SENSANI (Gino)
costumier et décorateur italien (San Casciano dei Bagni, prov. de Sienne, 1888 - Rome 1947).
Après des études à Florence et des débuts comme peintre, Gino Sensani commence sa carrière dans le spectacle comme décorateur de théâtre et créateur de costumes. Très recherché pour l'opéra, le ballet et le théâtre, Sensani est appelé aussi au cinéma à partir de 1932. Il se fait rapidement remarquer avec les costumes de Seconda B (1934) et Cavalleria (1936) de Goffredo Alessandrini, Il cappello a tre punte (1934) et Il signor Max (1937) de Mario Camerini, l'Homme de nulle part de Pierre Chenal. Attentif, précis et inventif dans son travail, conscient de l'importance des costumes dans la définition des personnages, Sensani établit une collaboration avec les cinéastes qui peut aller jusqu'à participer à l'écriture des scénarios, comme ce fut notamment le cas avec Ferdinando Maria Poggioli, dont il est le costumier pour Addio giovinezza (1941), Gelosia (1943), Le sorelle Materassi (1944). Sensani, parmi des dizaines de films, est également associé à Alessandro Blasetti (Un'avventura di Salvator Rosa, La corona di ferro, La cena delle beffe), Luigi Charini (Via delle cinque lune, La bella addormentata, La locandiera), Mario Soldati (Piccolo mondo antico, Eugénie Grandet). Protagoniste du mouvement calligraphique – il signe aussi les costumes de Fedora (1942) de Camillo Mastrocinque et de Giacomo l'idealista (1943) d'Alberto Lattuada –, Sensani est un peu moins présent dans l'après-guerre avec l'apparition du néoréalisme. Il collabore peu de temps avant de mourir avec Georges Annenkov aux costumes de la Chartreuse de Parme (1948) de Christian-Jaque. Enseignant au Centre expérimental de cinématographie, il a formé de nombreux costumiers du cinéma italien, notamment Maria De Matteis.
SENSIBILISATEURS.
Substances chimiques qui accroissent la sensibilité à la lumière des halogénures d'argent. ( COUCHE SENSIBLE.)
SENSIBILITÉ.
Souvent employé comme syn. de rapidité. Dans un sens plus restreint, sensibilité décrit la façon dont les couches sensibles réagissent selon les radiations lumineuses. ( RAPIDITÉ.)
SENSITOGRAMME.
Échantillon de laboratoire obtenu par développement d'un film sur lequel on a enregistré des plages dont la lumination croît selon une loi donnée ( PHOTOMÉTRIE).
SENSITOMÉTRIE.
Mesure, par analyse de sensitogrammes, de la façon dont le film réagit à la lumière compte tenu des conditions de développement. ( LABORATOIRE.)
SENSURROUND.
Procédé d'effets sonores, popularisé lors de la sortie de Tremblement de terre de Mark Robson en 1974. Il consiste à émettre un « bruit blanc » (c'est-à-dire de fréquence aléatoire) si grave qu'il est à peu près inaudible mais si puissant (de l'ordre du kilowatt) que les vibrations sonores sont ressenties par le corps tout entier. (Plus familièrement, elles « prennent aux tripes ».)
Ces sons ne résultent pas, comme d'habitude, de l'amplification d'un signal porté par la piste. Ils sont fournis par un générateur indépendant, le « message » porté par le film se limitant à mettre en marche le dispositif et à régler le volume, un peu comme on tourne à la main le bouton marche/arrêt/volume d'un poste de radio.
Onéreux, nécessitant la dépose des rangées avancées de fauteuils pour permettre l'implantation des haut-parleurs spéciaux, utilisable uniquement pour des effets très spéciaux, ce procédé est demeuré d'emploi marginal.
SENTO (Takenori)
producteur japonais (Yokohama 1961).
Producteur le plus en vue des années 1990-2000 au Japon et sur la scène internationale, T. Sento a débuté en 1992, en lançant la série « J-Movie Wars » pour la chaîne JSB (Japan Satellite Broadcasting), et en produisant une trentaine de films en quatre ans, presque tous réalisés par de jeunes cinéastes (De quel côté la lune ? / Tsuki wa dochi ni dete iru ?, de Yoichi Sai, 1993 ; Elephant Song/ id., de Go Riju, 1995 ; 2 / Duo, de Nobuhiro Suwa, 1997, entre autres films remarqués à l'étranger). Tout en produisant des films populaires, comme The Ring (Ringu), ou Gojoe, Sento s'est bâti une notoriété en Occident en présentant dans plusieurs festivals des films ambitieux d'auteur, sous la bannière de sa propre société, Suncent Cinema Works, créée en novembre 1998. Suzaku, de Naomi Kawase* (alors sa femme), a remporté la Caméra d'or à Cannes 1997, et ses productions ont souvent « fait l'événement » dans le même festival : M/Other, de N. Suwa* (1999), et Eureka, de Shinji Aoyama* (2000), dont il avait déjà produit Helpless en 1996. Si Hotaru, de N. Kawase (2000), a été un relatif échec, Sento continue de produire de jeunes cinéastes, comme Tomoyuki Furumaya (Bad Company/ Mabudachi, 2001), ou Go Riju (Chloe, 2001).
SÉQUENCE.
Suite de plans formant un sous - ensemble lorsque l'on analyse la construction d'un film. ( SYNTAXE.)
SERAFIN (Vincenzo, dit Enzo)
chef opérateur italien (Venise 1912).
Opérateur au métier solide capable de s'adapter à toutes les situations, en noir et blanc comme en couleurs, Serafin, au cours d'une carrière commencée en 1942 et marquée par un séjour en Espagne de 1943 à 1949, a donné le meilleur de lui-même en collaborant aux premiers films d'Antonioni (Chronique d'un amour, 1950 ; les Vaincus, 1952 ; la Dame sans camélias, 1953). Il a également signé la photographie de films marquants de Zampa (les Coupables, 1952 ; la Belle Romaine, 1954) et de Rossellini (Voyage en Italie, id.). De son travail en couleurs, on peut retenir Par-dessus les moulins (M. Camerini, 1955) ; Femmes d'un été (G. Franciolini, 1958) et surtout la Steppe (A. Lattuada, 1962).
SERANDREI (Mario)
monteur et cinéaste italien (Naples 1907 - Rome 1966).
Il travaille d'abord comme rédacteur en chef à la revue Cinematografo, dirigée par Alessandro Blasetti. En 1930, il devient assistant réalisateur pour Corte d'assise (G. Brignone), puis, en 1932, dirige un documentaire de court métrage, Campane d'Italia. Dans les années 30, il est le chef du secteur de synchronisation de la Cines. En 1939, il signe son premier montage : Pazza di gioia (A. G. Bragaglia), suivi par d'autres, dont Arditi civili (D. Gambino, 1939) ; Il pirata sono io ! (M. Mattoli, 1940) ; La cena delle beffe (A. Blasetti, 1941) ; Se non son matti non li vogliamo (Esodo Pratelli, id.). En 1942, il monte le premier film de Luchino Visconti, Ossessione, et il travaille ensuite à tous les films du cinéaste jusqu'à Sandra (1965), en donnant un apport essentiel à son style et à ses rythmes narratifs. Tout de suite après la guerre, il dirige, en collaboration avec De Santis, Pagliero et Visconti, Giorni di gloria (1945), un témoignage documentaire sur la lutte partisane et la libération de l'Italie. Comme monteur, il a à son actif de très nombreuses œuvres, dont : Amanti senza amore (G. Franciolini, 1947) ; le Passeur (Il passatore, Duilio Coletti, id.) ; Exodus (Il grido della terra, Coletti, 1949) ; Patto col diavolo (L. Chiarini, 1950 [RÉ, 1948]) ; Sa Majesté M. Dupont (Prima comunione, Blasetti, id.) ; Magie verte (Magia verde, Gian Gaspare Napolitano, 1953) ; le Sixième Continent (Sesto continente, F. Quilici, 1954) ; Continent perdu (L. Bonzi, M. Craveri, E. Gras, G. Moser, 1955) ; Il bidone (F. Fellini, id.) ; le Paradis des hommes (L'ultimo paradiso, Quilici, 1957) ; La nonna Sabella (D. Risi, id.) ; les Sept Collines de Rome (Arrivederci Roma, R. Rowland, id.) ; Amore e chiacchiere (Blasetti, id.) ; Belle ma povere (Risi, id.) ; les Travaux d'Hercule (P. Francisci, 1958) ; La muraglia cinese (C. Lizzani, id.) ; Camping (F. Zeffirelli, id.) ; Io, mammeta e tu (C. L. Bragaglia, id.) ; Gli italiani sono matti (Coletti, id.) ; le Défi (F. Rosi, id.) ; Été violent (V. Zurlini, 1959) ; I magliari (Rosi, id.) ; Nous sommes tous coupables (L. Zampa, id.) ; le Masque du démon (M. Bava, 1960 — il collabore aussi au scénario) ; Austerlitz (A. Gance, id.) ; la Ruée des Vikings (Bava, 1961) ; Salvatore Giuliano (Rosi, id.) ; Smog (Rossi, 1962) ; Main basse sur la ville (Rosi, 1963) ; la Fille qui en savait trop (Bava, id.) ; les Trois Visages de la peur (Bava, id.) ; le Mari de la femme à barbe (M. Ferreri, 1964) ; Ah ! les belles familles (U. Gregoretti, 1965) ; le Moment de la vérité (Rosi, id.). En 1964, il monte et coordonne la réalisation de Giorni di furore (Isacco Nahoum, Giovanni et Alfieri Canavero, Gianni Dolino), un documentaire qui célèbre le vingtième anniversaire de la Résistance.