CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE. (suite)
En février 1968 éclate l'affaire Langlois. L'État a tenté, à plusieurs reprises, de couper en deux la direction de la Cinémathèque, laissant à Henri Langlois la direction artistique et mettant en place une direction administrative afin de régler les problèmes financiers et techniques, et de mettre de l'ordre dans la gestion. Langlois, refusant cette décision, est écarté de la Cinémathèque. Alors que le mouvement étudiant est en train de naître, une énorme campagne de protestation se met en place, exigeant un peu hâtivement le retour sans conditions de Langlois. Ce mouvement est appuyé par tout ce que le cinéma mondial compte de cinéastes prestigieux : Charles Chaplin, Orson Welles, Fritz Lang, etc. Le gouvernement recule et Langlois est réintégré, mais la subvention est réduite.
De 1968 à la mort de Langlois en 1977, la Cinémathèque française survivra, entourée d'un culte fervent, mais criblée de dettes. En 1974, Henri Langlois reçoit, à Hollywood, un Oscar, preuve nouvelle de son prestige. Après 1977, l'État renforce sa subvention, des assemblées générales de déposants se tiennent. Un nouvel incendie, dans un dépôt de la Cinémathèque, cause des pertes sans doute irréparables en août 1980.
Présidée par Costa-Gavras de 1982 à 1987, par Jean Rouch de 1987 à 1991, par Jean Saint-Geours de 1991 à 2000, par Jean-Charles Tacchella depuis 2000, la Cinémathèque française a renforcé et diversifié ses activités par des expositions temporaires, des conférences sur l'histoire de l'art cinématographique. Un effort particulier est entrepris en matière d'inventaire et de restauration des films et des appareils faisant partie de ses collections. Les collections « papier » (ouvrages, mémoires, scénarios, maquettes, photos, affiches...) sont traitées désormais par la Bibliothèque de l'image - filmothèque, créée en 1992 et rassemblant l'ensemble des collections « papier » du CNC, de la Cinémathèque française et de la FEMIS.