cinéaste français (Camaret-sur-Mer 1928).
FFI, décoré de la croix de guerre à 16 ans, il décide une fois pour toutes de se battre non avec des armes mais avec une caméra. En 1946, il se présente à l'IDHEC où il est reçu premier à l'écrit, deuxième à l'oral. Durant ses études, il participe clandestinement à la réalisation de la Grande Lutte des mineurs, œuvre collective signée par Louis Daquin (1948). En 1950, en dépit de la censure française qui lui confisque une grande partie de ses bobines, il réussit à terminer Afrique 50, premier film anticolonialiste français, chef-d'œuvre du cinéma engagé, qui lui vaut treize inculpations et une condamnation à un an de prison. Dès lors, au prix de blessures physiques (il raconte avec humour qu'il doit être le seul réalisateur à avoir un morceau de caméra dans le crâne, en raison d'un tir essuyé sur la ligne Morice entre Algérie et Tunisie), au prix de nombreuses années de prison et d'une mémorable grève de la faim, la lutte de René Vautier contre toutes les formes d'oppression, politiques, économiques et culturelles (censure), ne cessera plus. Combat contre le capitalisme (Un homme est mort, 1951 ; Anneaux d'or, 1955 ; Transmission d'expérience ouvrière, 1973 ; Quand tu disais, Valéry, 1976) ; contre le colonialisme et plus particulièrement la guerre d'Algérie (Une nation, l'Algérie, 1954 ; Algérie en flammes, 1958 ; J'ai huit ans, 1961 ; CO Yann et Olga Le Masson ; Avoir 20 ans dans les Aurès, Techniquement si simple et la Caravelle, tous trois en 1971, ainsi que l'enregistrement de nombreux témoignages sur la torture) ; contre le racisme en France (les Trois Cousins, les Ajoncs, 1970 ; le Remords, 1974) ; contre l'apartheid en Afrique (le Glas, 1970 ; Frontline, 1976) ; contre la pollution (Marée noire et colère rouge, 1978 ; Hirochirac, 1995) ; contre l'extrême droite française (À propos de l'autre détail, 1984-1988) ; combat en faveur des femmes (Quand les femmes ont pris la colère, CO Soazig Chappedelaine, 1977) ; combat pour la Bretagne, à laquelle il a consacré d'admirables documentaires (Mourir pour des images, 1971 ; la Folle de Toujane, CO Nicole Le Garrec, 1974 ; le Poisson commande, oscar du meilleur film sur la mer, 1976).