RACKIN (Martin)
scénariste et producteur américain (New York, N. Y., 1913 - Londres, G.B., 1976).
Reporter puis publiciste, il devient scénariste au début des années 40, signant notament Riff Raff (T. Tetzlaff, 1947), la Femme à abattre (Bretaigne Windust [et R. Walsh], 1951), les Aventures du capitaine Wyatt (R. Walsh, id.), la Polka des marins (Sailor Beware, Hal Walker, 1952), Colère noire (F. Tuttle, 1956), les Loups dans la vallée (The Big Land, G. Douglas, 1957), le Grand Sam (H. Hathaway, 1960). Il entame en 1956 une carrière de producteur : les Cavaliers (J. Ford, 1959, COSC et COPROD), Les commandos passent à l'attaque (W. Wellman, 1958), la Diligence vers l'Ouest (G. Douglas, 1966), Sierra torride (D. Siegel, 1970, COPROD), la Poursuite sauvage (The Revengers, Daniel Mann, 1972). À la tête de la production de la Paramount de 1960 à 1964, il a ensuite fondé sa propre maison de production (Martin Rackin Productions).
RADEMAKERS (Fons)
cinéaste néerlandais (Roosendaal 1920).
Homme de théâtre dans les années 40 (il travaille avec Jacques Feyder et Jean-Louis Barrault), il s'intéresse au cinéma en devenant l'assistant de Jean Renoir, Vittorio De Sica et Charles Crichton. Son premier film, ‘ le Village au bord du fleuve ’ (Dorp ann der rivier, 1958), est une chronique unanimiste à mi-chemin entre Bergman et Torre-Nilsson. Une comédie, Ève la joyeuse (Makers staakt uw wild Geraas, 1960) ; ‘ le Couteau ’ (Het mes, 1961), tiré d'un récit d'Hugo Claus ; Comme deux gouttes d'eau (Als twee Druppels Water, 1963), qui baigne dans un climat de trouble ambiguïté ; la Danse du héron (De Dans van de Reiger, 1966 ; FR-YOUG), avec Jean Desailly : voilà autant de films qui donnent au réalisateur une place de choix parmi les cinéastes de son pays. Il tourne ensuite : Mira (1971), ‘ À cause des chats ’ (Niet voor de poesen / Because of the Cats, 1973), Max Havelaar (une brillante étude sur la vie coloniale en Indonésie au XIXe siècle, 1976), ‘ l'Ami du juge ’ (Mijn Vriend, 1979), l'Assaut (De Aanslag, 1986, qui remporte l'Oscar du meilleur film étranger à Hollywood), ‘ le Jardin de roses ’ (Der Rosengarten, 1989).
RADDATZ (Carl)
acteur allemand (Mannheim 1912).
D'abord acteur de théâtre, il arrive sur les scènes berlinoises en 1937 et obtient immédiatement des rôles importants : dans Permission sur parole (Urlaub auf Ehrenwort de Karl Ritter, 1938), suivi d'une série de personnages de militaires dans la ligne (Stukas, de K. Ritter, ou Wuschenkonzert/l'Épreuve du temps de E. von Borsody par exemple). Ses prestations se diversifient et il forme notamment avec Kristina Söderbaum le couple romantique du Lac aux chimères (V. Harlan, 1943) et le duo chaleureux de Sous les ponts de Käutner. Après la guerre, et bien qu'il se consacre davantage au théâtre, sa popularité ne faiblit pas en Allemagne ; on le voit dans In jenen Tagen de Käutner ou, en 1958, dans la Fille Rose-Marie de R. Thiele, et dans de nombreux films commerciaux rarement connus hors de leur pays d'origine.
RADEV (Vǎlo)
cinéaste bulgare (Lesidren 1923).
Après avoir étudié au VGIK de Moscou, il tourne dans son pays quelques documentaires et, dès 1956, travaille comme opérateur (Tabac [Tutun], Nikola Korabov, 1962). Son premier film de metteur en scène, le Voleur de pêches (Kradecat na praskovi, 1964), n'est pas sans évoquer certaines « correspondances » avec la Grande Illusion de Renoir, et l'impose comme un cinéaste de talent qui ose aborder les problèmes de front. Il tourne ensuite le Roi et le Général (Car i general, 1966), la Plus Longue Nuit (Najdolgata nošt, 1967), les Anges noirs (Černite angeli, 1969), Âmes condamnées (Osadeni duši, 1975, en deux épisodes), Adaptation (Adaptacja, 1979). Il est aussi l'auteur d'un documentaire sur le Japon : les Racines du Soleil-Levant (Korenite na izgrjavašoto slince).
RADFORD (Michael)
cinéaste britannique (Delhi, Inde, 1946).
L'un des représentants les plus notables de la nouvelle vague du cinéma anglais du début des années 80, Michael Radford — comme beaucoup de ses confrères — a été formé à la National Film School puis à la BBC. Il y tourne des documentaires sur le sud de l'Italie (The Festival of Unita et The Madonna and the Volcano), le nord de l'Écosse (The Last Stronghold of the Pure Gospel) avant d'aborder la fiction (The White Bird Passes) d'après un roman de Jessie Kesson. Ses débuts au cinéma attirent tout de suite l'attention sur lui. Cœurs captifs (Another Time, Another Place, 1982) est en effet une étude remarquable de la rencontre de deux cultures, des paysans écossais et des prisonniers italiens pendant la Seconde Guerre mondiale. 1984 (id., 1984), son deuxième film, est une adaptation fidèle et rigoureuse du roman d'Orwell qui donne à John Hurt et à Richard Burton (peu avant sa mort) deux de leurs meilleurs rôles. Sur la route de Nairobi (White Mischief, 1987) est une étude corrosive et cynique « sur une époque qui voit le basculement des valeurs ‘ sociales ’, le bouleversement des équilibres économiques et la désagrégation de l'Empire britannique ». En 1994, il tourne le Facteur (Il postino) avec Massimo Troisi dans le rôle principal.
RADOK (Alfred)
cinéaste tchèque (Moldautein [Autriche-Hongrie], auj. Týn nad Vltavou [Tchécoslovaquie], 1914 - Vienne, Autriche, 1976).
Talentueux metteur en scène de théâtre, il est l'inventeur de la « Lanterne magique », procédé utilisé pour la première fois à l'Exposition internationale de Bruxelles en 1958, qui mêle astucieusement théâtre et cinéma. Il monte à Prague de nombreux spectacles basés sur cette technique ; son influence fut certaine sur la nouvelle vague tchécoslovaque (Miloš Forman a été quelque temps son assistant). Il a réalisé trois films de long métrage, pour lesquels il a également collaboré au scénario : Ghetto Teresin / la Longue Route (Daleká cesta, 1949), le Chapeau magique (Divotvorný klobouk, 1952) et Grand-Mère automobile (Dědeček automobil, 1956). En 1968, il se réfugie en Suisse.
RADVÁNYI (Géza [Geza von Radványi])
cinéaste hongrois (Kassa [auj. Košice, Tchécoslovaquie] 1907 - Budapest 1986).
Journaliste, correspondant de journaux hongrois à Paris, Genève, Madrid et Londres, il écrit ensuite des scénarios et devient assistant réalisateur en France et en Allemagne. Il signe ses premières mises en scène cinématographiques dans son pays natal, où il est revenu en 1939. Auteur notamment de ‘ L'Europe ne répond plus ’ (Európa nem válaszol, 1941), d'‘ Une femme se souvient ’ (Egy asszony visszanéz, id.) et du ‘ Manteau qui parle ’ (A beszélő köntös, id., premier film hongrois tourné — partiellement — en couleurs), il part pour Rome en 1942, puis revient à Budapest, où il est l'un des premiers à servir la nouvelle organisation du cinéma d'après-guerre. Il remporte en 1947 un grand succès international avec Quelque part en Europe (Valahol Európában), dont le scénario est de Béla Balázs et qui conte avec un certain romantisme l'histoire d'une collectivité d'enfants à travers les vicissitudes de la guerre. Après avoir formé les premières promotions de la nouvelle cinématographie nationale, il reprend son bâton de voyageur cosmopolite. On le surprend en Italie (Femme sans nom [Donne senza nome, 1949], qui évoque les camps de concentration), en France (l'Étrange Désir de M. Bard, 1953, avec Michel Simon dans un rôle sur mesure : celui d'un malheureux homme marqué par sa laideur), en Allemagne enfin, où il s'égare dans des « films-limonades », des remakes, des comédies sans importance (Ingrid, die Geschichte eines Fotomodell, 1955 ; Mädchen ohne Grenzen, id. ; Vacances au Tyrol [Das Schloss in Tirol], 1957 ; le Médecin de Stalingrad [Das Arzt von Stalingrad], id. ; Jeunes Filles en uniforme [Mädchen in Uniform], 1958 ; Douze Heures d'horloge, FR-ALL, id. ; Mademoiselle Ange [Ein Engel auf Erden], 1959 ; la Grande Roue [Die Riesenrad], 1961 ; Diesmal muss es Kaviar sein, id. ; C'est pas toujours du caviar [Es muss nicht immer Kaviar sein] id. ; la Case de l'oncle Tom [Onkel Toms Hütte], 1965 ; Le congrès s'amuse [Der Kongress amüsiert sich], 1966). Alors qu'on croit sa carrière achevée, il reprend le chemin des studios... hongrois et dirige le Cirque Maxime (Circus Maximus, 1980).