CORNELL (Jonas)
cinéaste suédois (Stockholm 1938).
Après des études à l'université de Stockholm (1959-1964) puis à l'École de cinéma, pendant lesquelles il publie deux romans, Cornell s'essaie à la critique de cinéma et de théâtre. Il ne cessera ensuite de travailler pour la scène (Théâtre public de Stockholm) et l'écran. Son premier film de long métrage, les Sophistoqués (Puss och Kram, 1967) est une comédie triangulaire qui évite les pièges du vaudeville et retrouve une élégance à la Howard Hawks. Comme la nuit et le jour (Som natt och dag, 1969), œuvre plus tendue et plus sombre, explore à nouveau les rapports entre un groupe restreint de personnages. La Chasse au cochon (Grisjakten, 1970), fable trop insistante, dépeint les pressions qu'exerce la société sur l'individu. Depuis, Cornell s'est surtout consacré au théâtre et à la télévision.
CORNFIELD (Hubert)
cinéaste américain (Istanbul, Turquie, 1929).
Fils d'un producteur exécutif travaillant outre-mer, il est d'abord dessinateur, puis entre dans l'industrie cinématographique. À partir de 1955, il dirige quelques films intéressants : le Secret des eaux mortes (Lure of the Swamp, 1957), Hold-up (Plunder Road, id.) et Allô, l'assassin vous parle (The Third Voice, 1959), essai de Kammerspiel à la fois subtil et maladroit. Après avoir coréalisé avec Paul Wendkos Angel Baby (1961), il se brouille avec Stanley Kramer, qui « massacre » et remonte Pressure Point (1962), étude clinique d'un nazi américain. La Nuit du lendemain (The Night of the Following Day, 1969) est un échec ; Cornfield, qui semble avoir abandonné Hollywood, a réalisé en France une comédie policière, les Grands Moyens (1976).
CORRADINI (Arnaldo et Bruno)
artistes et cinéastes italiens, dits Arnaldo Ginna (Ravenne 1890 - Anzio 1982) et Bruno Corra (Ravenne 1892 - id. 1976).
De ces deux fils de Tullio Gianni Corradini, député-maire de Ravenne, le premier devient peintre et cinéaste, le second écrivain, auteur notamment du roman présurréaliste Sam Dunn è morto (1915), mais ils ont en commun, outre un intérêt pour la philosophie, la théosophie et l'occultisme qui les apparente à Kandinsky, le souci de l' art de l'avenir », qui les amène à fréquenter les futuristes et à écrire l'essai Arte dell'avvenire en 1910. Cette année-là, les deux frères, à l'instigation de Ginna, qui a déjà peint en 1908 deux toiles abstraites (Neurasthénie et Promenade romantique) et qui a médité sur la peinture musicale des Byzantins, entreprennent des recherches de musique chromatique qui vont les conduire à la réalisation des premiers films abstraits de l'histoire (avec celui de l'Allemand Hans Stoltenberg en 1911).
La confection d'un piano chromatique muni de 28 ampoules peintes ne les a, en effet, pas satisfaits et ils acquièrent un cinématographe. Ils peignent alors directement sur de la pellicule vierge sans nitrate d'argent. Il en résulte quatre rouleaux (dont un de plus de 200 m) ; le 3e et le 4e sont une adaptation colorée du Chant du printemps de Mendelssohn, mêlé à un thème de valse de Chopin, et aux Fleurs de Mallarmé. Puis quelques thèmes chromatiques pour un film inachevé et deux films de 200 m, l'Arc-en-ciel et la Danse. Certaines de ces œuvres inspireront les propositions du manifeste La cinematografia futurista, qu'ils cosignent en septembre 1916 avec Marinetti, Settimelli, Balla et Chiti et qui accompagne la réalisation par Ginna, sur des idées et avec la présence de nombreux futuristes, des sketches de Vita futurista (1915), premier et unique grand film du groupe.
Aucun de ces films ne subsiste et, avec les tableaux ou les dessins de Ginna, les textes seuls témoignent encore de l'apport créateur des deux frères au futurisme, à l'esthétique et à la littérature : Ginna écrit ainsi Pittura dell'avvenire (1915), L'uomo futuro (1933), des critiques de cinéma publiées à partir de 1926 dans la presse futuriste et, avec Marinetti, le manifeste La cinematografia (1938) ; Corra, auteur de nombreux romans, « synthèses » théâtrales et scénarios, est le co-auteur de plusieurs manifestes, dont le Manifeste futuriste synthétique (1915).
CORT (Bud)
acteur américain (New Rochelle, N. Y., 1949).
Son physique poupin, malgré sa grande taille, l'a prédisposé à l'emploi d'enfants peu préparés au monde extérieur. Ce contact avec le monde cruel des adultes est le ressort de ses meilleurs films, Brewster McCloud (Altman, 1970) et Harold et Maude (H. Ashby, 1971), où il déploya son charme avec beaucoup d'ingéniosité. Après une éclipse, il est revenu, inchangé, dans Pitié pour le prof ! (Why Shoot the Teacher, S. Narizzano, 1977).
CORTESE (Leonardo)
acteur italien (Rome 1916 - id. 1984).
De la fin des années 30 au début des années 40, il est le prototype du jeune premier sympathique et désinvolte. Également acteur de théâtre, il fait ses débuts au cinéma en 1939 sous la direction de Mario Bonnard (Jeanne Doré). Il tourne ensuite dans des films d'Alessandrini, Palermi (Cavalleria rusticana, 1939), Camerini (Une aventure romantique [Una romantica avventura], 1940), Gallone, Poggioli (Sissignora, 1942), De Sica (Un garibaldino al convento, id.), Mattoli, Franciolini, Lattuada (La Freccia nel fianco, 1944). Après la guerre, sa carrière cinématographique s'est enlisée dans des œuvres médiocres alors qu'il a interprété au théâtre de grands rôles du répertoire. Cortese a également réalisé quelques films comme metteur en scène sans révéler toutefois un talent notable.
CORTESE (Valentina)
actrice italienne (Milan 1924).
Elle débute en 1941 dans Il bravo di Venezia (Carlo Campogalliani) et joue souvent des personnages naïfs ou romantiques (Quattro ragazze sognano, G. Giannini, 1943). Après quelques films plus consistants, dont La nuit porte conseil (M. Pagliero, 1948), elle s'affirme à Hollywood grâce à son rôle tourmenté dans les Bas-Fonds de Frisco (J. Dassin, 1949). Suivent d'autres films américains, dont la Maison sur la colline (R. Wise, 1951) et la Comtesse aux pieds nus (J. L. Mankiewicz, 1954). Sa carrière européenne comprend des interprétations remarquables, dont Femmes entre elles (M. Antonioni, 1955), Calabuig (L. G. Berlanga, 1956), la Rancune (B. Wicki, 1964), Juliette des esprits (F. Fellini, 1965), l'Assassinat de Trotski (J. Losey, 1972). Dans la Nuit américaine (F. Truffaut, 1973), elle parodie son personnage de diva extravagante. Elle tourne ensuite Jésus de Nazareth (F. Zeffirelli, 1978), Via Montenapoleone (Carlo Vanzina, 1986), les Aventures du baron de Münchhausen (T. Gilliam, 1988) et Buster‘s Bedroom (Rebecca Horn, 1990). Elle a été l'épouse de Richard Basehart, de Giorgio Strehler et de l'industriel Carlo de Angeli.