FLETCHER (Louise)
actrice américaine (Birmingham, Ala., 1934).
Elle était déjà un vétéran de la télévision et de la scène quand Robert Altman, en 1974, la fait débuter à l'écran dans Nous sommes tous des voleurs. Elle crée une impression inoubliable en infirmière-bourreau de Jack Nicholson (mais aussi sa tête de turc) dans Vol au-dessus d'un nid de coucou (Miloš Forman, 1975), qui lui vaut un Oscar. On peut cependant préférer sa prestation nuancée et modeste dans le rôle de la psychiatre dans Exorciste II : l'Hérétique (J. Boorman, 1977).
FLICKER (Theodore J [onas])
cinéaste américain (Freehold, N. J., 1930).
Après avoir traîné (sans succès) sur les scènes de Broadway, puis dans les studios de télévision, Flicker débuta comme réalisateur en 1964, avec un film satirique et confidentiel au ton personnel : le Trouble-Fête (The Trouble-Maker). Depuis, il n'a réalisé que peu de films, dont le meilleur est la Folle Mission du docteur Schaeffer (The President's Analyst, 1967), bonne satire politique où James Coburn était excellent et qui bénéficiait aussi d'un scénario astucieux écrit par Flicker lui-même.
FLIPPEN (Jay C.)
acteur américain (Little Rock, Ark., 1899 - Hollywood, Ca., 1971).
Il abandonne Broadway pour Hollywood après 1945 et y interprète une série de seconds rôles, en particulier dans d'excellents westerns : les Amants de la nuit (N. Ray, 1949) ; Winchester 73 (A. Mann, 1950) ; Le peuple accuse O'Hara (J. Sturges, 1951) ; les Affameurs (A. Mann, 1952) ; l'Équipée sauvage (L. Benedek, 1954) ; Je suis un aventurier (Mann, 1955) ; Ultime Razzia (S. Kubrick, 1956) ; le Jugement des flèches (S. Fuller, 1957) ; le Fleuve sauvage (E. Kazan, 1960) ; Cat Ballou (E. Silverstein, 1965).
FLON (Suzanne)
actrice française (Kremlin-Bicêtre 1923).
Elle aborde le monde du spectacle en étant secrétaire d'Édith Piaf et débute au théâtre sous le pseudonyme d'Anne Lancel. Raymond Rouleau la remarque ; en 1947, elle se fait connaître dans Le mal court d'Audiberti, puis ne quitte plus le métier de la scène, qui l'accapare et lui laisse peu de temps pour le cinéma. Elle y débute toutefois dans Capitaine Blomet (Andrée Feix, 1947). Huston l'engage pour Moulin-Rouge (1953) et Orson Welles pour Monsieur Arkadin (1955). Elle s'impose en 1961 par la force qu'elle confère au personnage de la mère dans Tu ne tueras point de Claude Autant-Lara, puis en 1971 avec Térésa de Gérard Vergez. Elle tourne régulièrement, généralement des rôles de second plan (parfois pour de grands cinéastes : le Procès, O. Welles, 1962 ; Monsieur Klein, J. Losey, 1976) mais semble plutôt conserver son ambition pour le théâtre. Au cours des années 80 on la revoit avec plaisir interpréter des rôles modestes mais remarqués dans l'Été meurtrier (Jean Becker, 1983), En toute innocence (A. Jessua, 1988), la Vouivre (Georges Wilson, 1989) ou Gaspard et Robinson (Tony Gatlif, 1990).
FLOOD (mot anglais, prononc. « floude »).
Lampe à incandescence survoltée, avec ou sans miroir incorporé. ( ÉCLAIRAGE, SOURCES DE LUMIÈRE.)
FLORELLE (Odette Rousseau, dite Odette)
actrice française (Les Sables-d'Olonne 1901 - La Roche-sur-Yon 1974).
Reine du music-hall, à la fois exubérante et attendrissante, faite pour les sourires et la joie de vivre, elle apparaît très vite dans les petits films muets de Diamant-Berger, où elle donne souvent la réplique à Chevalier (Jim Bougne boxeur, 1923 ; l'Affaire de la rue de Lourcine, 1923). Sa belle époque se situe dans les premières années du parlant grâce aux coproductions franco-allemandes. Elle doit beaucoup à Pabst, qui en fait la Polly de la version française de l'Opéra de quat'sous (1931) avant de lui faire danser un inoubliable cancan dans l'Atlantide (1932). Mais un Siodmak (Autour d'une enquête et Tumultes, 1932), un Wiene (le Procureur Hallers, 1930) et, un peu plus tard, un Lang (Liliom, 1934) ou un Schünzel (Les dieux s'amusent, 1935) savent jouer à merveille de son minois chiffonné et d'une perversité naïve, en quelque sorte, et doucement inconsciente. Avant que Renoir fasse d'elle la blanchisseuse blessée et courageuse du Crime de M. Lange (1936), elle avait joué avec une grande intensité dramatique la Fantine des Misérables (R. Bernard, 1934). L'année suivante, dans un registre bien plus léger, le même cinéaste lui fait interpréter la petite femme de Amants et Voleurs. Elle y montre les qualités qui ont fait d'elle la Dame de chez Maxim's (A. Korda, 1933) : jambes gainées de bas noirs, froufrous mousseux, bonne humeur inaltérable et pépiements d'oiseau. Une série de films médiocres où on la distribue mal finit par l'éloigner des studios. On ne la revoit plus guère que dans des rôles secondaires auxquels le souvenir de ce qu'elle fut confère un certain pathétique : les Caves du Majestic (R. Pottier, 1944) ; Trois Femmes (A. Michel, 1952) ; Gervaise (R. Clément, 1956) ; le Sang à la tête (G. Grangier, 1956).
FLOREY (Robert)
cinéaste et historien français (Paris 1900 - Santa Monica, Ca., 1979).
Passionné de bonne heure par le cinéma, ce jeune journaliste émigre aux États-Unis en 1921, sur les conseils de Louis Delluc, après quelques travaux obscurs chez Gaumont et Pathé. Il devient chef de publicité de Douglas Fairbanks, secrétaire de Rudolph Valentino, conseiller technique pour plusieurs films d'ambiance française, assistant de Vidor et Sternberg, talent-scout des Marx Brothers, qu'il dirige dans leur premier film, Noix de coco (The Cocoanuts, 1929). Bref retour en France, à l'aube du parlant, le temps de tourner La route est belle et L'amour chante (1930), deux films « cent pour cent chantants » (et médiocres), et, pour Sacha Guitry, le Blanc et le Noir. Mais c'est aux États-Unis, son pays d'adoption, qu'il est le plus à l'aise. De 1930 à 1950, il y réalise une vingtaine de films, dont les meilleurs semblent ressortir au genre fantastique (Florey a été très influencé par l'expressionnisme allemand et l'avant-garde européenne de la fin du muet) : Double Assassinat dans la rue Morgue (Murders in the Rue Morgue, d'après Edgar Poe, 1932, avec Bela Lugosi), The Face Behind the Mask (1941) et la Bête aux cinq doigts (The Beast With Five Fingers, 1947, avec Peter Lorre). Il avait travaillé à la préparation du premier Frankenstein (1931) et réalisé, pour son plaisir, quelques films expérimentaux, restés inédits, notamment une Chute de la maison Usher (1928). Ses derniers films sont des besognes strictement commerciales : Tarzan et les sirènes (Tarzan and the Mermaids, le dernier Weissmuller, 1948), The Vicious Years (1950). Il se tournera ensuite vers la télévision, participant à plus de 200 épisodes de séries telles que les Incorruptibles, Alfred Hitchcock présente, Capitaine Troy, etc. Retenons enfin qu'il fut un peu plus que l'assistant dévoué de Chaplin pour Monsieur Verdoux : certaines séquences auraient été, dit-on, entièrement réglées par lui.