Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
P

PROJECTION. (suite)

Projection automatique ou semi-automatique.

Dans ce cas, tout le programme (film, publicité, bandes annonces, court métrage, ...) est monté sur une seule bobine dont la longueur peut atteindre 5 000 mètres. Cette bobine est montée soit directement sur le projecteur (à grande capacité), soit sur un dérouleur distinct du projecteur sur lequel le film peut être conditionné en une seule bobine verticale (comme sur le projecteur) ou, en galette sur un plateau horizontal. Après projection, le film va se réenrouler sur une autre bobine ou sur un autre plateau. Des repères métalliques sont placés sur la copie pour commander toutes les fonctions nécessaires au déroulement automatique de la projection (rideaux, éclairage de la salle, formats de projection des images, formats de diffusion sonore, musique d'ambiance, etc.). Le chargement du projecteur et le démarrage de la projection se fait en manuel, ainsi que le rebobinage du film lorsqu'il est stocké en bobine. Pour les dérouleurs horizontaux, le film est extrait par le centre, de telle sorte qu'il n'est pas nécessaire de rembobiner le film entre la fin d'une séance et le début de la suivante.

Automates de projection.

L'automate de projection assure automatiquement le bon déroulement de la séance à partir des déclenchements successifs d'opérations commandés à partir des repères métalliques disposés sur le film lors de la programmation de la séance. Ces programmateurs peuvent être électromécaniques, les différentes opérations sont déclenchées par des relais à partir de la programmation d'une matrice à diodes (système dérivé des programmations industrielles) ou, plus récemment par des programmateurs informatisés, permettant une mise en mémoire des programmes et une gestion de plusieurs salles depuis un même point. On rencontre ce type de programmateurs informatisés dans la plupart des complexes cinématographiques.

Montage du programme.

Les films sont livrés aux salles dans des boîtes contenant chacune une « bobine », terme utilisé ici par extension de langage puisque le film se présente en fait sous forme de galettes, c'est-à-dire de rouleaux suffisamment serrés pour que le film ne se déroule pas. Avec la projection « automatique », il faut commencer par coller bout à bout les bobines du programme, au ruban adhésif. Si l'on veut modifier le programme, par exemple pour renouveler la publicité ou les bandes-annonces, il faut démonter – au moins partiellement – le programme.

La cabine.

En 1897, un accident survenu sur un projecteur provoquait le tristement célèbre incendie du Bazar de la Charité, où 120 personnes trouvèrent la mort. La projection de films fut, du coup, sévèrement réglementée, et l'on imposa notamment que l'équipement de projection soit installé dans une cabine complètement isolée de la salle. La réglementation s'est assouplie avec l'arrivée des supports de sécurité, mais une cabine convenablement isolée de la salle (bruit) s'est révélée indispensable. Le mur de séparation avec la salle est percé d'un ou de plusieurs hublots obturés par des glaces pour laisser passer le faisceau de projection.

L'évolution de la projection cinématographique semble maintenant limitée, la qualité des images projetées tout comme la reproduction sonore ayant atteint une très grande qualité. La prochaine étape sera l'arrivée progressive de la projection numérique dans les salles de cinéma et peut-être, à plus ou moins long terme, le remplacement, en grande partie, des copies de films par des fichiers numériques.

PROKOFIEV (Sergueï) [Sergej Sergeevič Prokof'ev]

musicien soviétique (Sontsovka 1891 - Moscou 1953).

Un des maîtres de la musique du XXe siècle, il utilise avec aisance un langage à la fois fidèle aux traditions russes, et tourné vers les conceptions occidentales les plus avancées. Il a composé la musique de plusieurs films soviétiques, dont Alexandre Nevski (1938) et Ivan le Terrible (1944) d'Eisenstein. De cette étroite et remarquable collaboration sont nées des œuvres où existe un équilibre parfait entre l'image et la musique. Il a également travaillé pour Aleksandr Faïntsimmer (Lieutenant Kijé, 1934 ; Kotovski, 1942) et A. Guendelchtein (Lermontov, 1943). Enfin, plusieurs films ont été tournés d'après ses ballets, dont Roméo et Juliette (Lev Arnchtam et Leonid Lavrovski, 1955).

PROMIO (Eugène)

opérateur et cinéaste français (1870 -Paris 1927).

Avec Mesguish et quelques autres plus oubliés, est un des pionniers du cinéma, un des noms attachés à l'aventure des frères Lumière et à la naissance du grand reportage filmé. En juin 1895, à Lyon, Promio est émerveillé par la première séance de « projections animées » de Louis Lumière. Il propose ses services et se voit très vite confier la formation des opérateurs que les pères du Cinématographe décident d'envoyer de par le monde filmer l'actualité (Mesguish, dès janvier 1896, apprend le métier avec Promio). Il part pour l'Espagne dès cette même année, puis pour Venise, où il filme le Panorama du Grand Canal pris d'un bateau, et un autre de la place Saint-Marc dans les mêmes conditions : on s'accorde à reconnaître dans ces deux bandes (nos 295 et 296 du Catalogue des films Lumière) les deux premiers travellings panoramiques de l'histoire du cinéma. Promio engrange de nombreuses bandes d'actualités, tourne un des premiers péplums, précurseur également (pourquoi pas ?) du Film d'Art : Néron essayant des poisons sur des esclaves (1897). En 1904, il passe chez Pathé, cinéaste et directeur de production. Georges-Michel Coissac a recueilli une partie de ses souvenirs dans Histoire du Cinématographe.

PROPS.

Abrév. anglaise fam. équivalent de accessoires ou de accessoiriste.

PROSPERI (Franco)

cinéaste italien (Rome 1929).

Assistant réalisateur, il dirige son premier film sous le pseudonyme de Frank Shannon : Tech-nique d'un meurtre (Tecnica di un omicidio, 1966), un thriller efficace. Il se spécialise dans le film policier avec des films comme Dick Smart 2007 (1967), Requiem pour une canaille (Qualcuno ha tradito, id., signé F. Shannon), Un uomo dalla pelle dura (1972), L'altra faccia del padrino (1973), Pronto ad uccidere (1976), Il commissario Verrazzano (1979). Il a dirigé aussi des comédies (Io non scappo... fuggo, 1970 ; Una matta, matta, matta corsa in Russia, 1974, en collaboration avec Eldar Riazanov), et des drames psychologiques (La settima donna, 1978). Il ne faut pas confondre ce Franco Prosperi avec son homonyme coréalisateur des fims de Gualtiero Jacopetti.