Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

CAYATTE (André) (suite)

Autres films :

Pierre et Jean (1943) ; le Dernier Sou (1946, 1943) ; la Revanche de Roger la Honte (1946) ; le Dessous des cartes (1948) ; Retour à la vie (l'épisode Tante Emma, 1949) ; la Vie conjugale (2 films, 1964) ; Piège pour Cendrillon (1965) ; les Chemins de Katmandou (1969) ; le Verdict (1974).▲

CAZALS (Felipe)

cinéaste mexicain (Guéthary, France, 1937).

Il étudie à l'IDHEC (1960), puis s'essaie au court métrage : Alfonso Reyes, Cartas de Mariana Alcoforado, Que se callen, Leonora Carrington o El sortilegio irónico (1965-1966). Il passe ensuite au long métrage avec La manzana de la discordia (1968) et Familiaridades (1969). Il y révèle avec talent des inquiétudes nouvelles dans le cadre du cinéma mexicain. Les superproductions Emiliano Zapata (1970), El jardín de Tía Isabel (1971) et Aquellos años (1972) confirment sa maîtrise mais semblent un peu en retrait. Après un grand documentaire sur les Indiens de l'île Tiburon (Los que viven donde sopla el viento suave, 1973), il revient à une problématique plus personnelle : Canoa (1973) exprime l'hostilité nouvelle suscitée, dans le monde rural, contre les étudiants ; El apando (1975) est la version vigoureuse d'une nouvelle de José Revueltas sur la condition des détenus ; Las poquianchis (1976) s'en prend à l'exploitation des prostituées. Une image différente de la femme se détache dans ces derniers films. Cazals se heurte ensuite à la censure ; mais El año de la peste (1979) s'avère au bout du compte un film de politique-fiction peu significatif. Il signe ensuite Los motivos de Luz (1985), El tres de copas (1986), Las inocentes (id.), La furia de un dios 1987), Kino (1992) et Su Alteza Serenísima (2000).

CECCHI (Emilio)

écrivain, critique cinématographique et scénariste italien (Florence 1884 - Rome 1966).

Appelé à diriger les studios de la Cines en 1932, Cecchi favorise la production de films de qualité comme Les hommes, quels mufles ! (1932) et Je t'aimerai toujours (1933) de Camerini, La tavola dei poveri (1932) de Blasetti, Acciaio (1933) de Ruttmann, O la borsa o la vita (1933) de Carlo Ludovico Bragaglia. Partisan d'un cinéma culturellement majeur, Cecchi participe à la rédaction de scénarios importants au début des années 40 (Piccolo mondo antico de Soldati, 1941 ; Sissignora de Poggioli, 1942 ; Giacomo l'idealista de Lattuada, 1943). Après la guerre, il collabore encore à Sous le soleil de Rome (R. Castellani, 1948) et à Fabiola (A. Blasetti, 1949). Figure d'intellectuel aux prises avec le cinéma, Cecchi a largement participé au débat d'idées qui animait le cinéma italien pendant les années 30 et 40.

CECCHI D'AMICO (Giovanna, dite Suso)

scénariste italienne (Rome 1914).

Fille de l'écrivain et producteur Emilio Cecchi, journaliste et traductrice de pièces théâtrales, elle signe en 1946 son premier scénario, Mio figlio professore (R. Castellani). Elle participe ensuite à 80 films, écrits en collaboration avec les meilleurs écrivains, au nombre desquels : Ennio Flaiano, Cesare Zavattini, Vitaliano Brancati, Age et Scarpelli. Elle se considère comme « un artisan au service du metteur en scène » et travaille avec beaucoup de cinéastes, dont Visconti (Bellissima, 1951 ; Senso, 1954 ; Nuits blanches, 1957 ; Rocco et ses frères, 1960 ; le Guépard, 1963 ; l'Étranger, 1967 ; Ludwig / le Crépuscule des dieux, 1972 ; Violence et passion, 1974 ; l'Innocent, 1976), Zampa (Vivre en paix, 1946 ; l'Honorable Angelina, 1947 ; les Coupables, 1952), Lattuada (le Crime de Giovanni Episcopo, 1947), Blasetti (Fabiola, 1949 ; Quelques pas dans la vie, 1954), Antonioni (I vinti, 1952 ; la Dame sans camélias, 1953 ; Femmes entre elles, 1955), De Sica (le Voleur de bicyclette, 1948 ; Miracle à Milan, 1951), Rosi (le Défi, 1958 ; I magliari, 1959 ; Salvatore Giuliano, 1962), Monicelli (le Pigeon, 1958 ; Casanova 70, 1965), Comencini (Tu es mon fils, 1957 ; Casanova, un adolescent à Venise, 1969 ; les Aventures de Pinocchio, 1972 ; la Storia, 1986), Bolognini (Metello, 1970), Zefirelli (Jésus de Nazareth, CO Anthony Burgess, 1977), N. Mikhalkov (les Yeux noirs, 1988). Dans les années 90, elle signe encore les scénarios de deux films de Mario Monicelli, Facciamo paradisco (1995) et I panni sporchi (1999), ainsi que de Bruno aspetta in macchina (D. Camerini, 1996), La stanza dello scirocco (M. Sciarra, 1998) et Il cielo cade (A. et A. Frazzi, 2000). Une veine féministe se manifeste souvent dans son œuvre multiforme. Ajoutons qu'elle a contribué à sauver la version intégrale du Ludwig de Visconti.

CECCHI GORI (Mario)

producteur italien (Brescia 1920 - Rome 1993).

Directeur de production pour la Federalcine, la Lux Film, la Maxima Film, il fonde en 1960 la Fair Film, pour laquelle il produit une quarantaine de films, surtout des comédies conçues pour des vedettes populaires : A porte chiuse (D. Risi, 1961), les Monstres (id., 1963), l'Armée Brancaleone (M. Monicelli, 1966), Dove vai tutta nuda (P. Festa Campanile, 1969). En 1973, il fonde la Capital Film, et il y produit d'autres films à grand succès, dont le Canard à l'orange (L. Salce, 1975) ou Il bisbetico domato (Castellano et Pipolo, 1980). Il travaille (en collaboration avec son frère Vittorio) en 1989 avec Scola (Splendor ; Quelle heure est-il ?), Benigni (le Petit Diable) et en 1990 avec Fellini (La voce della luna) et Maselli (Il segreto). Grâce à ses accords avec la RAI et Berlusconi, sa société de production et distribution devient la plus puissante du marché italien.

CELENTANO (Adriano)

acteur et cinéaste italien (Milan 1938).

À la fin des années 50, il s'affirme comme un populaire chanteur rock ; il apparaît dans la Dolce vita (F. Fellini, 1960). Après quelques comédies musicales (I ragazzi del juke-box, Lucio Fulci, 1960 ; Uno strano tipo, id., 1963), il interprète Serafino (P. Germi, 1968), farce rustique proche de son idéal réactionnaire. Ses comédies des années 70 et 80 lui valent la première place au box-office. Il dirige trois films : Super-rapina a Milano (1965), comédie policière produite avec son « clan » d'amis ; Yuppi Du (1975), satires à la fois autobiographiques et loufoques et Joan Lui (1986), très ambitieux musical religieux refusé par ses fans.