Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
V

V.I.

Abrév. de version internationale.

VIANY (Almiro Viviani Fialho, dit Alex)

cinéaste et critique brésilien (Rio de Janeiro 1918 - id. 1992).

Agulha no Palheiro (1953), Rua sem Sol (1954) et Sol sobre a Lama (1963), ses trois premiers longs métrages, constituent une illustration de l'approche réaliste qu'il défend. Son orthodoxie communiste est tempérée par une vraie passion du cinéma, qui tend un pont vers les jeunes du Cinema Novo. Pour le compte de la République démocratique allemande, il tourne l'épisode brésilien de Die Windrose (1956). Il est l'auteur d'une Introdução ao Cinema Brasileiro (1959), ouvrage historique pionnier, et de Humberto Mauro : sua Vida, sua Arte, sua Trajetória no Cinema (1978). Son film A Noiva da Cidade (1978) s'inspire d'un scénario de Mauro.

VIARD (Karin)

actrice française (Rouen 1966).

On la voit tout d'abord dans des petits rôles de comédie – par exemple dans Delicatessen de Jeunet et Caro –, mais ce n'est pas dans des films d'humour qu'elle se voit confier ses premiers grands rôles : la Nage indienne (Xavier Durringer, 1993), Adultère/mode d'emploi (Christine Pascal, 1994). Toujours sur un mode sérieux, on l'admire dans Fourbi, de A. Tanner. Néanmoins, elle se crée un personnage, la jeune femme godiche et plus ou moins complexée, que le public découvre tout d'abord dans les Randonneurs (P. Harel, 1997), qu'elle perfectionne en un personnage plus élaboré qui triomphe dans la Nouvelle Ève (Catherine Corsini,1999). Déjà, dans Je ne vois pas ce qu'on me trouve, Christian Vincent l'avait orientée vers une prestation tout en finesse, et elle démontre la diversité de son talent dans Haut les cœurs ! de Solveig Anspach (1999) et la Parenthèse enchantée de Michel Spinosa (2000).

VIBERT (Marcel)

acteur français (Paris 1883 - 1959).

Il tient dès 1912 les grands premiers rôles du cinéma muet : Serge Panine et le Maître de forges, deux films produits par le Film d'art, puis tourne ensuite, notamment, Visages voilés, âmes closes (H. Roussell, 1921), les Opprimés (id., 1924) et le Bossu (Jean Kemm, 1925). Le parlant l'oublie peu à peu en raison de son jeu qui a conservé les conventions d'autrefois (le Mystère de la chambre jaune etle Parfum de la dame en noir, M. L'Herbier, 1931 ; le Mort en fuite, qu'il interprète à deux reprises sous la direction d'André Berthomieu en 1936 et 1954).

VICARIO (Renato, dit Marco)

acteur, cinéaste et producteur italien (Rome 1925).

Après avoir obtenu le diplôme du Centro sperimentale de Rome, il est acteur dans Cavalcata di eroi (M. Costa, 1949), et joue ensuite dans Amo un assassino (B. Bandini, 1951), Onze heures sonnaient (G. De Santis, 1952), Ragazze da Marito (E. De Filippo, id.), Divisione Folgore (D. Coletti, 1955), Canzoni di tutta Italia (D. Paolella, 1956), Non scherzare con le donne (G. Bennati, 1957) ; dans ces deux derniers films, il est le partenaire de Rossana Podestà, qu'il épouse en 1953, et qui deviendra la star de ses œuvres suivantes. En 1960, il produit un péplum, l'Esclave de Rome (S. Grieco), et un film d'horreur, la Vierge de Nuremberg (A. Margheriti, 1964). La même année, il réalise un documentaire à sensation : Il pelo nel mondo (en collaboration avec A. Margheriti). Suivent, d'après un drame inspiré par un récit de Moravia (Le ore nude, id.), Sept Hommes en or (Sette uomini d'oro, 1965), un amusant film d'action. Il se spécialise ensuite dans les comédies érotiques : Un prêtre à marier (Il prete sposato, 1970), Homo eroticus (id., 1971), Ce cochon de Paolo (Paolo il caldo, 1973), l'Érotomane (1974), la Maîtresse légitime (Mogliamante, 1977), Il cappotto di astrakan (1979).

VICAS (Victor)

cinéaste français d'origine russe (Moscou 1918 - Paris 1985).

Élevé à Paris, il débute comme assistant opérateur à la fin des années 30. À la déclaration de guerre, il sert dans l'armée française. Fait prisonnier, il s'évade et se réfugie aux États-Unis. Après la fin des hostilités, il signe un certain nombre de courts métrages documentaires, avant de s'intéresser aux longs métrages, au nombre desquels on compte une réussite, les Naufragés de l'autocar (The Wayward Bus, US, 1957). Menant une carrière internationale, il tourne essentiellement en Allemagne : Weg ohne Umkehr (1953), Double Destin (Das zweite Leben, 1954), Herr über Leben und Tod (1955), Jons und Erdma (1959), Zwei unter Millionen (1961). Il a travaillé également en France (Je reviendrai à Kandara, 1957), en Grande-Bretagne Cinq Secondes à vivre (Count Five and Die, 1958) et en Suisse (SOS Gletscherpilot, id.). À la TV, il dirigea notamment une série populaire de 36 épisodes : la Brigade du Tigre.

VICH (Václav)

chef opérateur tchécoslovaque (Karlovy-Vary 1898 - 1975).

Au cours de la période « muette », il est l'un des meilleurs directeurs de la photographie des studios pragois. Au début des années 30, il collabore avec Vladislav Vančura (‘ Avant le bachot ’, 1932) et le duo d'acteurs comiques Jan Werich - Jiří Voskovec (‘ la Poudre et l'Essence ’, Jindřich Honzl, id. ; ‘ la Bourse ou la Vie ’, id., id.), s'associant parfois avec son collègue Jan Stallich (c'est ainsi qu'ils participent tous deux au remake du Golem, tourné par Julien Duvivier, à Prague, dans une version française, avec Harry Baur, Roger Karl et Ferdinand Hart). À partir de 1938, il s'installe en Italie, où il apparaît au générique de Cavalleria (G. Alessandrini, 1936), Ettore Fieramosca (A. Blasetti, 1938), Une aventure de Salvator Rosa (id., 1940), la Couronne de fer (id., 1941), Quatre Pas dans les nuages (id., 1942), Daniele Cortis (M. Soldati, 1947). L'après-guerre l'incite à poursuivre sa carrière en Grande-Bretagne, en Autriche, en Allemagne (il signe les prises de vues d'Un homme perdu de Peter Lorre, en 1951) et toujours en Italie (le Géant de Thessalie, R. Freda, 1961).

VIDAL (Gore)

écrivain et scénariste américain (West Point, N. Y., 1925).

L'un des faux enfants terribles de la littérature américaine contemporaine, auteur de nombreux romans et pièces à succès, il collabore, pour le cinéma, aux adaptations de ses propres œuvres, comme Que le meilleur l'emporte (The Best Man, F. Schaffner, 1964) ; ou bien il contemple de loin, avec ironie, les charcutages auxquels elles sont soumises (Myra Breckinridge, M. Sarne, 1969), ou bien, encore, il prête son nom à de singulières concoctions (Caligula, 1977, T. Brass et B. Guccione, 1979). Mais son dandysme hautain sert admirablement l'adaptation qu'il fait de Soudain l'été dernier (J. L. Mankiewicz, 1959), la pièce de Tennessee Williams.