FORSTER (Rudolf)
acteur allemand (Grobning 1884 - Bad Aussee 1968).
C'est à Vienne qu'il fait son apprentissage théâtral, puis il quitte l'Autriche pour Berlin, où sa carrière cinématographique débute en 1919. Il tourne sous la direction de Richard Oswald Kurfurstendamm (1920) et Manolescus Memoiren (id.), avec Friederich Zelnik Anna Karenine et beaucoup de films muets sans relief. Il peut donner sa pleine mesure au début du parlant : l'Opéra de quat'sous de Pabst (rôle de Mackie), Ariane et Der träumende Mund de P. Czinner, et dans l'Aube, film nationaliste de G. Ucicky, dont il est le héros (1933). Il émigre aux États-Unis en 1937, intervenant à Broadway et dans deux films, mais, ne supportant pas l'exil, il revient en Allemagne en 1940, où il se consacrera prioritairement au théâtre jusqu'à sa retraite. Il tourne néanmoins treize films pendant la guerre, et encore vingt après 1950, notamment Tonio Kröger et Wälsengenblut de Rolf Thiele en 1964 et 1965.
FORSYTH (Bill)
cinéaste britannique (Glasgow, 1947).
Ses débuts modestes l'ont fait remarquer comme l'un des talents les plus authentiques du nouveau cinéma anglais. D'origine écossaise, il tenait à ses origines et entendait donner à ses œuvres, réalistes et intimistes, un parfum local. That Sinking Feeling (1979) abordait sur un mode comique le problème du chômage chez les jeunes à partir de l'expérience du Glasgow Youth Theatre. Même fraîcheur, même intérêt pour les adolescents dans Une fille pour Gregory (Gregory's Girl, 1981), histoire d'amour dans le cadre d'une équipe sportive. Bill Forsyth reconnu par la critique saute le pas et réalise un film plus « public », Local Hero (id., 1983), qui renoue avec les comédies des années 50 style Whisky à gogo : un Américain (Burt Lancaster) est confronté à un village écossais. Forsyth conserve toutes ses qualités personnelles et atteint le marché international. C'est dans le même registre qu'il tourne Comfort and Joy (1984), une parodie des films de gangsters filmée chez les marchands de crème glacées. Moins accompli, il confirme néanmoins le ton modeste et amusé de son auteur. En 1989, il réalise Breaking in et, en 1994, Being Human.
FOSSE (Bob)
danseur, chorégraphe et cinéaste américain (Chicago, Ill., 1925 - Washington 1987).
On ne s'attendait pas que ce très jeune danseur blond et modeste, soupirant timide de Debbie Reynolds dans Donnez-lui une chance (S. Donen, 1953) ou de Janet Leigh dans Ma sœur est du tonnerre (R. Quine, 1955), devienne l'auteur de films aussi ambitieux et importants que Cabaret ou All That Jazz. Bob Fosse a monté lentement tous les échelons de la hiérarchie, depuis ses débuts sur les planches, comme danseur, en 1948 (c'était pour un spectacle intitulé Call Me Mister). Il a été un des chorégraphes les plus notables de Broadway (The Pajama Game, 1954 ; Damn Yankees, 1955, sous la direction de George Abbott) avant de devenir metteur en scène et, parfois, coauteur de ses spectacles, dont les plus célèbres sont Bells Are Ringing (1956), How to Succeed in Business Without Really Trying (1961), Sweet Charity (1966) [tous trois portés à l'écran], Chicago (1975) et Dancin' (1978).
C'est en réalisant Sweet Charity (1969) qu'il fait ses débuts de cinéaste. Mais il avait été acteur dès 1953, dans des rôles dansants : The Affairs of Dobie Gillis, de Don Weis (avec Debbie Reynolds) ; Embrasse-moi, chérie (G. Sidney, id. ; variations sur la Mégère apprivoisée), sans oublier les films de Donen et de Quine. Il est chorégraphe, en 1957 et en 1958, pour Pique-Nique en pyjama et Damn Yankees, tous deux de George Abbott et Stanley Donen. Pour Sweet Charity, il disposa d'un budget très important pour un premier film. Le résultat fut brillant, et le succès contribua à relancer un genre où les tentatives ambitieuses se faisaient rares.
En 1972, il remporte son plus grand succès avec Cabaret. Il s'agit d'un essai de spectacle total à partir d'une nouvelle figurant dans le livre, Adieu Berlin, de Christopher Isherwood sur le Berlin des années 30 et la montée du nazisme qui, a priori, n'était pas fait pour la comédie, surtout musicale. Mais, grâce en particulier à l'interprétation de Liza Minnelli et de Joel Grey, il réussit à tenir son pari.
En 1974, Lenny, sa biographie (en noir et blanc) du comédien Lenny Bruce, lui permet de démontrer qu'il n'est pas uniquement un chorégraphe et un metteur en scène de « shows » à l'américaine. Le film surprit par un ton particulièrement amer ; mais celui-ci annonce, en fait, son film suivant, All That Jazz (Que le spectacle commence, 1979), qui est son film le plus ambitieux. Là aussi, le spectacle se veut total, et le musical prend pour thème la lutte d'un metteur en scène contre la mort. L'œuvre reçut une Palme d'or au festival de Cannes et connut un grand succès international. En 1983, il signe Star 80 (id.), témoignage sur la cruauté des mœurs du spectacle.
FOSSEY (Brigitte)
actrice française (Tourcoing 1946).
À l'âge de cinq ans, elle est engagée par René Clément pour Jeux interdits, où sa spontanéité et son assurance font merveille. Elle paraît encore comme enfant dans deux films, prend des leçons de comédie puis commence une nouvelle carrière à la demande de Jean-Gabriel Albicocco, qui la choisit pour le rôle d'Yvonne de Galais dans le Grand Meaulnes (1967), où elle réaffirme une personnalité toute de fraîcheur et de grâce. Rapidement promue au rang de jeune vedette, elle s'épanouit dans Raphaël ou le Débauché (M. Deville, 1971) mais fait montre aussi de son très sûr métier dans des films plus graves, tels M comme Mathieu (J.-F. Adam, 1973), Erica Minor (Bertrand Van Effenterre, id.), la Brigade (R. Gilson, 1975), le Chant du départ (Pascal Aubier, id.). Apportant à tous ses personnages flamme et distinction, enjouement et conviction, elle se voit offrir des rôles par des cinéastes en renom, comme Lelouch (le Bon et les Méchants, 1976), Truffaut (l'Homme qui aimait les femmes, 1977), Altman (Quintet, 1979), Sautet (Un mauvais fils, 1980), Enrico (Au nom de tous les miens, 1983), Zanussi (A Long Conversation with a Bird, 1991), tout en restant fidèle à des auteurs au box-office plus discret tels que Claude Faraldo (les Fleurs du miel, 1976), Benoît Jacquot (les Enfants du placard, 1977), Jean-Charles Tacchella (Croque la vie, 1981), Helma Sanders-Brahms (l'Avenir d'Émilie, 1984) ou Karel Kachyňa (le Cri du papillon, 1990). Elle a encore élargi son public grâce au succès de la Boum 1 (C. Pinoteau, 1980), la Boum 2 (id., 1982).