OKADA (Tokihiko)
acteur japonais (Tokyo 1903 - Nishinomiya 1934).
Par l'intermédiaire de l'écrivain Junichiro Tanizaki, il entre à la Compagnie Taisho-Katsuei : ‘ le Club des amateurs ’ (Thomas Kurihara, 1920). Après avoir tourné 26 films de 1920 à 1925, il passe à la Nikkatsu, et devient un jeune premier apprécié dans des œuvres de Yutaka Abe, et dans ‘ le Murmure printanier d'une poupée de papier ’ (K. Mizoguchi, 1926). Passé à la Shochiku en 1929, il joue dans cinq films d'Ozu : ‘ Jeune Demoiselle ’ (1930), ‘ l'Épouse de la nuit ’ (id.), ‘ la Femme et les Favoris ’ (1931), ‘ les Malheurs de la beauté ’ (id.) et ‘ le Chœur de Tokyo ’ (id.). Il revient ensuite à Mizoguchi avec le Fil blanc de la cascade (1933) et ‘ la Fête à Gion ’ (id.). Il meurt prématurément, miné par la tuberculose. Sa fille, Mariko Okada, est également actrice.
O'KEEFE (Edward Vance Flanagan, dit Dennis)
acteur américain (Fort Madison, Iowa, 1908 - Los Angeles, Ca., 1968).
Né dans les milieux du théâtre, auteur de comédies, il débute au cinéma en 1931 et adopte son pseudonyme quand il devient vedette à la MGM (1937) : employé surtout dans des films d'action, pour son apparence robuste, non dénué d'humour, il reste extrêmement populaire malgré les insuffisances de son jeu, grâce à un don réel de sympathie. Rappelons parmi ses meilleurs rôles : Saratoga (J. Conway, 1937) ; Les bourreaux meurent aussi (F. Lang, 1943) ; l'Odyssée du Dr Wassell (C. B. De Mille, 1944) ; la Brigade du suicide (A. Mann, 1948) ; l'Aigle et le Vautour (The Eagle and the Hawk, L. R. Foster, 1950)... Il s'essaye plus tard à la mise en scène et écrit quelques romans policiers.
OKEEV (Tolomouch) [Tolomuš Okeev]
cinéaste soviétique (Bokanbaevskoe, district d'Issyk-Koul ', Kirghizie, 1935).
Après avoir étudié à l'Institut de cinéma de Leningrad et au VGIK, il tourne un documentaire : ‘ Chevaux ’ (Eto lošadi, 1965), puis le Ciel de notre enfance (Nebo našebo detstva, 1967) qui marque la prise en main du cinéma kirghiz par les metteurs en scène kirghiz eux-mêmes (après deux succès filmés par des cinéastes « russes », Chaleur torride de Larissa Chepitko [1963] et le Premier Maître d'Andrei Mikhalkov-Kontchalovski [1965]). Après trois nouveaux documentaires : ‘ Boom ’ (1969), ‘ l'Héritage ’ (Nasledtsvo, 1970) et ‘ Oiseaux de proie ’ (Lovčie pticy, 1971), il signe Incline-toi devant le feu (Poklonis'ognju, 1972) d'après Nasreddin Baïtemirov, le Féroce (Ljutyj, 1973 ; tourné au Kazakhstan), ‘ la Pomme rouge ’ (Krasnoe jabloko, 1975) d'après Tchinguiz Aïtmatov, ‘ Tourbillon ’ (Ulan, 1977), ‘ l'Automne doré ’ (Zolotaja osen‘ , 1980), ’Olga Manuilova, sculpteur ’ (Skul'ptor Ol'ga Manuilova, DOC, 1982), ‘ la Fille du Léopard des neiges ’ / ‘ le Descendant de la Panthère blanche ’ (Potomak belogo barsa, 1985), ‘ les Mirages de l'amour ’ (Miraži ljubvi, 1987).
OKHLOPKOV (Nikolaï) [Nikolaj Pavlovič Ohlopkov]
acteur et cinéaste soviétique (Irkoutsk, Sibérie, 1900 - Moscou 1967).
Il est acteur, dès 1918, au théâtre Meyerhold (1923), puis au théâtre Maïakovski (1943). Il joue au cinéma dès 1924 et se fait remarquer en interprétant le rôle du garde du corps et ami de Lénine dans Lénine en octobre (M. Romm, 1937) et Lénine en 1918 (id., 1939), mais c'est le personnage chaleureux et truculent de Vassili Bouslaïev d'Alexandre Nevski (S. M. Eisenstein, 1938) qui lui vaut sa prestation la plus célèbre ; il apparaît encore dans Yakov Sverdlov (S. Youtkevitch, 1940), Koutouzov (V. Petrov, 1944), Histoire d'un homme véritable (A. Stolper, 1948) et Loin de Moscou (id., 1950). Il a réalisé trois films : Mitia (Mitja, où il tient le rôle principal, 1927), l'Homme qui a vendu son appétit / l'Appétit vendu (Prodannyj appetit, 1928), savoureuse adaptation du pamphlet du militant socialiste français Paul Lafargue, et ‘ la Voie des enthousiastes ’ (Put ’ entuziastov, 1930).
OKOCHI (Denjiro)
acteur japonais (préfecture de Fukuoka 1898 - Kyoto 1962).
Il entre en 1923 au Nouveau Théâtre populaire avec l'intention de devenir dramaturge et auteur : il y reste comédien pendant deux ans. Passé au cinéma à la Nikkatsu, il tient son premier grand rôle dans ‘ Un long ressentiment ’ (Chokon, D. Ito, 1926). C'est le début d'une rencontre fertile, puisqu'il tournera des dizaines de films à sujet historique avec le même cinéaste, dont ‘ le Journal de voyage de Chuji ’ (1927), la série des ‘ Tange Sazen ’ (1928 à 1934, sous différents titres). Il tourne également avec d'autres réalisateurs réputés, comme Tomu Uchida, Hiroshi Inagaki (‘ le Col du grand Bouddha ’, 1935) ou Sadao Yamanaka (‘ le Pot d'un million de yen ’, id.). En tout, il joue dans une centaine de films à la Nikkatsu, dans des rôles d'action parfois humoristiques. Il passe à la Toho en 1937, et tient des rôles dans deux films de Kurosawa, la Légende du grand Judo (1943) et ‘ Je ne regrette rien de ma jeunesse ’ (1946, rôle du professeur Yagihara). On le voit encore dans des réalisations historiques comme ‘ les Contes de Genji ’ (K. Yoshimura, 1951) et ‘ la Princesse Sen ’ (Sen-hime, Keigo Kimura, 1954).
ÖKTEN (Zeki)
cinéaste turc (Istanbul 1941).
Il travaille longtemps comme assistant d'Atıf Yılmaz et, dans les années 70, passe à la mise en scène. Dès ses débuts, il fait preuve d'un style personnel, d'abord dans des films « intimistes » qui naissent de sa collaboration avec l'écrivain Selim Ileri : ‘ Un bouquet de violettes ’ (Bir Demet Menekşe, 1973), ‘ le Retour du soldat ’ (Askerin Dönüşü, 1974), puis dans des comédies, avec l'acteur très populaire Kemal Sunal, mais dont l'accent porte sur la « critique sociale » : ‘ le Roi des portiers ’ (Kapıcılar Kıralı, 1976), ‘ le Roi des balayeurs ’ ( çöpçüler Kıralı, 1977). Mais Ökten trouve le meilleur de son inspiration dans deux scénarios de Yılmaz Güney qu'il transforme, notamment le premier, en des films forts et généreux : le Troupeau (Sürü, 1978), l'Ennemi (Düşman, 1979). Les films qu'il a signés depuis, comme ‘ la Ruée vers les banquiers ’ (Faize Hücum, 1982), ‘ le Lutteur ’ (Pehlivan, 1984), ‘ la Voix ’ (Ses, 1985), ‘ le Plaignant ’ (Davacı, 1986), ‘ le Pauvre ’ (Yoksul, 1987) ou ‘ Un monde étrange ’ (Düttürü Dünya, 1988) ne lui ont pas permis d'aller au-delà de l'originalité des deux précédents. Outre un court métrage, Toujours pareil (Hep Aynı, 1995), son dernier film, Au revoir (Güle Güle, 1999) réalisé après un long silence, n'est pas non plus de nature à marquer sa filmographie inégale.