Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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SANTOS (Nelson Pereira dos) (suite)

Films  :

Juventude (CM, 1950) ; Atividades Políticas em São Paulo (CM, id.) ; Rio 40 Graus (1955) ; Rio Zona Norte (1957) ; Soldados do Fogo (CM, 1958) ; Mandacaru Vermelho (1961) ; Boca de Ouro (1962) ; Ballet do Brasil (CM, id.) ; Sécheresse (Vidas Secas, 1963)  ; Um Moço de 74 Anos (CM, id.) ; O Rio de Machado de Assis (CM, 1965) ; Fala Brasília (CM, id.) ; Cruzada ABC (CM , 1966) ; El Justicero (1967) ; Soif d'amour (Fome de Amor, 1968) ; Abastecimento, Nova Política (CM, id.) ; l'Aliéniste (Azyllo Muito Louco, 1970) ; Qu'il était bon, mon petit Français ! (Como era Gostoso o meu Francês, 1971) ; Quem é Béta ? (1973) ; O Amuleto de Ogum (1974) ; Tenda dos Milagres (1977) ; Na Estrada da Vida (1980) ; Um Ladrão (sketch de Insônia, 1982) ; Missa do Galo (CM, id.) ; A Arte Fantástica de Mario Gruber (CM, id.) ; Mémoires de prison (Memórias do Cárcere, 1984) ; Bahia de tous les Saints (Jubiabá, 1986) ; la Drôle de guerre (MM, id.) la Troisième Rive du fleuve (A Terceira Margem do Rio, 1993) ; Cinéma des larmes (Cinema de lágrimas (1995) ; Casa-Grande & senzala (2001).

SANTOS (Roberto)

cinéaste brésilien (São Paulo 1928 - Guarulhos 1987).

Dans le sillon de Nelson Pereira dos Santos, O Grande Momento (1958), avec son humour doux-amer, adopte l'optique néoréaliste pour décrire un quartier populaire de São Paulo, tout en profitant de l'infrastructure et de l'expérience laissées par les grands studios. Maîtrise professionnelle et souci d'un langage moderne, typiques du Cinema Novo, concourent à l'intérêt de A Hora e a Vez de Augusto Matraga (1966), d'après Guimarães Rosa. Son troisième titre significatif, Vozes do Medo (1974 [1970]), est une entreprise entièrement expérimentale, réalisée en collaboration. Les autres films révèlent une carrière irrégulière, presque marginale : les sketches de As Cariocas (1966) et de Contos Eróticos (1977) ; O Homem Nu (1968), d'après Fernando Sabino ; Um Anjo Mau (1971), d'après Adonias Filho ; As Três Mortes de Solano (1976), d'après Lygia Fagundes Telles ; Os Amantes da Chuva (1980) ; Nasce uma Mulher (1983) ; Quincas Borba (1987), d'après Machado de Assis.

SÁRA (Sándor)

chef opérateur et cinéaste hongrois (Tura 1933).

Après des études de géodésie, il étudie de 1953 à 1957 le métier d'opérateur, sous la direction de György Illès, et assure la photographie de quelques films tournés dans le cadre du studio Béla Balázs. Auteur de quelques courts métrages, dont le bouleversant film constat Tzigane (Cigányok, 1963), il tourne son premier long métrage, la Pierre lancée (Feldobott kő, 1969), chronique quelque peu autobiographique du début des années 50. Après une comédie grinçante (Faisan pour demain [Holnap lesz fácán], 1975), il réalise une fresque historique sur la révolution de 1848 : Quatre-Vingts Hussards (Nyolcvan huszár, 1978), puis élabore divers documentaires : les Maîtres d'école (Néptanítók, 1981) ; la série Feu roulant (Pergőtüz, 1982-83), enquête sur la deuxième armée hongroise envoyée en 1942 sur le front du Don et pratiquement anéantie en janvier 1943 ; une étude en six parties sur la ferme d'État de Babolna (Bábolna, 1984-85) ; un document de contre-histoire sur l'installation malencontreuse en 1942 d'une minorité d'origine hongroise (les Siculs de Bukovine) dans un territoire récemment occupé et sur le massacre qui s'en est suivi : La route pleure devant moi (Sír az út előttem), en 3 parties : I les Sans-Pays (Hazátlanok), II le Carrefour (Keresztúton), III le Retour au pays (Hazatértek), 1986-87 ; une nouvelle série consacrée à l'histoire des prisonniers de guerre hongrois de la Seconde Guerre mondiale : le Bereg mutilé (Csonka Bereg, 1989) ; un témoignage sur le goulag soviétique : Tu es donc encore vivant (Te még elsz ?, 1990). Il alterne ensuite films de fiction (l'Épine sous les ongles [Tüske a körom alatt], 1988 ; les Temps impitoyables [Könyörtelen idők], 1991 ; Surveillance [Vigyázók], 1993), l'Accusation (A vád, 1996) et documentaires (Prisonniers de guerre [Lefegyverzett ellenséges erők], 1991) ; les Hongroises et le goulag [Magyar nők a gulágon], 1992 ; Ceux qui sont hongrois sont pour nous [Aki magyar velünk tart], 1993. Il a également signé la prise de vues d'une quinzaine de films, dont : Remous (I. Gaál, 1964), Grimaces (F. Kardos et J. Rózsa, 1965), Père (I. Szabó, 1966), Dix Mille Soleils (F. Kósa, 1967), Sindbád (Z. Huszárik, 1971), Hors du temps (Kósa, 1973), 25 rue des Sapeurs (Szabó, id.), Chute de neige (Kósa, 1974), la Petite de l'assistance (L. Ranody, 1976), Contes de Budapest (Szabó, 1977).

SARACENI (Paulo César)

cinéaste brésilien (Rio de Janeiro 1933).

Après des études au Centro Sperimentale de Rome, son court métrage Arraial do Cabo (CO Mário Carneiro, 1959) et son premier long métrage Porto das Caixas (1962) contribuent à l'essor du Cinema Novo, dont il est un des protagonistes. Porto das Caixas révèle déjà un penchant pour l'exacerbation des caractères, pour l'introspection psychologique. Saraceni n'en partage pas moins les soucis politiques de son temps, comme le prouvent le documentaire Intregração Racial (1964) et surtout O Desafio (1965), grand déballage idéologique qui constitue un portrait très autocritique de l'intellectuel en tant que jeune homme perplexe, après le coup d'État militaire et la faillite du populisme. Il se tourne ensuite vers les adaptations littéraires : Capitu (1968) d'après Machado de Assis et A Casa Assassinada (1971) d'après Lúcio Cardoso, description de la désagrégation et folie d'une famille traditionnelle, dont le ton expressionniste renvoie à Porto das Caixas, en plus accusé. Après Amor, Carnaval e Sonhos (1972), Anchieta José do Brasil (1978) évoque un des premiers catéchistes de la colonisation portugaise de manière peu orthodoxe. Ao Sul do meu Corpo (1983), d'après Paulo Emílio Salles Gomes, est une incursion ironique dans le milieu intellectuel d'avant-guerre, aux résonances contemporaines. En 1988, il réalise Natal le manchot (Natal da Portela), sorte d'hagiographie d'un pauvre hère soudainement enrichi et devenu le bienfaiteur des écoles de samba. Il revient à son auteur fétiche, Lúcio Cardoso, avec O viajante (1998).