestance d'un Laurence Olivier. Mais il ne revient au cinéma qu'en 1964, dans le rôle coloré de l'empereur Commode de la Chute de l'Empire romain (A. Mann). Depuis, ce bon acteur a alterné indifféremment le meilleur et le pire. Nous retiendrons son interprétation du « producer » cynique de Daisy Clover (R. Mulligan, 1966), celle de Rommel dans la Nuit des généraux (A. Litvak, 1967) et sa composition remarquable de Wellington dans Waterloo (S. Bondartchouk, 1970). Citons encore le Retour de la panthère rose (B. Edwards, 1975), l'Homme qui voulut être roi (J. Huston, id.), Meurtre par décret (Murders by Decree, Bob Clark, 1978, où il incarne Sherlock Holmes), Ordeal by Innocence (D. Davis, 1984), Dragnet (Tom Mankiewicz, 1987) ; A Ghost in Montecarlo (John Hough, 1990) ; Wolf (M. Nichols, 1994), Dolores Claiborne (Taylor Hackford, 1995). Michael Mann dans Révélations (1999) lui permet une magistrale composition de journaliste, face à Al Pacino, pour laquelle il remporte l'Oscar du second rôle. Sa fille, Amanda Plummer, au physique étrange, est également une excellente comédienne (Fisher King/le roi pêcheur, 1991, Terry Gilliam ; Pulp Fiction, id., Q. Tarantino, 1994 ; The Butterfly Kiss, id., Michael Winterbottom, 1995).