acteur autrichien (Vienne 1892 - Munich, RFA, 1970).
Il fait ses débuts sur les scènes de Vienne et se fixe en 1911 à Berlin, où il commence à travailler pour le cinéma tout en se produisant au théâtre. Il réalise lui-même deux films en 1918 et 1919. Au théâtre, son nom est lié aux expériences berlinoises des années 20, notamment sous la direction du metteur en scène Leopold Jessner. Au cinéma, sa filmographie comprend beaucoup d'œuvres mineures. Il n'en est pas moins un des meilleurs acteurs de l'époque, comme le prouvent ses plus grands rôles, dans Satanas (F. W. Murnau, 1920), les Frères Karamazov (D. Buchowetzki, 1921), Escalier de service (P. Leni et Jessner, 1921), le Montreur d'ombres (A. Robison, 1923), les Mains d'Orlac (R. Wiene, 1924), Loulou (G. W. Pabst, 1929).
Il participe à quelques petits films produits par le parti social-démocrate, tels Im Anfang war das Wort, réalisé par Ernö Metzner en 1928. Devenu peut-être plus sélectif vers 1929-30 (Atlantic [E. A. Dupont], 1929 ; le Procureur Hallers [Wiene], 1930), il a le rôle principal dans Dreyfus (R. Oswald, 1930), Danton (Hans Behrendt, 1931) et les Frères Karamazov (F. Ozep, 1931). Il réalise à nouveau deux films : une comédie, Der brave Sünder (1931), et une comédie musicale, So ein Mädel vergisst man nicht (1932).
Il quitte l'Allemagne en 1933 et passe l'essentiel de ses années d'émigration aux États-Unis. À Hollywood, où il retrouve d'autres émigrés célèbres, Homolka, Lang, Brecht, Eisler, Lorre, on ne lui offre que des seconds rôles, généralement très typés : Quelque part dans la nuit (J. L. Mankiewicz, 1946), The Brasher Doubloon (J. Brahm, 1947)...
Revenu en Allemagne en 1948, il écrit et interprète un film sur les survivances de l'antisémitisme après 1945 (Der Ruf, J. von Baky, 1949), puis se consacre principalement à la mise en scène théâtrale à Berlin et à Munich, et n'apparaît plus que rarement à l'écran. Il écrit quelques scénarios et réalise encore deux longs métrages cinématographiques, Die Stadt ist voller Geheimnisse (1955) et Sarajevo (id.), et un pour la télévision, Die Sendung der Lysistrata (1961).