FESCOURT (Marcellin Henri)
cinéaste et écrivain français (Béziers 1880 - Neuilly-sur-Seine 1966).
D'abord journaliste et auteur dramatique (les Maudits, Une torche ardente, 1908), il débute au cinéma comme scénariste chez Gaumont, où Louis Feuillade, languedocien comme lui, l'accueille et l'encourage. Il passe bientôt à la mise en scène (la Méthode du professeur Neura, 1912). Sa carrière s'épanouit après la guerre dans les cinéromans, sous l'autorité de Louis Nalpas. Il devient l'un des plus honnêtes pourvoyeurs de films d'aventures à épisodes, avec Mathias Sandorf (1920), Rouletabille chez les bohémiens (1922), Mandrin (1923) et Monte-Cristo (1929). En 1925, il tourne une somptueuse adaptation, en quatre époques et 32 bobines, des Misérables (avec Gabriel Gabrio, Sandra Milovanoff et Jean Toulout). De cette époque datent également quelques entreprises plus modestes : les Grands (1924) ; la Maison du Maltais (1927) ; l'Occident (1928). Le parlant lui sera fatal, et son dernier film (Retour de flamme, 1943) passe inaperçu. Il se retire sur l'Aventin : professeur à la première promotion de l'IDHEC, puis à l'ETPC, il publie en 1959 un remarquable ouvrage sur sa traversée du cinéma, la Foi et les Montagnes, ou le 7e Art au passé. On lui doit également un essai d'esthétique cinématographique, l'Idée et l'Écran (en collaboration avec le scénariste et écrivain Jean-Louis Bouquet, 1925-26).
FESTA CAMPANILE (Pasquale)
cinéaste et scénariste italien (Melfi 1927 - Rome 1986).
Après une activité de journaliste, écrivain et essayiste, il collabore en 1950 au scénario de Faddija ou La legge della vendetta (Roberto Montero), suivi par celui de Pauvres mais beaux (D. Risi, 1956), où il forme un tandem avec Massimo Franciosa. Ils écrivent ensemble des comédies gaies comme La nonna Sabella (Risi, 1957, d'après le roman de Festa Campanile), et des drames sociaux comme Rocco et ses frères (L. Visconti, 1960), La viaccia (M. Bolognini, 1961), Smog (F. Rossi, 1962), le Guépard (Visconti, 1963). Ils débutent à la mise en scène avec Amour sans lendemain (Un tentativo sentimentale, 1964), un subtil drame psychologique. Avec le Sexe des anges (Le voci bianche, id.), ils construisent une splendide satire sociale du XVIIIe siècle. Ils se séparent en 1965, et Festa Campanile dirige un film historique : Une vierge pour le prince (Una vergine per il principe, 1965), puis des comédies érotiques ou de mœurs (Adulterio all'italiana, 1966 ; Ma femme est un violon... sexe [Il merlo maschio], 1971, où il lance Laura Antonelli). Ensuite, sa filmographie abondante comprend soit de nombreuses farces à grand succès, dont Rugantino (1973), Qua la mano (1979), Nessuno è perfetto (1981), soit des comédies aigres-douces plus personnelles : Il ritorno di Casanova (1978), le Larron (Il ladrone, 1979), Porca vacca (1982). Cette même année il tourne la Fille de Trieste (La ragazza di Trieste), d'après son roman.
FESTIVAL DE CINÉMA.
Des différentes acceptions du terme, la principale désigne un type de manifestation ouverte au public, parfois destinée en priorité aux professionnels, qui présente des films inédits (au moins dans le pays concerné ; c'est à la fois une fête plus ou moins médiatisée, une action de promotion du cinéma, une compétition entre films sélectionnés, un marché où se négocient ventes et achats de droits de diffusion des œuvres présentes. Certains festivals, les plus importants, ne présentent que des inédits et s'accompagnent d'importants marchés du film (en Europe : Cannes, Berlin, Venise). D'autres, organisés de manière analogue, sont spécialisés dans le court-métrage (Clermont-Ferrand) ou le documentaire (Cinéma du réel à Paris, Marseille), ou dans un genre de films. Certains militent pour des cinématographies insuffisamment diffusées, européennes, africaines, latino-américaines – ou pour leur propre continent (le FESPACO de Ouagadougou). Quelques-uns, plus rares, ne se soucient que de cinéphilie et de culture cinématographique loin de toute idée de compétition ou de marché (La Rochelle) tandis que d'autres se concentrent sur des rencontres professionnelles ou des séminaires d'étude (sur l'histoire du cinéma en particulier). Généralement financés grâce à des fonds publics, les festivals se sont multipliés depuis les années 1970, en particulier dans les pays d'Europe occidentale. L'espoir de retombées médiatiques et d'accès à une plus grande notoriété ont amené bien des villes et des stations touristiques à miser sur un festival de cinéma, contribuant à en banaliser la perception. D'autre part, certains festivals qui ont joué un rôle important ont disparu pour des raisons matérielles ou politiques comme ceux de Tours et de Lille, ou d'autres qui étaient organisés dans certains pays socialistes ou dans le monde musulman. À l'inverse, des festivals de qualité comme celui de Locarno (né en 1946) font preuve d'une grande vitalité.
La première manifestation de quelque relief a lieu en 1910 à Milan avec la participation des sociétés françaises Éclipse, Éclair et Lux, de la Bioskop allemande, de la Vitagraph américaine et des firmes italiennes Cines, Itala, Comerio et Ambrosio. Mais, au sens véritablement moderne du terme, le premier festival de cinéma naît à Venise en 1932. En 1950, la FIAPF (Fédération internationale des associations des producteurs de films), association constituée en 1933-34 et remodelée en 1948, tente d'organiser la réglementation des festivals et « reconnaît » certains d'entre eux. Parmi les plus grandes manifestations mondiales du 7e art, figurent les festivals de : Venise (interrompu en 1975-78) ; Cannes (sa création, décidée en 1939 par le gouvernement français, sera contrariée par la guerre et il deviendra régulier à partir de 1946 malgré une suspension en 1948) ; Berlin (le Film Festspiel naît en 1951) ; San Sebastian (depuis 1954) ; Karlovy Vary (organisé d'abord dès 1946 à Mariánské Lázně puis à Gottwaldov, transféré à Karlovy Vary en 1950, il a fonctionné longtemps en alternance avec le festival de Moscou, fondé en 1959).
FETCHIT (Lincoln Theodore Perry, dit Stepin)
acteur américain (Key West, Fla., 1902- Woodland Hills, Ca., 1985).