PINOTEAU (Claude)
cinéaste français (Boulogne-sur-Seine 1925).
Cinéaste de films de distraction, il sait être efficace dans le genre. Son succès est bâti sur deux principes commerciaux élémentaires : d'une part, l'impact évident que peuvent avoir sur le public des thèmes aussi à la mode que les problèmes des jeunes (la Boum, 1980, et, la recette étant payante, la Boum no 2, 1982) ou de la génération des universités (l'Étudiante, 1988), trois films avec Sophie Marceau ; d'autre part, la présence d'acteurs de qualité qui, par leur savoir-faire, rendent plaisants des films comme le Silencieux (avec Lino Ventura en 1973), ou le Grand Escogriffe (avec Yves Montand en 1976). Il a aussi tourné un film « psychologique », la Gifle (1974), qui offre à Isabelle Adjani son premier rôle important, l'Homme en colère (1979), la Septième Cible (1984), tous deux avec Lino Ventura et la Neige et le feu (1991). En 1997 il réalise les Palmes de M. Schutz.
PINTER (Harold)
scénariste et dramaturge britannique (Londres 1930).
Auteur de théâtre parmi les plus prisés et les plus importants de sa génération, Harold Pinter est aussi un scénariste hors du commun. Son art consistant à suggérer un drame et des relations complexes à travers un dialogue banal et plat, dont la magie opère lentement, il a trouvé dans le cinéma un moyen d'expression qui lui convient admirablement. Sa collaboration avec Clayton pour le Mangeur de citrouille (1964) mais surtout avec Losey pour The Servant (1963), Accident (1967) ou le Messager (1971) a donné naissance à des films essentiels. Mais il peut aussi, à merveille, donner une profondeur rare à un simple film d'espionnage comme le Secret du rapport Quiller (M. Anderson, 1966). Il a aussi réussi le prodige d'adapter à l'écran deux œuvres particulièrement périlleuses : le Dernier Nabab (E. Kazan, 1976), d'après Francis Scott Fitzgerald, et la Maîtresse du lieutenant français (K. Reisz, 1981), d'après John Fowles. Sa pièce The Caretaker a été adaptée à l'écran (C. Donner, 1963). Il a publié en 1977 une adaptation d'À la recherche du temps perdu, à laquelle il avait travaillé avec Visconti. En 1984, il signe les dialogues incisifs de Trahisons conjugales de David Jones qui offrent à Jeremy Irons et Ben Kingsley l'occasion d'une remarquable prestation. On lui doit également les scénarios de Basements (R. Altman, 1987), l'Ami retrouvé (J. Schatzberg, 1989), The Comfort of Strangers (P. Schrader, 1990), la Servante écarlate (V. Schlöndorff, id.). Il s'est essayé à la mise en scène en 1973 en tournant Butley, d'après une pièce de Simon Gray.
PINTILIÉ (Lucian)
cinéaste roumain (Tarutino, 1933).
Très connu sur le plan international par ses mises en scène de théâtre, inspirées, audacieuses et profondément originales, il a également signé au cinéma quelques films importants. Assistant de Victor Iliu, il débute en 1965 avec Dimanche à six heures (Duminiča, la ora 6), une histoire d'amour tragique située en 1940 à l'époque de la dictature fasciste, et s'impose à l'attention de tous avec la Reconstitution (Reconstituirea, 1969), un pamphlet habile et courageux sur l'irresponsabilité collective. Absorbé par ses activités théâtrales, il ne reprend les chemins des studios qu'en 1979, année où la télévision et une société de production yougoslave lui permettent de tourner une belle adaptation tchékhovienne, Pavillon 6 (Paviljon 6). En 1981, il dirige Histoires de carnaval (De ce trag clopotele, Mitica ?) une comédie adaptée de l'œuvre de Ion Luca Caragiale qui sera censurée et distribuée seulement en 1990, puis le Chêne (Balanţa, 1992), Un été inoubliable (O vară de neuitat, 1994), Trop tard (Prea târziu 1996), Terminus Paradis, 1998), l'Après-midi d'un tortionnaire (2001).
PINTOFF (Ernest)
cinéaste américain (Watertown, Conn., 1931).
Musicien de jazz et professeur de dessin, il débute en 1956 dans la réalisation de courts métrages animés, d'abord pour UPA puis pour Terrytoons (Flebus, 1957). Il crée en 1958 son propre studio et dirige, entre autres, The Interview (1961), The Old Man and The Flower (1962), The Critic (1963). Il passe en 1965 au long métrage classique avec Harvey Middleman, Fireman, que suivent Who Killed Mary What's'ername (1971), Nom de code : Jaguar (Jaguar Lives, 1979) et Lunch Wagon (1980), et un étonnant documentaire satirique multimédias : Dynamite Chicken (1971).
PIOVANI (Nicola)
musicien italien (Rome 1946).
Après avoir étudié le piano et obtenu le diplôme du Conservatoire de Milan, Nicola Piovani débute très tôt dans la musique de film grâce à des cinéastes liés au mouvement de 68 : il commence ainsi à travailler avec Marco Bellocchio (Au nom du père, 1970 ; Viol en première page, 1972 ; Marche triomphale, 1975 ; le Saut dans le vide, 1980). Piovani se montre à l'aise avec des cinéastes de style et de génération différents tels Gianfranco Mingozzi (la Vie en jeu, 1973 ; Flavia la défroquée, 1974 ; les Trois derniers jours, 1977 ; l'Écran magique, 1982 ; la Carrière d'un jeune Don Juan, 1986 ; Ma mère mon amour, 1988), Giuseppe Bertolucci (Segreti segreti, 1985 ; I cammelli, 1988), Nanni Moretti (La messe est finie, 1985 ; Palombella rossa, 1989), Daniele Luchetti (Domani Domani, Domani accadrà, 1988), Mario Monicelli (le Marquis s'amuse, 1982 ; Pourvu que ce soit une fille, 1986 ; Il male oscuro, 1990), Jean-Jacques Andrien (Australia, 1989), Maroun Bagdadi (Hors la vie, 1991). Il connaît la consécration avec les frères Taviani (la Nuit de San Lorenzo, 1981 ; Kaos, 1984 ; Good morning Babilonia, 1987 ; le Soleil même la nuit, 1990) et avec Federico Fellini qui, après la mort de Nino Rota, lui confie les partitions de Ginger et Fred (1985), Intervista (1987), La voce della luna (1990). Piovani ne se borne pas à la musique de film, il compose pour le théâtre et la comédie musicale (I sette re di Roma, 1989) ; on lui doit aussi La Cantata del fiore (1988). Au cours des années 90, il signe de nouveau d'innombrables partitions, dont celles de Nemici d'infanzia (L. Magni, 1995), Uomo d'acqua dolce (A. Albanese, 1996), La mia generazione (W. Labate, id.), La Vie est belle (R. Benigni, 1997), Kaos II (P. et V. Taviani, 1998), La Carbonara (L. Magni, 1999), Tobia al caffè (M. Lodoli, 2000), la Chambre du fils (N. Moretti, 2001).