Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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FLEISCHER (Richard) (suite)

Autres films :

Mon chien et moi (Banjo 1947) ; So This Is New York (1948) ; Bodyguard (id.) ; Design for Death (id.) ; le Pigeon d'argile (The Clay Pigeon, 1949) ; l'Assassin sans visage (Follow Me Quietly, id.) ; le Traquenard (Trapped, id.) ; Armored Car Robbery (1950) ; Sacré Printemps (Happy Time, 1952) ; Arena (1953) ; 20 000 Lieues sous les mers (20 000 Leagues Under the Sea, 1954) ; le Grand Risque (The Big Gamble, 1961) ; l'Extravagant Docteur Dolittle (Dr. Dolittle, 1967) ; Che ! (id., 1969) ; Terreur aveugle (Blind Terror, 1971) ; les Complices de la dernière chance (The Last Run, id.) ; Les flics ne dorment pas la nuit (The New Centurions, 1972) ; Don Angelo est mort (The Don Is Dead, 1973) ; The Spikes Gang (1974) ; Mr. Majestyk (id.) ; Mandingo (id., 1975) ; Incroyable Sarah (The Incredible Sarah, 1976) ; The Prince and the Pauper (1977) ; Ashanti (id., 1979) ; The Jazz Singer (id., 1980), Tough Enough (1983) ; Amityville 3-D (id.) ; Kalidor (Red Sonja, 1985) ; Million Dollar Mystery (1987) ; Call from Space /Showscan (1990). ▲

FLEISCHMANN (Peter)

cinéaste allemand (Zweibrücken 1937).

Après des études secondaires dans différentes villes d'Allemagne, il entre à l'université de Munich. Parallèlement, il anime divers ciné-clubs et tourne plusieurs courts et moyens métrages. Il s'inscrit ensuite à l'IDHEC à Paris, puis travaille comme assistant réalisateur avec plusieurs cinéastes français, dont Jacques Rozier et Jean Chapot. Il retourne en Allemagne et signe son premier long métrage en 1967, un documentaire, l'Automne des Gammlers. Il opère une percée internationale avec Scènes de chasse en Bavière, présenté à Cannes en 1969 et récompensé par le prix Georges-Sadoul en 1970. Adaptation d'une pièce de théâtre de Martin Sper, le film dénonce la permanence du racisme dans une petite communauté rurale de Basse-Bavière, qui marginalise et traque un homosexuel, de la même manière qu'elle écarte, tout en l'exploitant, une minorité de travailleurs immigrés turcs. Fleischmann, contrairement à son compatriote Alexander Kluge, ne mélange pas le documentaire et la fiction, mais son regard est pourtant celui d'un documentariste et sa vision, celle d'un ethnologue, se refusant toute identification avec les personnages, ni positifs, ni négatifs, dont on analyse seulement les mœurs. Moins réussis, à l'exception des Cloches de Silésie (1971), les films suivants poursuivent la même investigation à propos de la société allemande contemporaine, dont le comportement paraît gouverné par l'oubli de l'apocalypse nazie. Dorothéa (1973), fable symbolique, avec des acteurs pour la plupart non professionnels, est une fantaisie réaliste, décrivant un underground de proxénètes, prostituées, masochistes, une caricature parfois complaisante de notre monde. La Faille (1975), tiré d'un roman de l'écrivain grec Antonis Samarakis, déçoit davantage encore, proportionnellement à ses ambitions : film épique, parabole de la naissance d'une dictature, de la résistance des opprimés. Avec la Maladie de Hambourg (1979), Fleischmann revient à des préoccupations écologiques, déjà présentes dans les Cloches de Silésie.

Films  :

L' Automne des Gammlers (Das Herbst Gammlers, 1968) ; Scènes de chasse en Bavière (Jagdszenen aus Niederbayern, 1969) ; les Cloches de Silésie (Das Unheil, 1971) ; Dorothéa (Dorotheas Rache, 1973) ; la Faille (Der Dritte Grad, 1975) ; la Maladie de Hambourg (Die Hamburger Krankheit, 1979) ; Frevel (1984) ; Al Capone von der Pflaz (DOC 1970-1987) ; Un Dieu rebelle (Es ist nicht leicht ein Gott zu sein, 1988) ; Deutschland, Deutschland (DOC., 1991) ; Abenteuer Russland (1993).

FLEMING (Marilyn Louis, dite Rhonda)

actrice américaine (Los Angeles, Ca., 1923).

Longtemps cantonnée dans le film d'aventures de série, elle incarna la belle ensorceleuse sauvée par l'amour dans d'innombrables intrigues exotiques (notamment l'Appel de l'or, Edward Ludwig, 1954). Trop rares, mais remarquables de sensualité, furent ses incursions dans le film noir : la Griffe du passé (J. Tourneur, 1947), Le tueur s'est évadé (B. Boetticher, 1956), la Cinquième Victime (F. Lang, 1956). Elle doit à Allan Dwan ses rôles les plus attachants (le Bagarreur du Tennessee / Le mariage est pour demain, 1955, et Deux Rouquines dans la bagarre, 1956).

FLEMING (Victor)

cinéaste américain (Pasadena, Ca., 1883 - Los Angeles, id., 1949).

Assistant opérateur dès 1910, opérateur à la Triangle en 1915, cameraman à la conférence de la Paix de Paris et au traité de Versailles en 1919, sous contrat à la MGM à partir de 1932... Pour beaucoup, il est celui qui a signé Autant en emporte le vent (Gone With the Wind, CO S. Wood, G. Cukor [non crédités], 1939), réussite romanesque attribuable à de nombreuses personnalités. Mais réduire Fleming à cela, c'est ne pas lui faire justice. Sa carrière est certes inégale ; il est capable du pire : l'Aventure (Adventure, 1946), Jeanne d'Arc (Joan of Arc, 1948) ; mais aussi du meilleur. Quand les acteurs et le sujet l'inspirent, il réalise une œuvre vivante au classicisme exemplaire. D'une abondante œuvre muette qui le fit collaborer dès 1919 avec Douglas Fairbanks, dans les excellents Cauchemars et Superstitions (When the Clouds Roll By, CO Ted Reed, 1919) et la Poule mouillée (The Mollycoddle, 1920), on retient surtout une belle adaptation de Conrad (Lord Jim, 1925), qui convenait à son tempérament aventureux, et un superbe mélodrame rural aux extérieurs splendides (Mantrap, 1926). Fleming se spécialise un peu dans ce genre auquel son humour et sa santé donnent un recul ironique : Common Clay (1930) par exemple, où Constance Bennett répond bien à son approche. De même, les films où il dirigea Jean Harlow : la Belle de Saigon (Red Dust, 1932) et Bombshell (1933). Mais, si le sujet bifurque vers le prêche (The Wet Parade, 1932 ; la Sœur blanche [The White Sister, 1933]) ou la fadeur (la Jolie Batelière [The Farmer Takes a Wife, 1935]), Fleming le laisse impitoyablement s'effilocher. Il fut un excellent cinéaste pour Wallace Beery (l'Île au trésor [Treasure Island], 1934), Spencer Tracy (Capitaines courageux [Captains Courageous], 1937 ; Tortilla Flat, 1942) et surtout Clark Gable, qu'il dirigea quatre fois et qui, dit-on, imita beaucoup les manières cavalières du cinéaste pour imposer son image de marque. En 1939, il s'attela aux deux plus importantes productions de l'année, le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz) et Autant en emporte le vent, servant surtout de lien entre les différents collaborateurs : force est de reconnaître la perfection de ces deux films. De plus, le Magicien d'Oz semblait exciter en Fleming une certaine fascination pour l'inconscient, inclination qu'il put satisfaire dans l'excellent Docteur Jekyll et Mr. Hyde (1941). En bref, une personnalité attachante et une signature qui fut souvent le garant d'un divertissement vif et intelligent.