Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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GRANT (Archibald Alexander Leach, dit Cary) (suite)

Les années 60 seront ses années de déclin. Blake Edwards (Opération jupons, 1959), Stanley Donen (Ailleurs, l'herbe est plus verte, 1961), Charles Walters (Rien ne sert de courir, 1966) et d'autres moins talentueux ne feront que perpétuer son image, sans la renouveler. Mais l'étoile de Cary Grant a brillé d'un tel éclat, de Sylvia Scarlett à la Mort aux trousses, en passant par Gunga Din (Stevens, 1939) ou la Dame du vendredi (Hawks, 1940) et Allez coucher ailleurs (id., 1949), que nous en sommes éblouis encore. On lui décerna un Oscar honorifique en 1970 (pour faire oublier qu'il n'en avait jamais eu) pour l'ensemble de sa carrière. Sa technique, immense et totalement invisible, fait de lui un comédien dont on peut revoir les prestations comme des modèles du genre, et les étudier en détail, sans pour autant saisir cette petite parcelle d'électricité qui, à l'écran, le rend exceptionnel. (Marié plusieurs fois, il eut notamment pour partenaires dans la vie Virginia Cherrill, Barbara Hutton, Betsy Drake et Dyan Cannon.)

Films  :

Singapore Sue (Casey Robinson, 1932) ; Belle Nuit (This Is the Night, F. Tuttle, id.) ; Sinners in the Sun (A. Hall, id.) ; Merrily We Go to Hell (D. Arzner, id.) ; le Démon du sous-marin (The Devil and the Deep, Marion Gering, id.) ; Madame Butterfly (id., id.) ; Blonde Vénus (J. von Sternberg, id.) ; Hot Saturday (W. Seiter, id.) ; Lady Lou (L. Sherman, 1933) ; The Woman Accused (Paul Sloane, id.) ; The Eagle and the Hawk (Stuart Walker, id.) ; Gambling Ship (L. Gasnier [CO : Max Marcin], id.) ; Je ne suis pas un ange (W. Ruggles, id.) ; Alice au pays des merveilles (N. McLeod, id.) ; Thirty-Day Princess (Marion Gering, 1934) ; Born to Be Bad (Sherman, id.) ; Kiss and Make-Up (Harlan Thompson, id.) ; Ladies Should Listen (Tuttle, id.) ; Enter Madame (E. Nugent, 1935) ; Wings in the Dark (James Flood, id.) ; The Last outpost (Charles Barton [CO : L. Gasnier], id.) ; Sylvia Scarlett (G. Cukor, id.) ; Empreintes digitales (R. Walsh, 1936) ; Suzy (G. Fitzmaurice, id.) ; Wedding Present (R. Walker, id.) ; Romance and Riches / The Amazing Quest of Ernest Bliss (Alfred Zeisler, id.) ; When You're in Love (R. Riskin, 1937) ; le Couple invisible (Topper, McLeod, id.) : The Toast of New York (Rowland V. Lee, id.) ; Cette sacrée vérité (L. Mc Carey, id.) ; l'Impossible Monsieur Bébé (H. Hawks, 1938) ; Vacances (Cukor, id.) ; Gunga Din (G. Stevens, 1939) ; Seuls les anges ont des ailes (Hawks, id.) ; l'Autre (J. Cromwell, id.) ; la Dame du vendredi (Hawks, 1940) ; Mon épouse favorite (G. Kanin, id.) ; The Howards of Virginia (F. Lloyd, id.) ; Indiscrétions (Cukor, id.) ; la Chanson du passé (G. Stevens, 1941) ; Soupçons (A. Hitchcock, id.) ; la Justice des hommes (Stevens, 1942) ; Lune de miel mouvementée (MacCarey, id.) ; Mister Lucky (H. C. Potter, 1943) ; Destination Tokyo (D. Daves, 1944) ; Once Upon a Time (A. Hall, id.) ; Rien qu'un cœur solitaire (C. Odets, id.) ; Arsenic et Vieilles Dentelles (F. Capra, id.) ; Without Reservations (M. LeRoy, 1946 ; caméo) ; Nuit et Jour (M. Curtiz, id.) ; les Enchaînés (Hitchcock, id.) ; Deux sœurs vivaient en paix (The Bachelor and the Bobby-Soxer, I. Reis, 1947) ; Honni soit qui mal y pense (The Bishop's Wife, H. Koster, id.) ; Un million clés en main (Mr. Blandings Builds His Dream House, Potter, 1948) ; la Course au mari (Every Girl Should be Married, Don Hartman, id.) ; Allez coucher ailleurs (Hawks, 1949) ; Cas de conscience (R. Brooks, 1950) ; On murmure dans la ville (J. Mankiewicz, 1951) ; Cette sacrée famille (Room for One More, N. Taurog, 1952) ; Chérie, je me sens rajeunir (Hawks, id.) ; la Femme rêvée (Dream Wife, Sidney Sheldon, 1953) ; la Main au collet (Hitchcock, 1955) ; Orgueil et Passion (S. Kramer, 1957) ; Elle et lui (MacCarey, id.) ; Embrasse-la pour moi (S. Donen, id.) ; Indiscret (id., 1958) ; la Péniche du bonheur (Houseboat, M. Shavelson, id.) ; la Mort aux trousses (Hitchcock, 1959) ; Opération jupons (B. Edwards, id.) ; Ailleurs l'herbe est plus verte (Donen, 1960) ; Un soupçon de vison (Delbert Mann, 1962) ; Charade (Donen, 1963) ; Grand Méchant Loup appelle (Father Goose, R. Nelson, 1964) ; Rien ne sert de courir (Walk, don't Run, Ch. Walters, 1966).

GRANT (Hugh)

acteur britannique (Londres, 1962).

La diction bien articulée, un rien pincée, une mèche brune et romantique (il a joué Frédéric Chopin dans Impromptu, id., James Lapine, 1991), un visage grave parfois éclairé d'un lumineux sourire, Hugh Grant a séduit de nombreuses spectatrices avec sa prestation dans la jolie comédie à succès Quatre mariages et un enterrement (M. Newell, 1994). Les cinéphiles l'avaient déjà remarqué, homosexuel complexé et apeuré qui se précipite hâtivement dans le mariage dans Maurice (J. Ivory, 1987), ou jeune marié coincé dévoyé par un couple infernal dans Lune de fiel (R. Polanski, 1993). En 1995, il est le héros de Neuf mois encore (Nine Months, Chris Columbus) et le faire valoir d'Emma Thompson dans Raison et sentiment (Sense and Sensibility, Ang Lee), une alternance qu'il semble poursuivre l'année suivante avec Mesures d'urgence (M. Apted) où il est un héros conventionnel de film d'action, et Restoration (id., Michael Hoffman) où il se fond dans une fresque historique très britannique. Son face à face romantique avec Julia Roberts dans Coup de foudre à Notting Hill (Notting Hill, Roger Michell, 1999) est finalement moins marquant que sa création de snob arriviste dans Escrocs mais pas trop (W. Allen, 2000).

GRANT (James Edward)

scénariste et cinéaste américain ( ? 1902 - Burbank, Ca., 1966).

Grand écrivain de western, James Edward Grant était un romantique dans l'âme. C'est donc auprès de cinéastes de la même sensibilité qu'il trouva ses meilleurs illustrateurs : Dwan (Surrender, 1950), Daves (la Dernière Caravane, 1956) ou John Farrow (Hondo l'Homme du désert, 1953), et, dans le registre de la comédie, Ford (la Taverne de l'Irlandais, 1963). Il réalisa d'après ses scénarios les Géants du cirque (Ring of Fear, 1954), un policier agréable et, surtout, l'Ange et le mauvais garçon (Angel and the Badman, 1947), western limpide qui se prenait au piège du film d'amour.