MUSIQUE ET CINÉMA. (suite)
Jazz et cinéma.
Du jazz, le cinéma ne semble retenir que le cliché, la transgression du monde des valeurs normalisantes. Une classification sociale imprécise lui reste trop souvent reliée. D'abord curiosité sociologique (le Chanteur de jazz), il devient l'objet d'une certaine noblesse condescendante dans les années 50 : Miles Davis (Ascenseur pour l'échafaud, L. Malle, 1958). Pour Autopsie d'un meurtre d'Otto Preminger (1959), Duke Ellington crée pour la première fois une partition directement issue de l'univers du jazz, mais c'est en 1963, avec The Cool World (S. Clarke), que naît le prototype de la collaboration idéale grâce à la partition de Mal Waldron. Une partition restée pratiquement sans descendance. Récupérée par l'industrie du cinéma, la spécificité jazzistique s'épuise au gré des modes dans la production cinématographique contemporaine : l'Arnaque (G. Roy Hill), la Petite (L. Malle).
La comédie musicale.
Enclave d'allégresse dans le système hollywoodien, la comédie musicale s'est d'abord nourrie de l'héritage des scènes de Broadway (chansons de George Gershwin, Cole Porter, Irving Berlin) avant de devenir le lieu de toutes les magies ponctuées de thèmes musicaux directement pensés en termes cinématographiques : compositions d'Harold Arlen, Nacio Herb Brown, Sammy Cahn, Sammy Fain, Frederick Loewe et Alan Jay Lerner, Ira Gershwin, Oscar II Hammerstein, Jerome Kern, Frank Loesser, Jimmy McHugh, Richard Rodgers et Lorenz Hart, Jules Styne, Harry Warren, Kurt Weill. Pour cet extraordinaire mélange de genres, les cinéastes de la comédie musicale ont su s'attacher les talents de véritables « couturiers de la bande son ». Parmi ces « arrangeurs », il faut citer les noms de : Saul Chaplin, Roger Eden, Johnny Mercer, Ralph Burns, John Green, Ray Heindorf, André Previn, George Stoll. En France, Michel Legrand a doté l'univers de Jacques Demy d'une âme personnelle qui n'a rien à envier aux modèles du genre (les Parapluies de Cherbourg, les Demoiselles de Rochefort). [ COMÉDIE MUSICALE.]